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plaux d’Héractlite sur les folies et misères de ce monde, traduit de l’italien d’Antonio Phileremo Fregoso, en rime françoise, Paris, 1547, in-8o, et Rouen ; 1550, in-16 ; 14° et enfin une traduction du 10° livre des Métamorphoses d’Ovide. Michel d’Amboise avait pris pour surnom ou pour devise l’épithète d’Esclave fortuné, c’est-à-dire, d’homme sujet ou exposé aux inconstances, aux variations et aux caprices de la fortune. R-t.


AMBRA (François d’), noble Florentin, fut consul de l’académie de Florence, en 1549, et y fit souvent des lectures publiques ; il composa trois comédies, qui sont citées dans le Dictionnaire de la Crusca, et mourut en 1558. Ces comédies furent imprimées à Florence, après sa mort ; savoir : il Furto, en prose, 1560 ; la Cofanaria, en vers libres (sciolti), avec des intermèdes, représentée aux fêtes de François de Médicis et de Jeanne d’Autriche, 1561 ; i Bernardi, en vers libres, 1563. Elles ont toutes été réimprimées plusieurs fois. G-é.


AMBROGI (Antoine-Marie), jésuite italien, célèbre dans le 18e siècle, naquit à Florence, le 13 juin 1713. Il remplit pendant trente ans, avec distinction, la chaire d’éloquence et de poésie dans l’université de Rome, alors florissante. La plupart des jeunes gens qui se firent depuis un nom dans les lettres lui durent leur instruction. Sa traduction de Virgile en vers blancs, ou non rimés (sciolti), fut magnifiquement imprimée à Rome, en 3 vol. in-fol., 1763. Elle est accompagnée de dissertations savantes, de variantes et de notes, ornée de gravures d’après les peintures du superbe manuscrit du Vatican, et d’après les monuments antiques les plus célèbres, édition devenue assez rare, et justement recherchée. On a imprimé avec la même magnificence ses traductions des deux poëmes latins du jésuite Noceti, de Iride, et de Aurora borcali. Il a traduit du français quelques tragédies de Voltaire, Florence, 1752 ; et, comme pour former un contraste, l’histoire du Pilagionisme, du jésuite Patouillet. Enfin, on a de lui : 1o  la traduction des Lettres choisies de Ciceron ; 2o  un discours latin, in Electione Josephi Il Romanorum regis ; 3o  Musæum Kircherionum, Rome, 1765, 2 vol. in-fol., contenant la description et l’explication de ce musée, confié, pendant plusieurs années, à ses soins, et que le cardinal Zelada a encore enrichi depuis. Ambrogi a laissé de plus un poëme latin inédit sur la culture des citronniers. Sa douceur et la honte de son caractère le faisaient généralement aimer, il mourut à Rome en 1788. G-é.


AMBROGIO, ou AMBROISE (Thésée), savant orientaliste italien, au 16e siècle, était de la noble famille des comtes d’Albanese, dans la Lomelliné, près de Pavie. Né en 1469, on dit qu’il avait à peine quinze mois qu’il parlait avec beaucoup de promptitude et de netteté, et qu’à quinze ans, il parlait et écrivait en italien, en latin et en grec, comme les savants les plus consommés dans ces trois langues. Il entra jeune dans l’ordre des chanoines réguliers de St-Jean ; mais il ne se rendit à Rome qu’en 1512. Le 5e concile général de Latran y avait attiré plusieurs religieux orientaux, maronites et syriens. Il saisit cette occasion d’apprendre leurs langues, et y devint bientôt assez savant pour conférer avec les Orientaux les plus habiles. Ces langues lui ouvrirent l’accès de toutes celles de l’Orient. Il en savait dix-huit, et les parlait aussi facilement que si chacune eût été sa langue naturelle. Léon X le chargea d’enseigner publiquement, dans l’université de Bologne, le syriaque et le chaldéen. Quelques années après ; il conçut le projet de publier un Psautier en langue chaldéenne, avec un traité sur cette langue, et sur les rapports que plusieurs autres langues ont avec elle. Il s’était retiré pour cela dans sa patrie, où il rassembla les planches et les caractères nécessaires à ce dessein, lorsqu’en 1527, ce pays, ayant été pris par les troupes françaises, fut mis au pillage pendant huit jours ; le couvent on habitait Ambroise fut pillé comme les autres ; ses planches, ses caractères, ses manuscrits, chaldéens, syriaques, hébreu et grecs, qu’il avait recueillis à grands frais, furent dispersés et perdus. Il retrouva cependant, cinq ans après, son Psautier chaldéen, mais gâté et à moitie déchiré, dans la boutique d’un charcutier. Il reprit de nouveau le projet de le publier, et se rendit à Venise, où il se lia d’amitié avec le célèbre Guillaume Postel. Celui-ci lui dut l’idée de l’opuscule qu’il publia quelques années après, en France, intitulé : Linguarum decem characteribus differentium alphabetum, Introductio ac legendi Methodus. Ambroise. ayant renoncé à son Psautier chaldéen, termina enfin son Introduction aux langues chaldéenne, syriaque. arménienne, etc., et la fit imprimer à Pavie en 1539. Il y mourut un an après, âge de 70 ans. G-é.


AMBROISE (Saint). Père de l’Église, naquit vers l’an 340. Son père était préfet du prétoire, l’une des quatre premières dignités de l’empire, et, connue préfet des Gaules, il résidait à Arles, à Lyon, où à Trèves ; mais plus souvent dans cette dernière ville, ce qui fait croire que St. Ambroise y vint au monde. Les présages les plus heureux environnèrent son berceau : on raconte qu’un essaim d’abeilles couvrit son visage, lorsqu’il dormait dans la cour du prétoire, et que la nourrice inquiète, s’étant hâtée de chasser celles qui entraient dans la bouche d’Ambroise, fut très-étonnée de les voir sortir sans faire aucun mal à l’enfant. Le père d’Ambroise, qui se rappelait sans doute que toute l’antiquité avait attribue à un semblable prodige la douceur et le charme qui caractérisent les discours de Platon, voulut qu’on attendit avec confiance la fin de ce présage, et les abeilles, après avoir voltigé quelque temps autour de l’enfant, s’élevèrent dans les airs. 5a famille crut des lors qu’il était appelé à quelque chose de grand. On dit encore qu’étant à rome, ou sa mère et sa sœur s’étaient retirés après la mort de son père, il leu présenta un jour sa main à baiser, disant qu’il deviendrait évêque. L’érudition d’Ambroise fut conforme à son rang, et aux espérances qu’avaient fait naître ses premières années ; les maîtres les plus habiles lui enseignèrent les sciences, et il fut formé à la vertu par les leçons, et surtout par les exemples touchants de sa mère et de sa sœur, Ste. Marcelline, qui avait