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déjà enseigné la philosophie dans cette ville, quand il entra dans l’ordre des jésuites, en 1622. Il y professa la théologie morale, etc., et mourut à Madrid, le 20 juin 1672. Il a publié, en espagnol, un grand nombre d’ouvrages, dont les principaux sont : 1o  Itinéraire historique, Madrid, 1657, 2 vol. in 4o  ; 2o  Méditations pour tous les jours de l’année, 1660, 4 vol. in-16 ; 3o  Vies des Jésuites illustres, 1663 et 1667, 2 vol. in-fol. ; 40 une traduction des cinq livres ascétiques du cardinal Bellarmin, 1650, in-8o. On trouve la liste de ses autres ouvrages dans la Bibl. script. Societ. Jesu. T-d.


ANDRAGATHE, né sur les bords du Pont-Euxin, commandait, en 583, dans les Gaules, la cavalerie de Maxime, lorsque ce rebelle entreprit de se faire couronner empereur ; Andragathe, digne ministre d’un tel maître, ayant appris que l’empereur Gratien, trahi et fugitif, approchait de Lyon, courut à sa rencontre, enfermé dans une litière ; le malheureux prince parut bientôt sur l’autre bord du Rhône ; Andragathe lui fit dire que sa femme Læta venait le joindre pour partager ses infortunes ; Gratien se hâta de traverser le fleuve ; mais, à peine eut-il mis le pied sur la rive, qu’Andragathe s’élança de sa litière et le poignarda. Ce récit n’est cependant pas confirmé par tous les auteurs. (Voy. Gratien.) Quoi qu’il en soit, Andragathe s’attacha étroitement à la fortune de Maxime, et lorsqu’en 387, ce dernier voulut envahir tout l’empire d’Occident, et passa les Alpes pour combattre Théodose, Andragathe fut chargé de défendre l’entrée de l’Italie par les Alpes Juliennes, mais Maxime le tira bientôt de ce poste important, pour l’envoyer, avec sa flotte, à la poursuite de Valentinien. Andragathe chercha vainement ce jeune prince sur les mers d’Italie et de Grèce ; il essuya un échec sur les côtes de la Sicile, et se hâta-de faire voile pour Aquilée, afin de se réunir à Maxime. Ce fut dans ce trajet qu’il apprit la défaite et la mort du tyran dont il avait partagé les criminels projets. Alors n’espérant plus de pardon pour lui-même, il se précipita dans la mer, en 388. L-S-e.


ANDRÉ (Saint), apôtre, frère de St. Pierre, L’un et l’autre étaient de Bethsaïde, et exerçaient le métier de pêcheurs à Capharnaüm. André s’attacha d’abord à St. Jean-Baptiste ; il fut le premier disciple que Jésus-Christ se choisit, et se trouva aux noces de Cana, quoique St. Epiphane dise le contraire ; Les deux frères étaient occupes à pêcher, lorsque le Sauveur leur promit de les faire pêcheurs d’hommes s’ils voulaient le suivre. À l’instant, ils quittèrent leurs filets, s’attachèrent irrévocablement à sa personne. Jésus-Christ ayant, l’année suivante, formé le collège des apôtres, ils furent mis à la tête des autres, et eurent, peu de temps après, le bonheur de recevoir Jésus-Christ chez eux, à Capharnaüm. André ne paraît plus dans l’Évangile, que pour indiquer les cinq pains et les deux poissons dont 5,000 personnes furent miraculeusement nourries, et pour faire à Jésus-Christ la question sur l’époque de la ruine du temple. Les événements relatifs à ce disciple deviennent incertains après la mort de son maître, parmi les anciens ; les uns le renvoient porter la lumière de l’Évangile dans la Scythie et la Sogdiane, les autres, dans différentes contrées de la Grèce, et lui font subir le martyre à Patras, capitale de l’Achaïe, sans pouvoir en fixer l’époque les Moscovites sont persuadés qu’il annonça la foi dans leur pays : l’opinion commune est que cet apôtre fut crucifié. Les peintres donnent à sa croix une forme différente de celle de Jésus-Christ, et la représentent en forme d’un X, quoique celle qu’on prétendait conserver à St-Victor de Marseille ne différât point de la croix du Sauveur du monde. Philippe, duc de Bourgogne et de Brabant, avait obtenu et transporté à Bruxelles une partie de cette croix. Il a couru, dans les premiers temps de l’Église, un faux Évangile sous le nom de cet apôtre. Nous avons encore aujourd’hui des actes qui portent son nom, et qui n’en sont pas pour cela plus authentiques, quoiqu’ils soient regardes comme tels par Baronius et le P. Alexandre. Les Écossais honorent St. André comme le principal patron de leur pays. T-d.


ANDRÉ (Saint), d’Avellin, clerc régulier théatin, né en 1521 à Castro-Nuovo, dans le royaume de Naples, prit le bonnet de docteur en droit, exerça la profession d’avocat dans la cour ecclésiastique de Naples, qu’il quitta pour se consacrer entièrement à la pénitence dans la congrégation des théatins. La réforme qu’il introduisit dans quelques communautés religieuses lui suscita beaucoup de contradictions, au milieu desquelles il mourut, en 1608, épuisé de fatigue et de vieillesse. Il fut canonisé en 1712, par Clément XI. La ville de Naples et la Sicile l’ont choisi pour un de leurs patrons. Ses œuvres de piété ont été imprimées en 5 vol., Naples, 1733-34. Nous avons encore de lui des lettres intéressantes, Naples, 1732, 2 vol. in-4o. T-d.


ANDRÉ Ier, roi de Hongrie, était prince du sang royal, cousin de St. Étienne, fils aîné de Ladislas le Chauve, et concurrent de Pierre Ier, dit l’Allemand ; il fut forcé, ainsi que ses frères Bela et Leventha, de quitter la Hongrie, et de se réfugier en Russie, à l’avènement de ce prince, l’an 1044. Rappelé néanmoins, en 1047, par des seigneurs hongrois. mécontents du gouvernement de Pierre, il parvint à chasser le roi et à monter sur le trône, après avoir promis de laisser à la nation hongroise la liberté de suivre l’idolâtrie, qui était l’ancienne religion ; mais André ne fut pas plus en possession de l’autorité, qu’il força ses sujets à embrasser le christianisme. Il se hâta ensuite de faire couronner son fils Salomon, âgé seulement de cinq ans, pour lui assurer le trône, malgré la convention par laquelle son frère Bela, duc de Hongrie, devait jouir lui-même de l’hérédité. Bela fomenta des divisions, et se fit un parti parmi les grands du royaume. La guerre fut bientôt déclarée entre les deux frères. Bela, qui avait trouvé des secours en Pologne, soutenait ses prétentions avec autant de vigueur que de courage. De son côté, André reçut des renforts envoyés par l’Emperereur et par le duc de Bohême, et livra bataille à son frère, l’an 1061. sur les bords de la Teysse ; mais, abandonné