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un peu d’exagération. M. Peignot a donné l’analyse de cet ouvrage dans son Répertoire bibliographique, p. 318 et suiv. Il a été traduit en espagnol par Charles Andrès, frère de Jean, Madrid, 1784 et années suiv., 8 vol. in-4o. Une traduction française, entreprise par Ortolani, et dont le premier volume fut publié à Paris en 1825, in-8o, a été interrompue par la mort du traducteur. 6° Lettera sopra l’origine e le vicende de dell’arte d’insegnare a parlera i surdi e multi, Vienne, 1793, in-8o. Andrès y prouve que les Espagnols ont connu les premiers l’art d’instruire les sourds et muets. (Voy. Ponce). 7° Viaje de Viena, Madrid, 1794, in-8o, trad. en italien et en allemand. C’est la curieuse relation de son voyage en Allemagne. 8° Cartas familiares, etc., Madrid, 1794, 6 vol. petit in-4o. C’est le recueil des lettres d’Andrès à son frère ; elles sont remplies d’anecdotes et de détails bibliographiques. Il en existe une traduction allemande très-défectueuse. On en avait entrepris une en français qui n’a point été terminée. 9° Calalogo della libreria dei Capilupi, Mantoue, 1797, in-8o, enrichi de note ; 10° Letlera sopra alcuni codici delle biblioteche Capitolari di Novarra e di Vercelli, Parme, 1902, grand in-8o. Cette lettre, adressée a l’abbé Morelli, renferme des détails intéressants sur un diplôme de Luitprand, roi des Lombards, de 730, que l’on conserve à Novarre, et sur un recueil de lois lombardes que l’on voit à Verceil, et dont on a annoncé une publication à Leipsick. W-s.


ANDREU DE BILISTEIN. Voyez Bilistein.


ANDREW (James), directeur principal de l’école militaire pour le génie et l’artillerie de la compagnie des Indes anglaises, naquit à Édimbourg en 1773. Après avoir fait ses études à l’université de sa patrie, il fut admis à l’école militaire, où il se distingua parmi les élèves. L’administration de la compagnie des Indes lui ayant proposé de se tendre à Calcutta en qualité de professeur des sciences mathématiques et de directeur de l’école militaire, il accepta, professa avec succès pendant quinze années, et au bout de ce temps il obtint une retraite honorable. On doit à Andrew les ouvrages suivants : 1° une grammaire et un vocabulaire de la langue hébraïque ; 2° Système de chronologie sacrée ; 3° des Tables nautiques estimées. Depuis dix ans Andrew avait quitté le service de la compagnie ; il vivait retire dans sa patrie, on il est mort le 13 juin 1835, regretté par les savants. G-G-y.


ANDREWS (Lancelot), théologien anglais, né à Londres, en 1565. La réputation de son savoir et son talent comme talent comme prédicateur attirèrent sur lui l’attention de la reine Élisabeth, qui le nomma son chapelain. Il fut en grande faveur auprès de Jacques Ier. Ce prince avait composé une Défense de la prérogative royale, à laquelle Bellarmin avait répondu, sous le nom supposé de (Mathieu Tortas. Andrews fut chargé de réfuter le livre de Bellarmin, et il s’en acquitta avec beaucoup d’habileté dans un ouvrage latin, publié en 1609, in-4o, sous le titre de Tortura, Torli. Ce service fut si agréable au roi, que l’auteur fut nommé sur-le-champ évêque de Chichester, ensuite d’Ely, et conseiller privé de Sa Majesté, enfin évêque de Winchester. Ses ouvrages sont peu lus aujourd’hui ; ils sont écrits du ton pédantesque et sophistiqué qui régnait alors, et dont la roi lui-même avait donné l’exemple. Cependant Milton en faisait grand cas, et il a déploré la mort d’Andrews dans une élégie latine. Outre l’ouvrage déjà cité, il reste de Lancelot Andrews un Manuel de dévotions privées ; un Manuel de directions pour la visitation des malades ; un volume de petits traités, la plupart en latin, sur les droits des princes, sur les dimes, sur l’usure, etc., in-4o, 1629 ; un recueil posthume de sermons, en 1 vol. in-fol. : la Loi morale expliquée, ou Leçons sur les dix Commandements, in-fol., 1642 ; et un recueil d’œuvres posthumes, en 1 vol. in-fol., 1657. Andrews mourut en 1626. Ou trouve, dans les œuvres du poëte Walter, une anecdote qui mérite d’être conservée. Il raconte qu’ayant assisté un jour au diner de Charles II, Sa Majesté apostropha le docteur Néale, évêque de Durham, et Andrews, évêque de Winchester, qui étaient tous deux derrière son fauteuil, et leur dit : « Milords, est-ce que je ne puis pas prendre l’argent de mes et sujets, quand j’en ai besoin, sans toutes les formalités de parlement ? » L’évêque de Durham répondit sans hésiter : « Nul doute que Votre Majesté ne puisse le faire ; vous êtes le souffle de nos narines. — Et vous, Milord., qu’en pensez-vous, dit le roi à l’évêque de Winchester ? — Sire, répondit ce prélat, n je ne suis pas assez habile pour juger des affaires et de parlement. — Je ne veux point de faux-fuyants, répliqua le roi ; répondez-moi nettement. ─ Eh bien, Sire, répondit Andrews, je crois qu’il vous est permis de prendre l’argent de mon frère Néale, puisqu’il vous l’offre. » S-d.


ANDREWS (James Petit), historien anglais, né en 1737, a Newbury dans le comté de Berks, était, à dix-huit. ans, lieutenant dans la milice de sa province. Ayant des talents divers et un goût prononcé pour la littérature, il ne se fit cependant connaître du public que lorsqu’il était déjà avancé en âge. Il écrivit d’abord, en 1788, en faveur des petits ramoneurs de cheminée, une brochure qui a eu sans doute le mérite de provoquer l’acte passé bientôt après dans le parlement, pour améliorer le sort de ces infortunés. Andrews a publié : Anecdotes anciennes et modernes, avec des observations, 1789, in-8o ; et supplément, 1790 ; ouvrage badin et piquant, dans la composition duquel l’auteur fut secondé par quelques amis, notamment par le poëte lauréat Pye et le capitaine Grose (voy. ce nom), et orné du portrait, gravé d’après son dessin, d’un homme distillant des anecdotes dans un alambic. Ce livre eut beaucoup de succès, et l’on en fit des éditions multipliées. Andrews joignait à l’art de la composition et au mérite du style la patience nécessaire pour les recherches, et il en a donné des preuves dans une Histoire de la Grande-Bretagne, rattachée à la chronologie de l’Europe, avec des notes contenant les anecdotes du temps, les vies des savants et des spécimens de leurs écrits, depuis l’invasion de César jusqu’à la mort d’Édouard VI, 2 vol. in-4o, 1794 et 1795. Cet ouvrage, écrit avec une heureuse conclusion,