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avant le concile de Trente. C’est encore dans le même dessein qu’il fit imprimer en même temps un petit livre, attribué également a l’abbé de Longuerue, intitulé : Traité d’un auteur de la communion romaine touchant lu transsubstantiation, où il fait voir que, selon les principes de son Église, ce dogme ne peut être un article de foi. 6° Des dissertations, en latin, sur le sang de Jésus-Christ ; sur l’année et le mois de la naissante de Jésus-Christ ; sur l’origine du Trisagion ; sur la vie et les écrits de Tertullien ; sur le double avènement du Messie ; sur la pénitence et l’intention du ministre dans l’administration des sacrements ; sur le droit de soumettre à un nouvel examen les décisions des conciles, etc. 7° Quelques écrits en faveur de la révolution d’Angleterre, dont l’un est intitulé : Examen des scrupules de ceux qui refusent de faire le serment de fidélité, Londres, 1689, in-4o. T-d.


ALLIX (Pierre), avocat au parlement de Paris avant la révolution. devint juge au tribunal du premier arrondissement de la capitale en 1791. Effrayé des excès révolutionnaires et poursuivi sans cesse de cette crainte, il mourut subitement à l’audience, en 1793, au moment où il rendait compte d’une affaire, comme rapporteur. Il s’était fait connaître par quelques pièces fugitives insérées dans l’Almanach des Muses et le Mercure de France, et surtout par un poëme en quatre chants, intitulé les Quatre Ages de l’homme, Paris, 1783, in-12 : 2" édition augmentée, Paris. Moutard, 1784, in-18. Si l’invention et la verve poétiques ne brillent pas dans cet ouvrage, il y règne du moins cette douce sensibilité qui ne remplace pas le talent. mais qui en fait oublier ou pardonner l’absence. L’agrément de quelques tableaux, la facilité de la versification et la pureté de la morale, rendent ce poëte bien, préférable à beaucoup d’autres du même genre qui ont obtenu plus de réputation. L-m-x.


ALLORI (Allesandro), dit le Bronzino, né à Florence en 1535, resta orphelin à l’âge de cinq ans ; son oncle, Angelo Bronzino, le recueillit, et lui donna les éléments du dessin. Il composa, à dix-sept ans, un tableau digue d’être placé dans la chapelle d’Alexandre de Médicis. Peu de temps après il alla à Rome, où il se perfectionna par l’étude de l’antique et des ouvrages de Michel-Ange. De retour dans sa patrie, il y fit un grand nombre de peintures de différents genres, telles que portraits, tableaux d’église, sujets tirés de la fable, de l’Odyssée, et, même de la Batrachomyomachie d’Homère ; il travailla à fresque, en détrempe, à l’huile et dessina des cartons pour des tapisseries que faisait exécuter le grand-duc François. Il était laborieux, expéditif, et très-scrupuleux sur la théorie de son art. Savant dans l’anatomie et grand imitateur de Michel-Ange. il estimait plus le dessin que la couleur ; aussi ses ouvrages ont-ils en général, peu de vérité et de délicatesse dans le coloris. Il faut en excepter cependant quelques tableaux de chevalet, qu’on admire dans les galeries de Rome, et surtout le Sacrifice d’Abraham, du musée de Florence, qui, pour la couleur, est digne de l’école Flamande. La Femme adultère, qu’il a peinte dans une des chapelles de l’église du St-Esprit, preuve aussi qu’Allori ne manquait ni d’invention ni d’expression ; enfin, il a excellé dans les portraits. On prétend qu’il composa des poésies burlesques, et un Dialogue sur les principes du dessin, orné de figures. Ce dernier ouvrage, que l’Orlandi assure avoir été imprimé en 1590, est perdu. Baldimucci et Borghini en ont vu seulement quelques fragments manuscrits. Allori mourut en 1001, âge de 72 ana. C-n.


ALLORI (Cristofano), fils du précédent, né à Florence, en 1577. Quoiqu’élève de son père, il ne partagea pas son admiration pour la manière de Michel-Ange, et sortit de chez lui pour étudier sous la direction du Cigoli. Son premier tableau étonna son maître, qui s’avoua vaincu. Mécontent des modèles, qui ne rendaient point à son gré l’expression et le mouvement des figures de ses compositions, il posait lui-même, priait le Pagani, son ami, de dessiner sa pose, et terminait ensuite son tableau ; il se plaisait à faire des études de paysages d’après nature, et il exécuta de beaux ouvrages de ce genre, qu’il ornait de petites figures bien touchées. On raconte, à l’occasion de son fameux tableau de Judith, qu’après avoir fait la figure principale d’après sa maîtresse, nommée la Mazzafirra, ne trouvant point de modèle pour la tête d’Holopherne, il se laissa croître la barbe et les cheveux, et copia sa propre figure. On cite aussi un tableaux, représentant St. François, pour lequel il tint un capucin pendant quinze jours, afin de terminer un œil. Il n’était jamais content de ses ouvrages, effaçait sans cesse, et souvent les gâtait à force de chercher la perfection. Il avait l’esprit agréable, composait des vers badins, et excellait dans tous les exercices du corps. Ses ouvrages ont de l’expression, et ses figures beaucoup de relief. Le tableau de St. Julien peut donner la mesure du talent de ce maître, qui est, à juste titre, regardé comme l’un des meilleurs coloristes de l’école florentine. Il mourut à 42 ans. À la suite d’une blessure au pied, qui s’aggrava à tel point que l’amputation de cette partie pouvait seule lui sauver la vie ; mais il ne voulut point y consentir. et attendit la mort avec sérénité, en peignant de petits tableaux jusqu’au dernier moment ; il laissa plusieurs élèves, dont le plus connu est César Dandini. Cristofano Allori est le dernier des trois habiles peintres qui ont porte le surnom de Bronzino, et entre lesquels on observe une espèce de gradation de talent, qui peut servir à les caractériser. Angelo, le plus ancien, a suivi entièrement le goût de Michel-Ange, qui était celui du siècle où dominait l’étude de la sculpture ; Alessandro s’est efforcé de tempéré un meilleur coloris, ce que ce style avait de dur et d’exagéré ; Cristofano y renonça tout à fait pour adopter celui du Cigoli, le plus grand coloriste de l’école Florentine. C-n.


ALLOUETTE (François de l’), en latin Alaudanus, bailli du comté de Vertus en Champagne, président de Sedan et maître des requêtes, né à Vertus en 1603, est représenté par Lacroix du Maine comme un homme docte ès-langues et des