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par Dupin, t. 2, ch. 6.). On peut aussi consulter, au sujet de la prétendue correspondance de Jésus-Christ avec Abgare, Tillemont, Mémoires pour servir à l’Histoire ecclésiastique t. 1 ; l’Histoire ecclésiastique, t. 1 ; l’Histoire ecclésiastique du P. Alexandre, t. 1 ; et la Bibliothèques des auteurs ecclésiastiques du P. Dupin, t. 1. D-t.


ABIA, fils de Jérobam, premier roi des dix tribus d’Israël, est connu dans, l’Ancien Testament par la prédiction terrible que fit à son sujet le prophète Ahias. La mère du jeune Abia alla consulter un jour ce prophète an secret pour savoir si ce fils, qu’elle cherissait tendrement, relèverait de la maladie qui menaçait sa vie. Le prophète répondit qu’Abia expirerait dans l’instant ou elle remettrait le pied sur la porte du palais, et que cette perte ne serait que le prélude de malheurs encore plus grands qui devaient fondre sur la postérité de Jéroboam, en punition des iniquités de ce roi impie ; mais qu’il serait le seul des descendants de Jéroboam qui aurait les honneurs de la sépulture, et que tout Israël le pleurerait, tandis que les autres seraient manges par les chiens ou dévorés par les oiseaux, en punition des crimes de Jéroboam. Le jeune Abia mourut effectivement, comme le prophète l’avait annonce, l’an 958 avant J.-C., et sa mort excita les regrets de tout Israël, parce qu’il donnait les plus belles espérances. C-T.


ABIA, roi de Juda, l’un des fils de Roboam, et petit-fils de Salomon, fut préféré à ses autres frères, parce qu’il avait pour mère Machaïe, fille d’Uriel, celle que Roboam aimait le plus parmi ses soixante-dix-huit femmes ou concubines. Abia succéda à Roboam l’an 958 avant J.-C. son règne ne dura que 3 ans, et fut troublé par les guerres continuelles qu’il eut à soutenir contre les dix tribus schismatiques. Il vainquit, sur la montagne de Someron, Jéroboam Ier, qui avait marche contre lui à la tête d’une armée très-supérieure en forces, et Israël fut humilié sous la main de Juda. Les rabbins reprochent à Ahia de n’avoir pas profité d’une victoire aussi éclatante pour détruire l’autel sacrilège que Jéroboam avait érigé à Bethel. Un succès si brillant, loin d’inspirer à Abia des sentiments religieux, ne fit que le remplir d’orgueil. Son cœur ne fut point droit devant le Seigneur, et il fut aussi criminel que son père. Il épousa quatorze femmes, qui lui donnèrent vingt-deux fils et seize filles, et mourut vers l’an 845 avant J. C. Dieu, par considération pour la piété de David, laissa la postérité d’Abia subsister avec honneur sur le trône de Juda, dans la personne de son fils Asa, qui lui succéda paisiblement. C-T.


ABIATHAR, treizième grand prêtre des Juids, est quelquefois nommé Achimélech ou Ablmélech, du nom de son père, qui descendait d’Aaron par Ithamar. Étant encore jeune, il fut sauvé du carnage, lorsque Saül fit mettre à mort, dans la ville sacerdotale de Nobé, tous les prêtres du Seigneur et le père même d’Abiathar. Celui-cit se retira auprès de David dans le désert, tandis que Saül, en haine d’Achimélech, père d’Abiathar, donna la souveraine sacrificature à Sadoc. Il y eut dans la suite deux grands prêtres en Israël, Abiathar dans le parti de David, et Sadoc dans celui de Saül. Abiathar donna souvent à David des preuves de fidélité, surtout pendant la révolte d’Absalon ; mais après la mort de David, s’étant mis à part du partir d’Adonias, il fut privé du sacerdoce sous le règne de Salomon, qui l’envoya en exil à Arathath, et ne lui conserva la vie qu’en considération des services qu’il avait rendus à son père. La race de Sadoc demeura seule alors en possession de cette dignité, selon la prédiction qui avait été faite au grand prêtre Heli. Cet événement eut lieu vers l’an 100 avant J.-C. On ne vit plus depuis deux grands prêtres en même temps. C-T.


ABICHT (Jean-George), savant orientaliste et théologien, né en 1672 à Kœnigssee, dans la principauté de Schwartzbourg, mort en 1740, a Wittenberg, où il remplissait les fonctions de professeur académique et de pasteur ; il venait d’être nommé membre de l’académie royale des sciences de Berlin. Il a beaucoup écrit sur la langue et les antiquités hébraïques ; la plupart de ses dissertations se trouvent dans le Trésor d’Ikénius. Sa dispute avec Jean Francke sur l’usage grammatical, prosodique et musical des accents hébraïques, a répandu quelque jour sur cette matière obscure. Il a écrit contre l’harmonie préétablie de Leibnitz, et montré beaucoup de sagacité dans toutes les questions dont la nature mixte exige la réunion, toujours rare, de profondes connaissances philosophiques, philologiques et théologiques. Parmi ses nombreux ouvrages, dont la liste a été donnée par Michel Ranft, dans ses Vies des Théologiens saxons, t. 1er, p. 1 ; par les auteurs des Acta hist. eccles., t. 5, p. 289 ; et, avec encore plus d’exactitude, dans un ouvrage allemand, intitulé : Unpartheyische kirchenhist., t. 3, p. 5275, il faut distinguer : Selecta rabbinico-philologica, qui sont proprement une 3° édition augmenté du Scherzeri Trifolium orientale ; Accentus Hebrœorum ex antiquissimo uss lectori explicati ; Usus accentuum hebr. musicus et oratorius ; de mendacii Bonitate et Malitia ; de limitibus humani intellectus. On trouve, dans les ouvrages cités ci-dessus, une notice de sa vie, ainsi que dans l’Europe savants de Gœtten. Abicht fut un des collaborateurs des Acta eruduitorum de Leipsick. S-r.


ABIGAIL. Voyez David.


ABILDGAARD (Pierre-Chrétien), l’un des médecins et naturalistes les plus habiles du 18e siècle, contribua beaucoup à fonder l’école vétérinaire de Copenhague, et fut, en 1789, l’un des savants qui eurent le plus de part à l’établissement de la Société d’histoire naturelle, qui a publie une suite de mémoires très-intéressante. On a d’Abildgaard plusieurs écrits sur la médecine, la minéralogie et la zoologie, et beaucoup de mémoires particuliers insérés dans ceux de l’Académie des sciences de Copenhague, dont il était secrétaire, et dans ceux de la Société d’histoire naturelle. Il a donné une description du fameux Mégathérium ; en même temps que Cuvier. M-B-n.


ABILDGAARD (Nicolas-Abraham), peintre danois, né à Copenhague en 1744, manifesta dès sa plus tendre enfance un goût prononcé pour le des-