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seu Romanum regni Avæ, finitimarumque regionum, Romme, 1776, 1787, in-8o. Nous citons cet ouvrage d’après un catalogue. 7° Epistola ad Bodonium super editionem Anacreontis, PArme, 1791, in-8o. 8° Discorse filosofico sul fine ed utilita della academia, Rome, 1777, in-8o. A. B-t.


AMALAIRE-FORTUNATUS, de moine de Madeloc, fut fait archevêque de Trêves en 810 ; il rétablit, l’année suivante, la religion chrétienne dans la partie de la Saxe situé au delà de l’Ébre, la première église de Hambourg, et alla, en 813, ambassade à Constantinople, pour ratifier la paix Charlemagne avait conclue avec l’empereur Michel Curopalate. Il mourut l’année d’après dans son diocèse. Nous avons de lui un traité du Baptême, imprimé parmi les œuvres et sous le nom d’Alcuin. C’est une réponse à la lettre circulaire. par laquelle Charlemagne avait consulté les métropolitains de ses États sur ce sacrement. L’identité de nom a fait souvent confondre cet Amalaire avec le suivant. T-d.


AMALAIRE-SYMPHOSIUS fut successivement diacre et prêtre de l’Église de Metz, à laquelle il appartenait par sa naissance, directeur de l’école du palais sous Louis le Débonnaire, abbé d’Hornbac, chorévêque du diocèse de Lyon, puis de celui de Trèves ; on prétend même qu’il fut revêtu de la dignité épiscopale. Il, assista, en 825, au concile de Paris, qui le députa en cour, pour y porter, avec Halitgaire, l’ouvrage de cette assemblée sur le culte des images. Quelques auteurs lui attribuent l’ouvrage qui parut en 847 en faveur du sentiment de Hincmar de Reims, sur la prédestinations mais il parait très-vraisemblable qu’Amalaire était mort environ dix ans auparavant. Il passe pour le plus savant homme de son siècle dans la liturgie, et la lecture de ses ouvrages est bien propre à lui confirmer cette réputation, On a de lui : 1° Traité des Offices ecclésiastiques. Il le donna en 820 ; mais, ayant fait le voyage de Rome pour s’instruire par lui-même des rits de cette Église, il le publia de nouveau en 827, avec des changements considérables. L’édition la plus correcte est celle de la Bibliothèque des Pères, de Lyon. Son but est de rendre raison des priéres et, des cérémonies qui composent l’office divin. L’ouvrage est utile et curieux ; il n’en vaudrait pas moins si l’auteur ne se fût pas arrêté autant à rechercher les sens mystiques. Agobard et Florus, l’un archevêque, l’autre diacre de Lyon, l’attaquèrent vivement. Quelques expressions nouvelles sur l’eucharistie fournirent matière à l’accusation qu’ils lui intentèrent au concile de Thionville, qui donna gain de cause à l’auteur, et au concile de Quierzy, qui jugea l’ouvrage dangereux ; ce qui ne diminua en, rien la considération dont il jouissait. 2° L’Ordre de l’Antiphonier, imprimé ordinairement avec le précédent. Il tache d’y concilier le rit romain. avec le rit gallican. Agobard, mécontent de ce qu’il accusait son Église d’avoir innové dans le chant ecclésiastique, écrivit contre lui. 3° L’Office de la Messe, dans l’Appendice des Capitulaires, de Baluze. C’est une, explication mystique des cérémonies de la messe pontificale. 4° Des lettres, dans le Spicilège de D. d’Archery, et dans les Anecdotes de D. Martenne, 5° Une Règle des chanoines, que lemire fit imprimer, avec de savantes notes, dans le Code des règles des clercs, Anvers, 1638, in-fol., d’où elle a passé dans les Concimes de Sirmond et de Labbe. Cette règle fut approuvé par le concile d’Aix, en 816, et envoyée dans tous les chapitres par Louis le Débonnaire. On la suivit pendant plus de deux siècles ; mais, dans le 11e, Pierre Damien ayant remarqué qu’elle permettait le pécule, et qu’elle accordait une trop forte portion de pain et de vin a chaque moine, commença à la décrier ; Nicolas II trouvant d’ailleurs qu’elle avait été introduite sans le consentement du saint-siége, on cessa de s’y conformer. T-d.


AMALARIC, roi des Visigoths, était fils d’Alaric II, qui périt de la main de Clovis, à la bataille de Vouillé, l’an 507. La division s’étant mise entre les Visigoths, après cette malheureuse journée, un parti d’entre eux emmena en Espagne Amalaric. qui n’avait que cinq ans ; mais le plus grand nombre, qui se réfugie à Narbonne, se hâta de proclamer Gésalaïc, fils naturel d’Alaric. Clovis s’étant rendu maître de toutes les provinces des Visigoths, depuis la Loire jusqu’aux Pyrénées, Gésalaïc se sauva aussi en Espagne ; mais les débris du royaume des Visigoths furent conservés par la main puisante de Théodoric, roi d’Italie, aïeul maternel d’Amalaric. Son armée tailla en pièces les Bourguignons et les Francs, et leur arracha la Provence et le Languedoc. Gésalaïc, qui disputait le trône a son frère légitime, ayant été battu et tué, le jeune Amalaric fut reconnu, en 511, roi de tous les Visigoths, sous la tutelle de son aïeul Théodoric. Ce prince, pour se dédommager des frais de la guerre, garda la Provence, et gouverna la monarchie des Visigoths en qualité de régent, pendant la minorité d’Alamaric. Rentré dans tous ses droits à la mort de Théodoric, le roi des Visigoths partagea ce qui lui restait dans la Gaule avec son cousin Athalaric, devenu roi d’Italie, et dont il voulait s’assurer les secours contre les fils de Clovis. On convint que le Rhône servirait de limites entre les deux empires. des Ostrogoths et des Visigoths, et qu’on cesserait d’envoyer les tributs d’Espagne en Italie. Cependant Amalaric, désirant vivre en paix avec les Francs, épousa Clotilde, fille de Clovis. Cette princesse apporta en dot Toulouse, qui fut de nouveau réunie à la monarchie d’Amalaric. Ce mariage semblait devoir consolider la paix entre les deux nations rivales ; mais bientôt on vit naître entre les deux époux une mésintelligence funeste. Amalaric voulut forcer la reine à embrasser l’arianisme, et, n’ayant pu y parvenir par fs voies de la persuasion, il fit outrager cette princesse toutes les fois qu’elle se rendait à l’élise§ et furieux de la voir insensible à ces insultes ; il lui infligea lui-même, par un raffinement de brutalité, des châtiments indignes et cruels. Réduite au désespoir, Clotilde fit passer à son frère Childebert, roi de Paris, un mouchoir teint du sang qu’elle avait répandu sous les