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clarer calife ; mais Mansour envoya contre lui Abou-Moslem, qui le vainquit dans plusieurs combats, et le força de se retirer dans l’Irca, où il fut tuer en 138 de l’hégire (735 de J.-C.). J-n.


ABDALLAH-BEN-YASYN, fondateur de la secte des Marabhoutoun (Marabouts ou Almovarides), habitait la ville de Nefis en Mesanredeh : s’étant fait remarquer par sa piété et son nintelligence, il fut choisi, l’an 427 de l’hégire (1053 de J.-C.), pour instruire dans l’islamisme Yahhya, roi du pays de Senhadjéh. Ce prince avait résigné la couronne à son fils, pour se vouer entièrement aux pratiques de la religion. Devenu le disciple d’Abdallah, il l’accompagna dans le Senhadjeh, pour gagner les peuples au mahométisme. N’ayant pu d’abord y réussir, le maître et le disciple se retirèrent dans une île près de la côte. Le bruit de leur retraite et de leur piété leur attira bientôt une foule de prosélytes. A’bdallah leur expliquait le Coran et les dogmes de la religion musulmane. Touché de leur zèle, et voulant exprimer leur assiduité a fréquenter sa retraite, il les appela Morabethoux. Il eut bientôt une petite armée, et menaça d’employer la violence contre quiconque ne se convertirait point. La tribu de Djoudola fut la première qu’il attaqua les armes a la main, a la tête de 3,000 Morabet. Elle fut vaincue, l’an 434 de l’hégire. D’autres victoires lui soumirent bientôt toutes les tribus du Senhadjeh. Chaque nouveau prosélyte était purifié par cent coups de fouet, et s’obligeait à verser au trésor de l’armée les dîmes destinées à l’acquisition des armes et au payement des troupes. La nouvelle secte s’étendit bientôt dans le Mesamedah, et jusque parmi les nègres. Yahhya étant mort sur ces entrefaites, A’bdallah fit élire à sa place, en qualité d’émir, Yahhya-ben-O’mar, de la tribu des Lamtouna, prince faible et qui n’avait que l’ombre de l’autorité, dont le rusé A’badallah jouissait réellement. Il se rendit maître de Darala, l’an 447 de l’hégire, Seldjel-Aracah, de tout le pays voisin, et mit à la place de Ben-O’mar, qui venait de périr dans la guerre entreprise contre les nègres, l’émir Aboubekr-Ben-O’mar. Sous ce nouveau prince, la puissance d’A’bdallah n’eut presque plus de bornes dans cette partie de l’Afrique. Enfin, ayant porté ses armes contre les puissantes tribus de Barakaouata, il fut tué dans une bataille rangée, l’an 454 de l’hégire (1059 de J.-C.). A’bdallah était plein de courage, habile à dissimuler, et réunissait toutes les qualités nécessaires à un imposteur conquérant. B-p.


ABDALLAH, quatrième et dernier chérif des Wahabis, était l’aîné des onze fils de Sehoud qui, en 1803 le déclara son successeur, et l’investit du titre d’iman-al-djaïsch ou généralissime. En avril 1806, Abdallah entreprit contre la ville d’Imam-Ali une expédition dans laquelle il perdit 500 hommes. Il voulut prendre sa revanche sur Semawat ; mais il échoua au siége de cette place, qui lui coûta le double. Il ne réussit par mieux dans une attaque contre Zobaîr, pres de Bassora. Plus tard, il sembla vouloir se venger de ce fâcheux début contre son propre père, qu’Abdallah et de deux de ses frères quittèrent brusquement au milieu de son pèlerinage à la Mecque : ils retournèrent à O Déreyeh, sa capitale ; et après avoir enlever 300 chameaux chargés d’or et d’argent, d’armes et de munitions de guerre, ils se dirigèrent aur Al-Ahsa, dont les habitants leur ouvrirent les portes ; mais l’expédition dont Mohammed-Ali, vice-roi d’Égypte, chargea alors son fils Towaoun-Pacha contre les Wahabis amena une réconciliation entre Sehoud et ses fils. Abdallah avait encore fait une tentative sans succès contre quelques places du gouvernement de Bagda. Irrité de cette échec, il avait exterminé ou réduit en esclavage une tribu arabe, lorsque son père le rappela pour l’opposer aux troupes ottomanes et égyptiennes qui, vers la fin de la même année, s’étaient emparées d’Yambo, sur la mer Rouge. Abdallah vint les attaques à la tête de 15,000 hommes ; mais après deux heures de combat, il se retira. Plus tard, il écrasa les Turcs dans leur défilé de Safra ; mais il ne put profiter de sa victoire. Au lieu de garder cette position importante, qui ouvrait Médine, il en confia la défense aux habitants, et retourna dans le Déreyeh. Towaoun gagna les Arabes, qui lui livrèrent les défilés du Safra ; il bloqua Médine et la prit d’assaut. La ville sainte fut respecté ainsi que ses habitants mais la garnison fut égorgée, a l’exception d’une partie qui, s’étant défendu dans la citadelle, obtint une capitulation. La Mecque se rendit peu de temps après, sans coup férir, à Moustafa-Bey, oncle du jeune pacha, par l’influence du chérif Ghaleh, dont les soldats, auxiliaires des Wahabis, se tournèrent contre eux, aussitôt qu’ils purent compter sur l’appui des Turcs. Mais la fin de la campagne ne fut pas si favorable aux égyptiens. Sehoud et un autre des ses fils les battirent en plusieurs rencontres. Arrêtés par le soulèvement des Arabes de l’Yemen, Towsoun et son oncle furent condamnés a l’inaction, après avoir perdu 10,000 hommes. En 1813, Mohammed-Ali, voulant presser le succès de cette expédition, conduisit lui-même des troupes en Arabie. La mort de Sehoud (17 avril 1814) laissa alors le gouvernement des Wahabis à son fils Abdallah, dans les circonstances les plus difficiles. Déjà plusieurs de leurs généraux avaient été battus, faits prisonniers et mis à mort, soit au Caire, soit à Constantinople ; mais ils résistaient sur divers points, et les masses de combattants, qu’ils renouvelaient et qu’ils multipliaient de tous côtés, l’emportaient souvent sur la tactique de la petite armée égyptienne. En 1813, Mohammed-Ali obtint des avantages plus signalés. Après avoir surpris et défait un corps de Wahabis de l’Yemen, il attaqua, entre Bessel et Tarabée, une armée de 30,000 hommes, commandée par Faïçal, l’un des frères d’Abdallah, que le gouverneur de la Mecque, Haçan-Pacha, a la tête de 4,000 Albanais, n’avait pu entamer. La victoire ne fut pas longtemps indécise ; Faïçal se retira en désordre, perdit tous ses équipages, et fut abandonne par un de ses généraux, qui se rendit avec ses troupes au vice-roi. Cette défection et la défaite d’un autre de ses lieutenants, qui fut pris et envoyé à Constantinople, firent tomber au pouvoir des Turcs Tarabé et plusieurs autres places, et les laissèrent maîtres de toute la