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tock (1817) et d’Erlangen (1818). Sa résolution ne tint pas contre les propositions brillantes qui lui furent faites la même année par l’université de Derpt, en Livonie. Il arriva dans cette ville en 1819, après un voyage pénible et dangereux. Il prit sur le-champ possession de sa chaire dans laquelle il devait professer le droit civil d’origine romaine et germanique, le droit général et la jurisprudence. Dabelow parcourut ce vaste cercle avec un grand succès, traitant chaque spécialité comme si elle eût été l’affaire de toute sa vie. L’éclat de son enseignement lui valut avec les bravos du public une amélioration prompte dans sa position. De conseiller de cour (c’était son titre en 1819), il devint au bout de deux ans conseiller de collège, bien que d’ordinaire six ans au moins séparent ces deux nominations. Renonçant à poursuivre son travail Sur tout le Corpus juris romani, il se préparait à publier seulement le texte épuré de cette vaste compilation, et le gouvernement russe lui avait assigné 20 000 roubles pour cette entreprise, lorsque l’annonce presque simultanée de trois éditions plus portatives et plus commodes que celle qu’il projetait lui fit encore abandonner son dessein. Dabelow mourut le 27 avril 1830 à Derpt. On a de ce laborieux professeur un grand nombre de livres sur toutes les parties de la jurisprudence. Il n’en

est pas un dans lequel on ne trouve ou des vues importantes ou des rapprochements ingénieux. Nous indiquerons seulement : 1° Meletematum juris feudalis collectio prima, Halle, 1791. Ce recueil jette de la lumière sur plusieurs points de la jurisprudence féodale. 2° Essai d’une explication systématique détaillée de la doctrine sur la présence simultanée de plusieurs créanciers, 1re et 2° partie, Halle, 1692, 3° (avec une table pour tout l’ouvrage), 1794 ; 2°* édit., 1796 ; 3° 1801 (cette dernière est très-améliorée). 3° Bases de la jurisprudence générale du mariage chez les chrétiens d’Allemagne, Halle, 1792. ·1° Introduction à la jurisprudence allemande positive, Halle, 1793 ; 2° édit., 1796 ; 5° Encyclopédie et méthodologie de la jurisprudence allemande, Halle, 1793 ; 6° Système de la jurisprudence civile actuelle, Halle, 1793 et 1794 ; 7° Manuel du droit public et du droit des gens en Allemagne, Halle 1795 ; 8° Histoire des sources du droit positif de l’Allemagne, Halle, 1797, 2 vol. ; 9° Gazette bibliographique du droit (en collaboration avec Hotfbauer en 1799 et avec Maas en 1800). 10° De la prescription, Halle, 1805 et 1807, 2 vol. ; 11° Manuel du droit pénal allemand, Halle 1807 ; 12° Archives pour le code Napoléon, 5 livraisons, 1808 et 1809 ; 13° Commentaire détaillé, théorique et pratique sur le code Napoléon, Leipzig 1810, 2 vol. ; 14° Situation et administration actuelle de la France, Leipzig, 1810 ; 15° Répertoire complet du droit français, Leipzig, 1811, 2 parties. ; 16° Pensées sur l’obstacle opposé par la paix de Paris du 30 mai 1811 à la fusion des États allemands, avec un appendice sur les plans de Napoléon relativement à l’Allemagne si la guerre contre la Russie eût été heureuse, Gœtting., 1814 ; 17° Manuel du droit des Pandectes, Halle, 1816 et 1817, 2 vol. ; 18° Canevas de lectures sur les Pandectes, Derpt, 1819 ; 19° Canevas historico-dogmatique d’un cours du droit primitif de l’Allemagne ; 20° Jus antiquum Romanorum, Derpt, 1821 ; 21° Tituli ex corpore Ulpiani qui et Ulpiani fragmenta appellantur, etc., Derpt, 1823. On trouve aussi divers articles de Dabelow dans les journaux de droit de l’Allemagne ; et l’on parle de manuscrits qu’il aurait laissés à peu près en état d’êtres mis sous presse, sur les Topiques de Cicéron, la Germanie de Tacite, le droit primitif des Romains, et l’histoire du droit.


DACE (Petrus de Dacia, ou Maître Pierre de), recteur de l’université de Paris en 1326, et depuis chanoine à la cathédrale de Ribe, dans le Jutland. Les latinistes du moyen âge rendaient habituellement

le nom de Danenmark par Dacia. Ce surnom est resté commun à beaucoup de Danois qui ont rempli des postes importants dans l’université de Paris ; on en cite, outre maître Pierre, trois qui ont été 1ecteurs magnifiques, savoir : Henningus en 1312, Johannes Nicolaï en 1348, et Macarius Magni en 1365. Les Danois, surtout depuis qu’une princesse de leur nation eut épousé le roi de France Philippe-Auguste, affluaient à Paris, et se distinguaient principalement dans l’étude de la théologie et du droit canonique. Comme St. Guillaume abbé du monastère de Ste-Geneviève, était mort en Danemark, où il devait rétablir la discipline des couvents, les étudiants danois demeuraient généralement dans ce couvent. Leur nombre s’étant accru, un bâtiment particulier fut élevé pour leur usage en 1275, et conserva longtemps le nom de collège de Dace. Le recteur, Pierre de Dace, montra beaucoup de fermeté en défendant les droits et privilèges de l’université contre les chanoines et d’autres hommes puissants ; il excommunia même les ennemis de son corps, et obtint sur eux une victoire complète. Il a écrit divers ouvrages d’astronomie, parmi lesquels un Comput ecclésiastique et un Traité du calendrier ; le premier est un primé en latin dans le tome 6 des Scriptores rerum Danicarum ; tous les deux existent en français dans un superbe manuscrit en parchemin de la bibliothèque royale de Copenhague. Selon Trithème, maître Pierre de Dace se distinguait par son éloquence et sa connaissance de la langue grecque, avantages assez rares dans son siècle.


DACH (Simon), poëte allemand, naquit à Memel en 1605. Il se trouvait à Kœnigsberg en 1638, lorsque Frédéric-Guillaume (le grand électeur) X vint ; il remit des vers à ce prince, qui l’en récompensa en le nommant professeur de poésie à l’université de Kœnigsberg. En prenant possession de sa chaire, il fit un discours dans lequel il défendit les trois propositions suivantes : « les fables mythologiques des anciens poëtes ne sont point une fiction. On peut donner à une tragédie un dénoùment gai et joyeux. Ceux qui choisissent