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sous ce titre : Rectificatio medicotionia et regiminis, Venise, 1490, in-fol. ; 1496, 1498, id. avec le colliget d’Averhoès, 1514, in-fol., à Lyon, 1531, in-8o, etc. Aben-Zohar écrivit ce livre pour le prince de Maroc qu’il servait. On y trouve un grand nombre d’anecdotes-sur sa propre vie. Cet ouvrage fut d’abord imprimé à Venise, d’après une traduction latine faite en 1285 par le docteur Paravici et le docteur Jacob, médecin juif, non d’après l’arabe, mais d’après une traduction hébraïque. Le texte arabe de cet ouvrage existe manuscrit à la bibliothèque royale, et à celle dite Bodléienne. Aben-Zohar est encore auteur : 1° d’un Traité de la guérison des maladies, dédié à Ibrahim, fils de Yousef ben Tachefyn ; 2° de deux Traités des fièvres, traduits en latin, et imprimés à Venise en 1570. C-s-a.


ABEN-ZOHAR le jeune, fils du précédent et son disciple, naquit à Cordoue, en 1142, et mourut en 1216. Il exerça la médecine avec succès et fut en grande faveur auprès de l’emir Yousouf ben Tachefyn. Léon l’Africain nous a conservé un trait de ce souverain, qui montre sa générosité, son esprit, et les bontés qu’il avait pour Aben-Zohar. Cet empereur, partant pour l’Afrique, mena avec lui ce médecin, qui était aussi un poëte élégant. Un jour, il entra à l’improviste dans l’appartement de ce dernier ; et, ne le trouvant pas, se mit à regarder les papiers qui étaient sur sa table ; il y vit des vers où Aben-Zohar exprimait les regrets d’être séparé de sa famille. Le prince, sans rien dire à Aben-Zohar, envoya au gouverneur de Séville l’ordre de faire venir en toute hâte la famille du médecin à Maroc, où elle fut logée dans une belle maison, richement meublée et dont il lui fit présent. Aben-Zohar, envoyé dans cette maison sous prétexte d’y voir des malades, fut bien agréablement surpris de se trouver au milieu de sa famille, dont il se croyait si éloigné. Ce médecin a laissé des ouvrages estimés, dont aucun n’a été imprimé. Nous observerons que la famille des Zohar a produit plusieurs médecins célèbres, qu’on a souvent confondus, et a chacun desquels Abou-Osaiba a consacré un article dans sa Biographie du médecins C-s-a.


ABERCROMBIE (John), fils d’un jardinier des environs d’Édimbourg, annonça de bonne heure un goût presque exclusif pour les études qui se rattachaient à la profession de son père, et non-seulement acquit des connaissances étendues en botanique, mais montra un rare talent pour tirer un parti avantageux des divers terrains. Étant venu à Londres, et ayant eu occasion de déployer son habileté dans des jardins royaux, il fut sollicite de mettre ses idées sur le papier. Après avoir longtemps hésite, il fit imprimer, vers 1767, un manuscrit intitulé : Que chacun soit son propre jardinier, ou Almanach du jardinier, auquel Tomas Mawe, jardinier du duc de Leeds, mit son nom, afin de le recommander au public. L’accueil que reçut cet ouvrage, dont les éditions se multiplièrent (la 9, Londres, 1782, in-12 de 609 p.), encouragea l’auteur à publier sous son nom un Dictionnaire universel de jardinage et de botanique, in-4o. Ce livre fut suivi de plusieurs autres, tels que l’Art de soigner les jardins fruitiers (the British fruit-gardener), Londres, 1779, in-12 ; Principes de la taille du arbres à fruits, 1783, in-12 ; Manière de hâter la maturité des fruits et des fleurs, 1781, in-12 ; le Jardin potager, etc., ouvrages qui ont été traduits en plusieurs langues, bien que quelques-uns ne soient que des compilations. John Abercrombie mourut en 1806, à 80 ans. Ses compatriotes reconaaissent que l’art des jardins doit beaucoup à ses travaux et à ses écrits. L.


ABERCROMBY (David), médecin anglais du 17e siècle, a publié quelques écrits sur la maladie vénérienne, sur le pouls, et sur d’autres sujets médicaux, lesquels ont été recueilli sous le titre d’Opuscula medica hacienus édita, Londres, 1687, in-12. On fit une analyse de ces ouvrages dans les Act. Lips., 1685, 86, 87. Saxius, qui le qualifie medicus et pltitologue, lui attribue un opuscule badin, intitulé : Fur academicus, Amsterdam, 1689, in-12. L.


ABERCROMBY (sir Ralph), général anglais, d’une ancienne famille d’Ecosse, entra de bonne heure su service, en qualité de cornette, dans les gardes du corps ; obtint, en 1760, le grade de lieutenant, et fut successivement capitaine de cavalerie, lieutenant colonel, major général et commandant du 7e régiment de dragons. Employé à l’armée anglaise, sur le continent, en 1793, il se distingua à l’attaque du camp de Famars, le 23 mai, et ensuite devant Dunkerque. Il se signala également dans l’affaire de Cateau-Cambresis ; reprit le fort Saint-Andrè, sur la Meuse, et dirigea une des principales attaques du siége de Valenciennes. Abercromby commanda l’avant-garde de l’armée anglaise pendant la campagne de 1794 ; et le duc d’York eut souvent occasion de rendre le compte le plus honorable de sa conduite. Blessé à Nimègue, au commencement de l’hiver de 1795, il dirigea néanmoins la retraite des troupes anglaises, et fut nommé, l’année suivante, commandant en chef des troupes anglaises aux Indes orientales. Il s’embarqua à Portsmouth, au mois de février, et s’empara de quelques établissements français et hollandais. À son retour en Europe, en 1797, il fut fait chevalier de l’ordre du Bain, gouverneur de l’île de Wighth et lieutenant général, puis envoyé aux Antilles, où, dans le mois d’avril de la même année, il éprouva, sous les murs de Saint-Jean de Porto-Ricco, un échec désastreux pour l’Angleterre, et dont les détails se trouvent dans la relation du siége de cette ville, rédigée par Ledru. (Voy. Voyage aux iles de Ténérife, etc., 1810, in-8o, t. 2.) En 1798, on lui donna le commandement de l’armée anglaise en Irlande, on il montra de l’habileté et de le modération ; mais l’insubordination des troupes, les agitations des partis, et les contrariétés de l’administration ne lui permirent pas de conserver longtemps ce poste. Il repassa en Angleterre, et commanda en 1799, sous le duc d’York, l’expédition contre la Hollande. Abercromby adressa aux amis du stathoudérat une proclamation qui fit peu d’effet. Il commandait la gauche à la bataille du 17 septembre, perdue par le duc d’York, à qui l’on