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Richelieu, par Étienne Mignon, 1653, petit in-8°, jolie édition, rare ; il en existe d’autres ; 4° les quatre livres de l’Imitation de J.-C., traduits en vers, Paris, Le Petit, 1654, in-12, avec quatre jolies gravures. M. Barbier en cite trois autres éditions. 5° Clovis, ou la France chrétienne, poème héroïque en 26 chants, Paris, 1657, in—t° ; Leyde, Elzevir, 1657, in-12 ; Paris,1657, in-4° ; Leydeo, in-12 ; ib., 1673, in-8°. Cette dernière édition, augmentée en plusieurs endroits, ne contient que 20 chants ; Desmarets avait essayé de profiter des critiques, et cette édition est si différente des premières, qu’on peut la regarder comme un nouvel ouvrage. 6° les Délices de l’Esprit, Paris, 1658 ou 1661, in-fol. ; 1678, in-12 ; ouvrage recherche à cause des figures de Chauveau. On a dit avec esprit, que Ferrata devait se borner à ce peu de mots : Délices, lisez Délires. W—s.

DESMARETS (Samuel), en latin Maresíus, né à Oisemont en Picardie, le 9 août 1599, était si faible dans son enfance qu’il ne pouvait se tenir sur ses jambes, et que souvent il était retenu plus de quinze jours au lit. Son ardeur pour l’étude n’en fm que plus grande ; et avant Page de sept ans, non-seulement il savait écrire et avait commencé son latin, mais il avait déjà lu deux fois la Bible en entier (a capite ad calcem). Il resta si petit jusqu’à l’âge de vingt et un ans, qu’on l’appelait le Petit Proposant. Cependant il crût jusqu’à sa vingt-cinquième année, et devint d’une taille raisonnable. Dans son enfance il ne vécut que de lait ; il ne pouvait supporter les viandes bouillies, le bouillon, ni aucun herbage ; il avait pour les fruits une répugnance invincible. Il ne put jamais apprendre la musique, dans laquelle son père excellait ; la poésie lui était tellement étrangère, que lorsque dans ses études on lui donnait quelques sujets de composition en vers, il faisait une amplification en prose, ne pouvant s’assujettir au rythme ni à la mesure. Envoyé à Paris à l’âge de treize ans, pour étudier la philosophie, il alla, trois ans après, étudier la théologie à Saumur, puis à Genève. Il fut, en 1620, reçu ministre au synode de Charenton, puis nommé ministre de l’église de Laon. Ayant appris que la femme du gouverneur de la Fère s’était faite catholique, il crut devoir lui écrire. La nouvelle convertie lui envoya un imprimé contenant l’histoire de sa conversion. Desmarets en fit la réfutation, les jésuites furent étonnés de la hardiesse de cette réponse, et menacèrent d’en faire punir l’auteur. Le 13 décembre 1623, en sortant de chez son oncle Samuel Vauquet, Samuel Desmarets reçut un coup de couteau sous la mamelle droite ; l’assassin prit la fuite, et l’on crut qu’il avait été aposté par le P. d’Aubigny, jésuite, confesseur de la gouvernante de la Fère ; le procureur du roi à Laon, auprès duquel on porta la plainte, promit de poursuivre secrètement le coupable, et ne donna aucune suite à l’affaire. La blessure de Desmarets était si profonde, qu’une chandelle qu’on y présentait s’éteignait ; cependant, comme les poumons n’avaient pas été lésés, elle guérit promptement. Le synode crut toutefois ne pas devoir le laisser à Laon, et l’envoya à Falaise (sur les frontières de la Champagne). À peine y avait-il passé quatre mois, qu’il fut appelé à Sedan pour y remplacer Jacques Cappel, ministre et professeur de théologie ; il s’y maria en 1628, passa à Maëstricht en 1632, à Bois-le-Duc en 1636, à Franeker en 1640, puis à Groningue eu 1613, et fut appelé à Leyde en 1673 ; mais avant de pouvoir se rendre à ce poste, il mourut à Groningue, le 18 mai de la même année. Bayle a parlé de Desmarets avec le plus grand éloge, et dit « qu’il fit beaucoup de tort aux jansénistes sans y penser, en déclarant que leurs opinions étaient les mêmes que celles des réformés. » Burmann, dans son Trajectum eruditum, le représente comme un homme d’un caractère virulent, et qui ne ménage aucun des théologiens de son temps. Samuel Desmarets a fait un très-grand nombre d’ouvrages dont on trouve la liste dans les Mémoires de Niceron, qui en compte 100, et dans les Mémoires de Paquet, qui rapporte les titres de 104. l’auteur se proposait de les recueillir en 4 volumes in-fol., le 1" eût contenu tout ce qu’il avait donné au public avant d’aller à Groningue ; il y aurait mis en latin plusieurs pièces qui n’ont paru qu’en français ; le 2° aurait été rempli par les Opera theologica didactica ; le 3° par les Dpera theologíca polemíca (voy. l)A|Lu§) ; le -16, sous le titre général de Impietas tríumphata, aurait offert trois traités particuliers. Cette édition ne pouvait s’exécuter que du vivant de l’auteur ; ses ouvrages sont sans intérêt aujourd’hui. Son Collegium theolpgícum, sive bmee Système uníversœ theologiœ, a eu 4 éditions, 1645, 1649, 1656, 1673, in-1°. 11 donna, avec Henri Desmarets, son fils ainé, né à Sedan, et ministre à Delft, une édition de la sainte Bíble française, de la version de Genève, Amsterdam, L. et D. Elzevier, 1669, 2 vol. in-fol. Ce livre est d’une exécution typographique très-belle, mais les fautes d’impression sont nombreuses, et le travail des éditeurs n’a aucun mérite au jugement de R. Simon (Hist. Crit. du Vieux-Testament,

p. 359).

A. B-t.


DESMARETS (Josse). Voyez Déuaass.


DESMARETS (Nicolas), élève et neveu de Colbert, fut d’abord maître des requêtes, ensuite intendant des finances (1683). En 1702, il remplaça Rouillé du Coudray dans l’une des deux places de directeur des finances créées par Louis X1V, en 1701. Enfin, le 27 février 1708, Chamillart lui remit le contrôle général des finances. Colbert était mort en 1683, et déjà il avait eu quatre successeurs. Lepelletier créa des édits bursaux et des charges nouvelles : ce fuient ses seules ressources. Il se démit volontairement, en 1680, et fut estimé sans etiengretté. Phelippeaux de Pontchartrain prit l’administration dans les temps les plus orageux. Louis XlV avait six armées sur pied. les dépenses étaient prodigieuses. On créa des charges sans nombre, ou eut recours à de nouvelles impositions, et déjà l’édifice élevé par Colbert, fondé sur le crédit et