Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/675

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
659
AND

1818. — Un de ses frères, notaire à Lyon, y périt sur l’échafaud révolutionnaire en 1794. M-d j.


ANDRÉ D’ARBELLES, frère du précédent, naquit à Montluel vers 177O, fit ses études à Lyon, et vint de bonne heure à Paris où il fut secrétaire du comte Stanislas de Clermont-Tonnerre. Il émigra avec lui en 1792, et, n’ayant pas d’autres ressources, entra comme simple cavalier dans l’armée des princes, où il fut connu sous le nom de M. de Montluel, puis dans le régiment autrichien des dragons de Latour où il fit plusieurs campagnes. Revenu à Paris en 1798, il fut employé a différents travaux littéraires et politiques par M. de Talleyrand, ministre des relations extérieures, et concourut à la rédaction du Messager du soir, et à celle de l’Argus, journal anglais auquel travaillait aussi Barère et Goldsmitz, et dont le ministère faisait les frais. L’auteur des Mémoires d’un homme d’état, tom. 6, page 29, le désigne comme l’un des agents qui, avec MM. de Monteron et Sainte-Foy, demandèrent aux envoyés d’Amérique, de la part de M. de Talleyrand, une somme d’argent pour faire réussir une négociation. André travailla longtemps à la composition de différentes brochures de circonstance, qui furent publiées sans nom d’auteur, et même quelquefois sans nom d’imprimeur. Nommé historiographe du ministère des relations extérieures vers 1808, ce fut vers la même époque qu’il changea encore une fois son nom en celui d’Arbelles. En 1814, il prit une grande part à la restauration des Bourbons, et seconda pour cela de tous ses moyens M. de Talleyrand qui lui fit accorder la décoration de la Légion d’honneur, et le destinait à de plus grandes faveurs lorsque le retour de Napoléon vint changer tant de projets. André d’Arbelles refusa de lui prêter serment et il perdit son emploi ; mais aussitôt après le second retour de Louis XVIII, il fut nommé préfet de la Mayenne et maître des requêtes. Ce fut alors qu’il prit ouvertement le titre de marquis d’Arbelles, que cependant il quitta un peu plus tard. Après l’ordonnance du 5 septembre 1815, si funeste au parti royaliste, d’Arbelles fut révoqué de sa préfecture par le ministère Decazes ; mais après la chute de celui-ci, il obtint la préfecture de la Sarthe. C’est dans ses fonctions qu’il est mort au Mans le 28 septembre, 1825 par un accident déplorable dont M. de Clermont-Tonnerre fut involontairement la cause. Ce ministre s’étant rendu au Mans pour y faire une inspection, le préfet s’empressa d’aller au devant de lui ; mais dans le moment où ce fonctionnaire s’approchait du cortège ministériel, il fut renversé et foulé aux pieds par un cheval échappé. Il mourut quelques heures après cet accident, fort regretté de tout le pays qu’il administrait. Voici les titres de ses publications toutes anonymes : 1o  Précis des causes et des événements qui ont amené le démembrement de la Pologne, formant l’introduction des Mémoires sur la révolution de Pologne (par le quartier-maître général de Pirton), trouvés à Berlin. Paris, imprimerie impériale, 1806, in-8o. 2o  Réponse au manifeste du roi de Prusse, Paris, 15 novembre 1807, in-8o. On sait que ce manifeste avait été composé par Gentz (Voy. ce nom.). 3o  De la politique et des progrès de la puissance russe, Paris, 1807, in-8o. Cet ouvrage, dirigé contre la Russie, fut retiré de la circulation à la nouvelle du traité de Tilsilt. 4o  Que veut l’Autriche ? Paris, imprimerie impériale, 1809, in-8o. Il en fut de cet ouvrage, après la paix de Vienne, ce qu’il en avait été du précédent après la paix de Tilsitt. 5o  Tableau historique de la politique de la cour de Rome depuis l’origine de sa puissance temporelle jusqu’à nos jours, Paris, 1810, in-8o. Cet ouvrage parut au moment où Napoléon s’emparait des états romains et faisait conduire le pape prisonnier en France. C’était une justification de tous ces actes ; elle aurait trouvé plus de lecteurs si à la même époque n’eût paru l’Essai historique de M. Daunou sur la puissance temporelle des papes. 6o  Mémoire sur la conduite de la France et de l’Angleterre à l’égard des neutres, Paris, impr. imper., 1810, in-8o. « D’après de nouveaux renseignements, dit l’auteur du Dictionnaire des anonymes, il paraît que ces divers ouvrages ont été rédigés par M. Le sur » mais des renseignements plus certains ne nous permettent pas de douter qu’André d’Arbelles en ait composé une grande partie. M-d j.


ANDRÉ Voyez Murville.


ANDRÉ. Voyez Dandré.


ANDREA. Voyez Nerciat.


ANDREA, prêtre et chanoine de Bergame, vivait à la fin du 9e siècle. Il est auteur d’une chronique qui s’étend depuis l’entrée des Lombards en Italie jusqu’à la mort de l’empereur Louis II, c’est-à-dire jusqu’en 874, et un peu au delà. Elle a été publiée par Muratori dans le 1er vol. de ses Antiquités d’Italie, p. 42, et suivantes. L’auteur y raconte lui-même que, l’Empereur étant mort à Brescia, son corps fut porté à Milan, et qu’il fut un de ceux qui le portèrent dans toute l’étendue du diocèse de Bergame, c’est-à-dire depuis l’Oglio jusqu’à l’Adda. G-é.


ANDREA (Alexandre d’), auteur italien du 16e siècle, a écrit un ouvrage historique intitulé : Della Guerra di campagna di Roma e del regno di Napoli nel pontifacato di Paolo IV, l’anno 1556 et 1557, ragionamenti 3, etc. Ruscelli le fit imprimer à Vanise en 1560, in-40 ; il fut réimprimé en 1613, et traduit en espagnol en 1589. Toppi, dans sa Bibliothèque napolitaine, ajoute que d’Andréa avait aussi traduit le livre de l’empereur Léon sur l’Art de la guerre, et qu’il y avait ajouté de très-beaux discours ; mais cet ouvrage, qu’il ne faut pas confondre avec le précédent, n’a jamais été imprimé. G-é.


ANDREA (Jean), évêque d’Aléria, en Corse, s’est fait un nom dans la république des lettres, non par ses ouvrages, mais par le soin qu’il prit, par ordre du pape Paul II, de diriger et de corriger les premières éditions qui se firent à Rome de plusieurs auteurs latins, lorsque, peu de temps après la découverte de l’imprimerie, les deux célèbres imprimeurs Conrad Sweignheym et Arnould Pannartz allèrent y exercer leur art. Son nom de famille