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28 DUP Gebert, ·qu’ilc11eit encore vivant ; Dufour, que n’éclaire pas sa récente rencontre avec Reding, abandonne Baylen, court à la Caroline, et cherche l’ennemi dans la montagne. Alors seulement Dupont reçoit la nouvelle du combat malheureux de Menjibar : il s’inquiète et renvoyé Védel à Baylen. Celui-ci y arrive le 17 au matin, n’y trouve qu’un faible détachement. On lui dit que Dufour s’est porté sur l’ennemi vers Linarès, que les Espagnols occu ent les défilés. Védel croit l’armée tournée : ilp court sur les traces de Dufour. Lo.48, Castaîios reprend, mais assez mollement, son attaque sur Andujar, tandis que Beding menace sérieusement Baylen. Duont, averti qu’une canonnade se fait entendre du côté de Menjibar, croit Védel sérieusement engagé et il se décide enfin à concentrer ses forces à Baylen. Il n’était plus temps. La division Barbou, seule restée avec Dupont, était réduite à 9,000 hommes environ, embarrassée par de nombreux bagages, par des malades plus nombreux encore, énervée par une chaeur tropicale, affaiblie par le manque de vivres et la dyssenterie. Partie dans la nuit du 18, elle arrive péniblement à Baylen, où, au lieu de la division Védel, elle trouve l’avant-garde de Reding, soutenue de près par l’armée espagnole tout entière, 18,000 hommes environ. L’ordre de marche de la petite colonne de Dupont était singulièrement défavorable en pareille rencontre. Il avait fallu, Castaûos restant sur les derrières, établir au milieu de la division les malades et les bagages. Le corps français se trouvait ainsi divisé en deux parties, dont la plus faible débouchait sur Baylen. On ne put donc s’engager que par fractions isolées contre des lignes compactes. L’artillerie ennemie était très supérieure en nombre et’en calibre. La division Barbou se heurte héroïquement, mais inutilement contre les troupes massées de Reding. Bientôt la désertion l’affaibli-t encore : 1,500 Suisses passentà l·’ennemi. On est au milieu du jour : depuis six heures on se bat avec acharnement, et3, 000 hommes à peine restent deboutdu côté des Français. Lereste est hors de combatou couché sur le sol par la faiblesse, la fièvre, ou le désespoir. La plupart des officiers supérieurs sont blessés ; Du nt lui-même aété fra é de deux coups de Quelques centaines hommes seulement ont conservé un reste dfénergiez ce sont les débris des marins de la garde et des cavaliers, vieilles troupes résistantes et disciplinées. Telle est la situation quand, pour dernier malheur, on apprend Fapproche de Castdos arrive sur les errières par la route d’A¤du]ar. Àlous Dupont perd toute espérance. Il veut au moins sauver les tristes restes de sa division, et il envoie un parlementaire proposer à Reding une suspension d’armes. Celui-ci acce te, mais il exige la ratification de Castanes. Ille feu cesse et on

HIP ëobsorvo de partctd’m1tre, les Français dans un sombre abattement, les Espagnols dans lc délire d’m1°e’joie hainousc. Que fait cependant Védel, dont la présence au temps utile eût fait tourner la chance de co combat inégalïll a. compijs enfin qu’il court après un ctmemi imaginaire ; il s’c-est assuré que les gorges de la monfagne ne recèlent que des quadrillas sans organisation. Il est reparti pour Buylen, lo *19, on entendant Io canon ; mais ses troupes, exténuées par tant de marches et de contre-marches, n’avancent que lentement. Bientôt le canon cesse de se faire entendre, et Védel retombe dans ses incertitudes premières. Ce n’est n’à cimï heures du soir qu’il arrive près du (iicu de’nc€ion. Des hauteurs de Baylcn, Védel aperçoit Vcnncmi. Il fait ses dispositions pour l’attaquer, quand deux parlementaires, envoyés par le général Heding, viennent le Yrévenir qu’il a été conclu un armistice avec cgénéml Dupont. Védel veut passer outre, mais il consent, sur les insistances des parlementaires, à envoyer un de ses aidesde-camp près du général Redihg pour s’assurer Far hri-même s’il est vrai que des oiïicicrs de ’état·=majo1· du général Dupont soient auprès du commandant espagnol. L’absc-ncc de l’aidede-camp se prolonge : alors Védel commence vivement Yattaque, s’empara des hauteurs de Baylcn et va se rendre maître de la position de I’Ermit c, lorsqu’un aide-de-camp du général Dupontnüii apporte l’ordr0 formel de ne rien entreprendre jusqu’à nouvel avis. Védol connut-·i, à ce moment, la position du général Dupont ? H l’a nié depuis, bien qu’il sembla difficile de croire qu’il ne se soit pas renseigné auprès de Pofficicr porteur de l’ordtc ui le pm-alysait. Quoi qu’il qu soit, Véâci assemtiakz en conseil les ofïîciers supérieurs au nombre du vingt-quatre. Vingt sont pour l’obé·îssance, quatre pour le combat. Védel croit devoir se résigigner. M. Thicrsëiensc, hans ne savons sur que s indices, que édel put croire à une négociation secrète entre Dupont et Castafnos ; ce dernier, homme modéré et prudent, n’ayant été ent1°afîné-que par les circonstances à la tête de l’insurrection. Quoi qu’il en soit, voici ce qui s’6tait passé. À la vue de la division Védel dont la premièrenpenséc avait été le combat, dont le premier c ort avait été un succès, les Espagnois pleins de rage avaient cru à um ruso.l’Is avaicrft ressaisi leurs armes et avaient entouré avec menaces la division Barbou. Uordre porté à Védel ar l’aide-·do-camp de Dupont, avait été arrzcîxé à celui-ci·, qu’oxï accusait de violer la trêve par une complicité coupable. Une fois de plus, Dupont manqua cïérrergie. La situation rfétait plus la même. Un effort désespéré pouvait lm faire jour à travers le corps de Beding pris à son tout entre deux feux. Le général Pryvê lui donna ce conseil vrai