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recherchées. — Dom Arsène Alviset, frère cadet du précédent, mourut à Favernay, le 19 mars 1698, laissant manuscrit un commentaire latin sur la règle de St-Benoit, que l’on conservait dans cette abbaye. (Voy. biblioth. de Lorainne, 42.) W-s.


ALXINGER (Jean-Baptiste d’), poëte célèbre, né à Vinne le 24 janvier 1755. Son père était docteur en droit, et conseiller consistorial de l’évêque de Passaw. Alxinger fit ses études classique sous le célèbre antiquité Eckhel, conservateur du cabinet des médailles de Vienne, et prit, sous sa direction, un goût si prononcé pour la lecture des anciens, qu’il sut bientôt par cœur la plupart de leurs ouvrages : cette étude exerça sur son talent la plus heureuse influence ; aussi conserva-t-il toute sa vie une reconnaissance profonde pour celui qui la lui avait fait faire. Il ne cessa jamais de s’en occuper, au milieu même des cours de jurisprudence qu’il suivit peu après. La mort de ses parents l’ayant rendu possesseur d’un patrimoine considérable, il ne fit usage de son diplôme de docteur et de son titre d’avocat de la cour que pour arranger les différends des plaideurs qui s’adressaient à lui. Ses premiers essais poétiques parurent dans les Mois littéraires et dans l’Almanach des Muses, de Vienne ; il en composa bientôt un recueil, qui parut en 1784, à Leipsick, et, en 1788, à Klagenfurth : ce recueil le plaça au rang des meilleurs poëtes de sa nation ; une imagination vive et féconde, une sensibilité mobile, une facilité à la fois élégante et énergique, parurent les caractères de son talent : il ne soutint pas sa réputation, dans un Nouveau Recueil de poésies, imprimé à Vienne en 1794. La plupart de ces poésies étaient des pièces de circonstance et des traductions ; on en trouva la composition lâche, les images triviales, et l’expression incorrecte ; mais il rétablit et assura bientôt sa gloire poétique, en publiant Doolin de Mayence, épopée chevaleresque en 10 chants (Vienne et Leipsick, 1787, in-8o) ; Bliombéris, poème du même genre, Leipsick, 1791, en 12 chants. imitateur heureux de Wieland, à qui il dédia ce dernier ouvrage, il fut, après lui, le plus distingué de ceux qui, en faisant de la chevalerie le sujet de leurs conceptions épiques, prirent le meilleur moyen de donner aux siècles modernes des épopées vraiment nationales pour les Européens. En 1791, il publia une traduction du Numa Pompilius de Florian. Il y a dans cette traduction plus de verve et de poésie que dans l’original ; mais elle est inégale, et souvent peu élégante : ce fut le dernier travail poétique d’Alxinger ; il coopéra, dans la suite, à la rédaction de plusieurs journaux, et y fit preuve d’un patriotisme non moins éclairé que vif. Après avoir été, pendant trois ans, secrétaire et inspecteur du spectacle de la cour, il mourut, le 1er mai 1797, d’une fièvre nerveuse. Plein de chaleur dans l’âme et de gaieté dans l’humeur, il fut toujours dévoué à ses amis, et d’un commerce agréable dans le monde. Lié avec le poëte Haschka, qu’il regardait comme un des principaux soutiens de la littérature allemande, il lui fit présent de 10,000 florins, et lui donne longtemps un logement dans sa maison. Un peu de vanité et une conduite parfois intempérante sont des torts que l’on pardonne facilement à un poëte, et ce sont les seuls qui lui aient été reprochés. G-t.


ALY. Voyez Ali.


ALY-BEY. Voyez Badia.


ALY-CHYR (L’émir), grand homme d’État, et célèbre poëtte persan de la fin du 9e siècle de l’hégire (15e de J.-C.), descendait d’une des familles les plus illustres de la tribu de Djaghatay. Béhadur, son père, qui occupait un ponte éminent à la cour de Babour Béhadur, le fit élever avec des soins auxquels répondirent parfaitement ses heureuses dispositions. Il occupa d’abord une place importante à la cour d’Aboul-Cacem-Babour. Ce sultan, ami des lettres, se plaisait à entendre les poésies qu’Aly-Chyr composait en persan et en turc, et il avait une telle afefction pour leur auteur, qu’il l’appelait son fils. Badour étant mort, Aly-Chyr se retira à Méched, où il se livra à son goût pour l’étude ; mais les troubles survenus dans le Khoraçan l’obligèrent à se retirer à Samarcand. La réputation qu’il s’était acquise était trop grande pour qu’il fût oublié des souverains. Hocéin Myrza, étant devenu maître du khoraçan, pria Ahmed Mirza ; roi de la Transoxane, de lui renvoyer Aly-Chyr. Ahmed s’empressa de satisfaire le sultan ; et, pour témoigner à Aly-Chyr la considération qu’il avait pour sa personne, il le fit escorter, par un cortège brillant. Arrivé à Hérat, l’émir Aly-Chyr fut reçu du sultan et de toute sa cour avec les distinctions les plus flatteuses. Il eut d’abord le sceau royal, et, peu après, devint chef du divan ou conseil, et enfin grand vizir. Le soin des affaires ne pouvait distraire Aly-Chyr de ses goûts, et il soupirait toujours après la retraite et l’étude. Lorsqu’il eut rempli ce poste éminent pendant plusieurs années, il s’en démit, et se retira une seconde fois. Nommé, par la suite, au gouvernement d’Asteradad, il quitta encore cette place après quelques années d’exercice, et le reste de sa vie s’écoula dans la retraite et l’étude. Il composa plusieurs ouvrages en turc et en persan. Il se déclara toujours le protecteur des gens de lettres, et plusieurs lui dédièrent leurs écrits. Ses richesses étaient employées à des fondations utiles à l’humanité. Il mourut au mois de djumady el-ewwel, 906 de l’hégire (1500 de J.·C.). J-n.


ALYATE, fils de Sadyatte, roi de Lydie, monta sur le trône vers l’an 619 avant J.-C. Il continua la guerre que son père avait commencée contre les Milésiens ; ne pouvant pas les vaincre, à cause des ressources que la mer offrait à ce peuple commerçant, il fit la paix avec eux : dans la 6e ou 7e année de son règne. Il chassa de l’Asie les Cimmériens qui s’y étaient établis ; il prit la ville de Smyrne ; alla aussi attaquer Clazomène ; mais il fut repoussé avec une perte considérable. Ayant reçu dans ses États quelques Scythes qui avaient offense Cyaxarès, roi des Mèdes, il eut la guerre avec ce prince : ce fut dans la 6e année de cette guerre, qu’au moment d’une bataille arriva une éclipse de soleil qui sépara les combattants. On n’est pas bien d’accord