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à faire ce que je ne puis. » Nommé à l’évêché de Salamanca, dès 1401, Anaya, exécuta le projet de fonder dans cette ville un collège destiné à l’enseignement gratuit, et il consacra à cet établissement presque toute sa fortune ; rien ne fut épargné pour l’enrichir et le consolider. Il obtint du pape et de son souverain les approbations nécessaires. Ce collège, sous le nom de St-Barthélemy-le-Vieux, a subsisté avec le plus grand éclat, jusqu’à nos jours. Il fut le premier, de ce genre, en Europe. Ce généreux exemple fut imité, dans la suite, par quelques autres prélats. Le connétable Alvaro de Luna suscita des tracasseries à Don Diégo, au sujet de ses relations avec le pape Pierre de Luna, et le fot suspendre de ses fonctions, pour faire place à Don Juan de Cerezuela, son frère utérin. Le souverain pontife eut la faiblesse de consentir à dépouiller injustement cet évêque respectable, pour complaire au ministre tout-puissant d’un souverain qu’il voulait ménager ; mais Don Diégo Anaya ne tarda pas à être rétabli sur son siége. Il mourut vers le milieu du 15e siècle, avec la réputation d’un protecteur éclairé des sciences et des lettres. Ruiz de Vergara a écrit, en espagnol, la vie de cet illustre prélat. E-d.


ANAYA (Pédro de), amiral Voyez Annaya.


ANCANTHERUS (Claude), d’une famille du Barrois, comme le font présumer ses écrits, florissait dans le 16e siècle à Padoue, où il était médecin et de plus historiographe impérial. Il fut intimement lié avec Boissard, antiquaire et poëte latin, alors établi à Metz, parce qu’il ne pouvait suivre dans sa patrie la religion protestante qu’il avait embrassée. Profondément versé dans les langues grecque et latine, Ancantherus lisait beaucoup, et souvent il mettait sur les marges des notes savantes et pleines de jugement. Plusieurs ouvrages ainsi annotée de sa main se trouvent aujourd’hui dans la bibliothèque de Vienne, avec cette suscription (Κλαυδίου Ἀνκανθήρου τοῦ ἰατροσφίστου Κλῆμα). Telles sont une édition de l’Alexandre ou de la Cassandre de Lycophrom, avec les commentaires d’Isaac Tzetzès, et une édition des Chiliades de Jean Tzetzès. publiée à Bâle en 1546. La même bibliothèque possède. aussi quelques ouvrages manuscrits et inédits du même auteur ; une traduction latine d’un fragment d’Authémius, περὶ παραδόξων μηχανημάτων, commandé par le grand chancelier de la cour de Vienne ; un petit opuscule qui lui est attribué, quoique ne portant pas de nom d’auteur, et intitulé : Imperatoris Rudolphi Res gestæ. Les ouvrages d’Ancantherus qui ont été publiés sont : 1o  Pauli Silentiari hemiambia diametra catalectica in thermas epicas latine facta epico carmine, Accesserunt luculentissimæ annotationes, brevis item non minus utilis quam jucunda de thermis dissertatio et non nulla poematu ejusdem authoris ad Plovenum dominum nobilissimum et ornatissimum juvenem, Venise, 1586, in-12. Ce petit volume, le seul des ouvrages d’Ancantherus que possède la bibliothèque du roi à Paris, conrient 45 feuillets ou 90 pages ; dans la préface il promettait un grand travail sur la poésie grecque et latine, si sa fortune et le temps le lui permettaient ; mais nous ne soupçonnons point l’existence de cet ouvrage. On y trouve aussi quelques vers grecs de Francisque Musa sur sa traduction qui est en hexamètres ; une épître en vers d’Octave Plovenus qui l’appelle medicum doctorem excellentissimum, et omni genere doctrinœ virum clarissimum ; des notes et une dissertation sur le poème de Paul le Silentiaire ; et quelques poésies latines adressées aux hommes les plus distingués de la Lorraine, tels que Nicolas Le Pois (Voy. ce nom). On voit d’après ces différentes pièces qu’il avait composé plusieurs ouvrages en vers, mais que nous n’avons pas, tels que des épîtres, un recueil d’épitaphes, des épigrammes, des satires, des épopées, des élégies et quelques poésies érotiques. Sa diction est pure, élégante et d’une bonne latinité. 2o  Diameron in nuptias Ferdinandi Medicis, magni Hetruriœ ducie, et Christernæ Lotharingiæ ducis filiæ, Padoue, 1590, in-4o. 3o  Nomenclator gemmarum quæ magis in usu sunt, nunquam aantehac quod sciri adhuc potuerit, ex græeco. Accesserunt in hune libellum notæ breves non infructuosæ, typis othomarianis, 1594, in-8o. C’est la traduction de l’ouvrage de Psellus l’ancien, sur les propriétés médicales des pierres précieuses ; et Manget, dans sa Bibliothèque, assure qu’Ancantherus est le premier éditeur de cet ouvrage ; aussi cette édition est-elle fort rare. 4o  Rudolpho II imperatori semper augusto, Claudii Ancantheri, ejus historici, Panegyricus, Jaurino recepto, dicatus, Prague, J. Ottmar, 1598, in-4o. On trouve une notice sur ce poète par Grégoire, dans les Annales encyclopédiques, septembre 1817. F-a.


ANCARANO (Jacques d’), nommé plus souvent, dans les dictionnaires, Jacques Palladino, et aussi Jacques de Teramo ou Theramo. Voyez Tramo.


ANCARANO (Pierre-Jean), jurisconsulte et poëte italien, né à Reggio, florissait vers le milieu du 16e siècle. Il publia un livre de droit en deux parties, sous le titre de Familiarium juris Quæstionum, etc., Venise, 1569, in-8o. Il parut six de ses sonnets dans la première édition du poëme de Molza, intitulé : Ninfa Tiberina (la Nymphe du Tibre). Il y en a deux autres à la louange du phénix, joints ou poëme de la Fenice, de Tito Scandianese, qui lui dédia cet ouvrage, Venise, 1557, et l’on voit, par son épître dédicatoire, que c’était Ancarano lui-même qui l’avait engage à traiter ce suict. G-é.


ANCARANO (Gaspard), prêtre et poëte de Bassano, fit imprimer, en 1587, ti Vcnlsc, un recueil intitulé : Capitoli e Canzoni spirituali sopra il Pater noster, Ave Mario, Credo, Salve Regina, e Magnifïcat, etc., in-4o. Quelques gens simples, ne sachant pas que les canzoni italiennes sont des odes, et non pas des chansons, ou des cantiques, ont comparé ce poëte très-grave à notre abbé Pellegrin. Gaspard Ancarano aussi publié les Sette Salmi penitenziuli, latini e volgari, in ottava rima, accompagnés de quelques autres poésies spirituelles, Venise, chez les Junte, 1588, in-4o. On a encore de lui d’autres ouvrages du même genre, où il y a beaucoup de piété, et qui ne sont pas dépourvus de poésie. G-é.


ANCHARANO (Pierre d’), né, vers 1350,