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AMH

Norfolk, en 1576 ; son zèle pour le calvinisme l’obligea de se retirer en Hollande, où il occupa, pendant douze ans, la place de professeur en théologie de l’université de Franeker. Il mourut à Rotterdam, en 1633. On a de lui un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels on distingue les suivants : 1° Puratinusmus anglicanus, in-8o, 1610 ; et, en anglais, Londres, 1641 ; 2° Medulla theologica, in-12, Franeker, 1623 ; Amsterdam, 1627, 1628, 1634, 1641 ; et, en anglais, Londres, in-12 ; 3° de Conscientia, etc., Amsterdam, 1630, 1631, 1643, in-12 ; et, en anglais, Londres, in-4o, 1643 ; 4° Demonstratio logicæ veræ, in-12, Leyde, 1632 : 5° Technometria, Amsterdam, in-8o, 1632 ; 6° Traité contre les cérémonies humaines observées dans le culte divin, in-4o, 1633. Les autres ouvrages de G. Ames sont des écrits de controverse contre le cardinal Bellarmin et le théologien Grevinchovius. Il était tellement prévenu en faveur de sa secte. que, dans son Puratinusmus anglicanus, il semble regarder les puritains comme les seuls honnêtes gens de l’Angleterre. X-n.


AMES (Joseph), antiquaire anglais, qui vivait dans le 18e siècle. Il commença par être marchand d’allumettes dans le quartier de Wapping, à Londres ; et il était parvenu à un âge assez avancé, lorsqu’il étudia les antiquités. Il devint alors membre de la société royale de Londres, et secrétaire de la société des antiquaires. Il a publié les Antiquités typographiques, ou Précis historique de l’origine et des progrès de l’imprimerie dans la Grande-Bretagne, avec des notices sur ses premiers imprimeurs, et un catalogue des livres par eux imprimés depuis l’an 1471 jusqu’à l’an 1600, avec un supplément, contenant les progrès de l’imprimerie en Écosse et en Irlande, 1749, 1 vol. in-4o, réimprimé avec des additions considérables de Guill. Herbert, 1785-90, 3 vol. in-4o. Ames a rédige les Parentalia d’après les manuscrits de Wren. Il est mort en 1759. X-n.


AMESTRIS, fille d’Otanes, l’un des sept grands de la Perse qui tuèrent Smerdis le Mage, fut mariée à Xercès, fils de Darius, et se rendit fameuse par les cruautés qu’elle exerça contre la femme de Masistès, dont Xercès était épris. Elle lui fit couper le nez, les oreilles, les lèvres, et la renvoya ainsi défigurée à son époux. Dans sa vieillesse, elle fit enterrer vifs quatorze enfants des deux sexes des principales familles de la Perse. espérant, par cette pratique superstitieuse et barbare, prolonger ses jours et apaiser les dieux des enfers. C-r.


AMFREVILLE, nom célèbre dans la marine française. Il y avait trois d’Amfreville à la malheuse bataille de la Hogue, en 1692 ; ils étaient frères ; L’aîné (le marquis), chef d’escadre, commandait l’avant-garde ; le second montait le vaisseau l’Ardent, de 70 canons, et le troisième commandait le Vermandois, de 60. Tous les trois combattirent avec la plus grande intrépidité. Leur nom se retrouve à toutes époques glorieuses de la marine, sous le règne de Louis XIV. Le marquis d’Amfreville mourut lieutenant général des armées navales, dans un âge très-avancé. E-d.


AMHERST (Jeffery, lord), général anglais, né en 1711, eut des l’âge de quatorze ans une commission d’enseigne dans les gardes. Vers 1741 il était aide de camp du général Ligonier, et fut en cette qualité, puis comme officier d’état-major du duc de Cumberland, présent aux batailles de Raucoux, Dettingen, Fontenoy, Laufeld et Hastenbeck. Il obtint, en 1758, le rang de major général de l’armée. La guerre qui éclata vers ce même temps entre la France et l’Angleterre, et dont l’Amérique septentrionale fut le théâtre, fournit surtout à Jeffery Amherst des occasions de signaler ses talents, et ce fut sous son commandement que les troupes anglaises ; après avoir réduit successivement Louisbourg, le fort Duquesne, le fort Niagara, Ticonderago, Crown-point, Québec, et enfin Montréal, devinrent maitresses du Canada. Le général victorieux reçut, en 1761, l’ordre du Bain, fut nommé commandant en chef de toutes les forces anglaises dans le nouveau monde, et gouverneur général des diverses provinces. Revenu en Angleterre après que la paix eut été signée, il entra dans le conseil prive du roi, et fut, en 1776, élevé à la pairie avec le titre de baron Amherst de Holmesdale, dans le comté de Kent. Ses derniers services publics rendus à son pays furent les mesures promptes, sages et humaines qu’il adopta pour calmer une effroyable révolte qui éclata dans Londres en juin 1780. Il avait été récemment nommé feld-maréchal, lorsque la mort l’enleva en 1797, dans sa 84e année. Z.


AMHURST (Nicolas), écrivain anglais, né à Marden, dans le comte de Kent, vers la fin du 17e siècle. C’était un homme de beaucoup d’esprit, mais sans mœurs. Sa mauvaise conduite l’ayant fait chasser d’Oxford, où il était membre du collège de St-Jean, il s’en vengea par deux poëmes satiriques, intitulés : Oculus Britanniæ, et Terræ filius. Il alla s’établir à Londres, où il publia un volume de Mélanges, et quelques autres essais ; mais il est plus particulièrement connu comme ayant eu part à la rédaction d’un ouvrage périodique intitulé : the Craftstman, auquel travaillèrent aussi lord Bolingbroke et Pulteney, depuis comte de Bath. Cette feuille, dirigée contre le ministère du chevalier Robert Walpole, eut un succès si prodigieux, qu’il s’en débitait 10 à 12,000 exemplaires par jour. Ce succès n’augmenta point la fortune d’Amhurst, qui, après la chute du ministre, quoiqu’il fût un de ceux qui y avaient le plus contribué par leurs écrits, ne reçut aucune récompense, n’obtint aucune place, et fut entièrement oublié du parti qu’il avait si bien servi. Il mourut, à ce qu’on croit, de chagrin, en 1742, et dans un état si misérable, que son imprimeur, Richard Franklin, fut obligé de payer son cercueil. on a aussi de lui une Épitre à sir John Blount, 1720 ; le Général anglais, poëme consacré à la mémoire de Jean, duc de Marlborough ; Strephon vengé, satire contre les toasts d’Oxford ; la Convocation, poème en cinq chants, dirigé contre le haut clergé ; la traduction de quelques poëmes latins d’Addison. S-d.


AMICO (Antonin d’), de Messine, chanoine de l’église cathédrale de Palerme, et historiographe du