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XVIII LA BIOGRAPHIE UNIVERSELLE ET LA CONTREFAQON. il est commode de s’approvisionner en raison même de leur abondance. Tant que son existence n’a pas été directement menacée, elle avait constamment poussé la tolérance jusqu’à ses plus extrêmes limites.. Dans le débat qu’elle vient de soutenir, et où elle a triomphé, on s’est fait une arme contre elle de cette tolérance. Désormais, elle est condamnée ·à rentrer dans les termes de la loi. Il lui a fallu trois ans de travaux, de combats et de dépenses pour faire prévaloir son droit dont la force et la clarté semblaient s’être obscurcies par la multiplicité des atteintes partielles qu’on y avait portées. Elle est contrainte à l’avenir de renoncer à toute tolérance. Elle poursuivra rigoureusement l’application de la loi contre toute publication qui usurperait, sans l’autorisation de ses propriétaires, ses articles, soit en masse, soit en détail, ou qui les ayant déjà usurpés par l’un ou l’autre procédé, continuerait à les mettre en vente après cet avis public et solennel. Le procès dont nous venons de tracer une esquisse n’est pas le seul que MM. Didot frères nous aient obligés à leur intenter. Comme nous l’avons dit, même après la première instance, ils ont persévéré dans leurs usurpations, leurs emprunts textuels, leurs plagiats. Pour ce second défit, un arrêt de la Cour impériale de Paris les condamne de nouveau correctionnelle ment à 300 fr. d’amende. Cette seconde instance ne présente point des circonstances moins instructives que la première. Elle a donné naissance à des décisions qui ont aussi leur intérêt pour la jurisprudence littéraire et les droits des auteurs. Elle fera l’objet d’un autre exposé que nous nous réservons de placer en tête de notre 13° volume. C’est à la conscience publique, en dernier ressort, qu’appartient le jugement moral des œuvres et des actes. La Biographie universelle h’a aucune raison de craindre ce suprême jugement.