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thédrale de Worcester, avec la succession des évêques. — Guillamme Abington, fils du précédent, né en 1603, mort en 1659, a laissé : 1° des poésies sous le titre de Castora, Londres, 1635, in-8o ; 2° une tragi-comédie intitulée la Reine d’Aragon, qui fut représentée a la cour de Charles Ier, et imprimée sans sa participation ; 3° des Observations sur l’histoire, Londres, 1641, in-8o. T-d.


ABINGTON (Mistriss), comédienne anglaise, dont le nom de famille était Barton, débuta, avant l’âge de dix-sept ans, à Haymarket, lorsque le fameux poëte Théophile Cibber prit, en 1752, la direction de ce théâtre. Elle parut peu après avec beaucoup de succès sur les théâtres de Bath et de Drury-Lane : elle alla à Dublin, en 1759, après avoir épousé M. Abington. Garrick la détermina à revenir à Londres, où elle fut très-goûtèe. Elle eut cependant quelques difficultés avec les propriétaires de Drury-Lane, joua sur des théâtres particuliers, retourna par intervalles à Dublin, et s’engagea enfin, en 1707, avec le théâtre de Covent-Garden. Sa beauté et ses grâces personnelles avaient sans doute contribué a ses succès ; mais en avançant en âge elle ne perdit rien de la faveur du public anglais, qui se plaisait à la comparer, sous ce rapport, au fameux Baron. Z.


ABIRON. Voyez Aaron et Moïse.


ABISAL fils de Sarvin, sœur de David, se trouvait dans le désert de Ziph avec ce prince, lorsque Saül vint pour l’y surprendre. Il accompagna son oncle à travers le camp ennemi, et il était disposé à profiter du sommeil du roi pour le tuer, lorsque David modéra son zèle, et se contents de lui ordonner d’emporter la lance et la coupe du monarque placées auprès de sa tête. Abisal se distingua à la bataille de Gabaon, où les troupes d’Isboseth furent défaites par Joab ; et il poursuivit les fuyards jusqu’à ce que l’obscurité de la nuit les eût dérobés à ses yeux. Il commandait sous David l’armée qui tailla en pièces les Iduméens dans la vallée de Sell. À la bataille de Medalla, Joan le chargea faire tête aux Ammonites, pendant qu’il combattait lui-même les Syriens qui cherchaient à l’envelopper, et il les mit en déroute. Lors de la révolte d’Absalon, il resta fidèle à David, l’accompagna dans sa retraite a Bahurim, et aurait réprimé l’insolence de Séméi, en le perçant de sa lance, si le prince ne l’en eût empêché. Il commandait un des trois corps de l’armée royale qui défit celle des révolté dans la forêt d’Éphraïm. On le vit depuis partager avec Joab le commandement de l’armée envoyée contre Séba ; commander sous David contre les Philistins, et tuer de sa main Jesbibenob, au moment où ce géant allait percer la roi. Abisal avait toujours avec lui une compagnie de trente hommes, à la tête desquels il défit, dans une occasion, un corps de trois cents ennemis, sans qu’aucun pût, éviter la mort. Ce guerrier, l’un des trente braves de David, avait contracté dans les camps une dureté de caractère qui ternit ses grandes qualités. On en a la preuve dans le meurtre d’Abner, auquel il participa, et dans les reproches que Dav lui fit en différentes occasions. T-d.


ABIU. Voyez Aaron.


ABLANCOURT. Voyez Pierrot d’.


ABLAVIUS ou ABLABIUS, préfet du prétoire, sous Constantin, depuis l’an 326 jusqu’à l’an 337, obtint un grand crédit à la cour de ce prince, et fut consul avec Bassus en 331. Constantin, avant de mourir, nomma Ablavius conseil de son fils Constance ; mais ce prince, loin de suivre les volontés de son père, commença par ôter à Ablavius sa charge, sous prétexte de se conformer aux désirs des soldats. Ablavius se retira dans une maison de plaisance qu’il avait en Bithynie ; mais quoiqu’il se fût ainsi résigné de lui-même à une sorte d’exil, il ne put jouir du repos qu’il avait espéré. Constance, qui redoutait toujours son crédit, lui envoya quelques officiers avec des lettres par lesquelles il semblait l’associer à l’empire ; mais comme Ablavius demandait où était la pourpre dont il allait être revêtu, d’autres officiers survinrent et le tuèrent. On pense que cette victime d’une si odieuse trahison n’obtint même pas après sa mort les honneurs de la sépulture. Ablavius ne laissa qu’une fille, nommée Olympiade. Elle avait été fiancée à l’empereur Constant, qui, tant qu’il vécut, vit toujours en elle son épouse future ; mais, en 330, ce prince fut tué, et, en 260, Constance fit épouser à Olympiade le roi d’Arménie, Arsace. D-t.


ABLE, ou ABEL (Thomas), ecclésiastique anglais, fit ses études à Oxford, où il fut reçu bachelier ; il obtint, en 1516, le grade de maître és arts, et, après avoir pris les ordres, il devint chapelain de Catherine d’Aragon, femme de Henri VIII, à laquelle il apprit les langues et la musique. L’extrême attachement qu’il montra pour cette princesse, lorsque Henri manifesta l’intention de se séparer d’elle, lui devint funeste. Il publia à cette occasion un traité intitulé : de non dissolendo Henrici et Catarinœ Matrimonio. Ce livre, où il soutenait l’indissolubilité du mariage de Henri avec Catherine, lui attira le ressentiment de ce prince. On l’accusa, en 1534, d’avoir eu part à l’affaire d’Élisabeth Barton, dite la Sainte Fille de Kent, vision ire qui fut condamnée à mort pour avoir parlé contre le divorce du roi. Able ayant entrepris lui-même de prouver que Henri ne pouvait se reconnaître chef de l’Église, anglicane, on lui fit son procès, et il fut condamné à être étranglé, éventré et écartelé. Cette terrible sentence fut exécutée à Smithfield, le 30 juillet 1540. S-d.


ABNER, général des armées de Saül, son cousin-germain, commandait sous ses ordres dans la vallée de Thérébinthe, lorsque David tua le géant Goliath. Ce fut par sa négligence que Saül fut surpris, endormi dans sa tente au désert de Ziph. Après la mort de Saül, l’ambitieux Abner, assuré de gouverner l’état sous le faible Isboseth, le fit proclamer roi par l’armée. La 6e année du règne de ce prince, ses troupes, commandées par Abner ; et celles de David par Joab, s’étant rencontrées Gabaon, restaient, en présence sans oser en venir aux mains, lorsque, sur la proposition d’Abner, acceptée par Joab, douze jeunes gens, armés a la légère ; s’avancèrent de chaque côté entre les deux camps, se prirent d’une mains aux cheveux, de l’autre plongèrent leur épée