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par son étendue ; la partie typographique en est belle et très-soigné ; sa distribution a de la ressemblance avec celle de l’Histoire des plantes de la Suisse, de Haller, qu’il estimait beaucoup, et avec qui il avait entretenu une correspondance jusqu’à sa mort. 7° Aucturium ad Flora, Taurini, 1789, tab. 2 ; cet ouvrage renferme les additions et les corrections que l’auteur a fat à la Flore du Piémont, et les plantes qui ont été découvertes depuis sa publication. Pendant sa longue carrière, Allioni a publié plusieurs mémoires qui sont insérés dans les Mélanges de l’académie de Turin. 8° Fasciculus stirpium Sardiniæ in diœcesi Caldris lectorum a M. Ant. Plazza (Miscellan. Taurin., t. 1). C’est un cahier de plantes recueillies dans le diocèse de Cagliari, capitale de la Sardaigne, par M. Ant. Plazza. 9° Florula Corsica, a Felix Valle, edita a Cavol. Alliono (Miscellan. Taurin., t. 2). C’est l’esquisse d’une Flore de l’île de Corse, faite par Félix Valle, rédigée et publiée par Allioni. Il y en a une seconde édition, qui est augmentée des écrits de Jaussin, par Nicolas-Laurent Burmann, insérée dans les Nouveaux Actes de l’académie des curieux de la nature, t. 4. Allioni doit être placé parmi les botanistes du second ordre qui ont fait faire des progrès à la science, en ajoutant un petit nombre de plantes à celles qui étaient déjà connues. Loeffling lui a consacré un genre, sous le nom d’Allionie. Liuné l’a adopté ; il est de la famille des dipsacées. D-P-s.


ALLIOT (Pierre), médecin, né à Bar-le-Duc. se fit une réputation par un prétendu spécifique contre le cancer. Il en fit vainement l’essai sur la reine Anne d’autruche, mère de Louis XIV. Son fils Jean-Baptiste, et son petit-fils Dom. Hyacinthe, soutinrent cette découverte qui, selon Haller, consistait en une préparation arsenicale. Pierre Alliot fut médecin ordinaire de Louis XIV. Tous les trois ont écrit sur la maladie qui fut l’objet principal de leurs observations, et contre laquelle la médecine n’a encore trouvé de remède que l’extirpation, ou la destruction de la partie attaquée par le moyen d’un caustique. C’est, en effet, de cette manière qu’agissait le remède des Alliot, que quelques médecins emploient encore avec succès, mais qui, entre les mains des charlatans et des ignorants, a produit de grands maux ; car il ne peut être efficace que lorsque le mal attaque une partie si petite et si exactement isolée, que toute sa sphère soit entièrement embrassé dans le mouvement que détermine le caustique appliqué extérieurement : hors ce cas, cette application ne fait que hâter le mal, et peut déterminer de plus grands accidents, par l’absorption inévitable, pendant le contact, d’une certaine quantité d’arsenic. ─ Un autre petit-fils de Pierre Alliot fut charge de l’administration de la maison du roi de Pologne Stanislas, à Nancy, et publia divers mémoires sur cette partie. C. et A-n.


ALLIX (Pierre), né en 1641. À Alençon, d’un ministre protestant, qui, après l’avoir dirigé dans ses première études, l’envoya faire ses exercices académiques, dès l’âge de dix-neuf, par des thèses théologiques sur le jugement dernier. Il n’en sortit que pour être ministre à St-Agobile en Champagne L’idée qu’il avait donnée de son mérite le fit appeler, en 1670, à Charenton, pour succéder dans le ministère au savant Daillé ; il y travailla, avec le fameux Claude, à une nouvelle version française de la Bible. La révocation de l’édit de Nantes l’obligea de se réfugier en Angleterre avec sa famille. Il y fonda une Église française conformiste, ou du rite anglican. En 1690, le docteur Burnet, évêque de Sarisbery, lui donna un canonicat et la trésorerie de sa cathédrale : les universités d’Oxford et de Cambridge se l’agrégèrent en qualité de docteur honoraire. Il termina sa carrière à Londres, le 5 mars 1717. C’était un homme d’une vaste érudition, qui possédait parfaitement le grec, l’hébreu, le syriaque et le chaldéen. Il était très-zélé pour son parti, et avait pris beaucoup de peine, fait beaucoup de démarches inutiles auprès des ministres de Hollande, de Genève et de Berlin ; pour tâcher d’opérer une réunion de toutes les églises protestantes, surtout des deux principales sectes de Luther et de Calvin. Il n’a point donné au public de ces grands ouvrages qui fixent un rang particulier à leurs auteurs dans les lettres ; mais nous avons de lui un nombre de productions qui font honneur à son profond savoir dans les sciences ecclésiastique. On peut voir, dans le tome 31 des Mémoires de Nicéron, la liste de ces ouvrages, dont les principaux sont : 1° Réflexions critiques et théologiques sur la controverse de l’Église, 1686 2° Réflexions sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, Amsterdam, 1589, 2 vol. in-8o, ouvrage judicieux, instructif, mais mal écrit et sans méthode. 3° Défense des Pères, etc., Jugement de l’ancienne Église judaïque contre les unitaires, Londres. 1699, in-8o, et plusieurs autres savants écrits contre les sociniens, les nouveaux ariens, spécialement contre Nye, Dodwel, Whiston. 4° Remarques sur l’Histoire ecclésiastique des Églises du Piémont et des Albigeois, 1690 et 1692, en anglais. in-4o ; il y fait ses efforts pour prouver, contre Bossuet, que ces Églises n’ont point été entachées de manichéisme ; que, depuis las apôtres jusqu’au 13e siècle, elles se sont conservées dans l’indépendance de l’Église romaine, dans la profession constante de la pure doctrine de l’Évangile, et qu’elles ont eu une succession non interrompue de vrais ministres : son but est de donner une origine et une tradition apostolique à la nouvelle réforme. 5° Traduction du livre de Ratramne, du Corps et du Sang de Jésus-Christ, avec une dissertation pour montrer que les sentiments de cet auteur sont contraires au dogme catholique. (Voy. Jacques Boileau). C’est dans les mêmes vues qu’Allix fit imprimer à Londres, en 1686, sur un manuscrit de la bibliothèque de St-Victor, qui lui avait été envoyé par l’abbé de Longuerue, l’ouvrage de Jean de Paris, dominicain, intitulé : de Modo existendi corporis Christi in Sacramento altaris, alio quam sitille quem tenet Ecclesia, etc. ; cet ouvrage a en tête une préface historique, ou l’éditeur veut prouver que la doctrine de la transsubstantiation n’était pas regardée dans l’Église comme un article de foi