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in-12. P. V. Chalvet donna, en 1797, in-8o, une nouvelle édition de cet ouvrage. Cette nouvelle édition, dit le savant Mercier de St-Léger, est mutilée, et ne remplace pas la première, qui est très-rare. L’éditeur, dont le livre était imprimé sept ans avant publication, n’a consacré aucun article au Dauphinois illustres morts pendant cet espace de temps : il eût pu faire un supplément. 5° Les Inscriptions de Grenoble, 1683, in-4o. 6° la Vie de Humbert III, 1688. 7° Les Présidents uniques et les premiers Présidents au parlement de Dauphiné, 1695. 8° Recueil de lettres, 1695. 9° Nobiliaire du Dauphiné. 1671, in-12, 1696. 10° Généalogie de la famille Simiame, 1697. 11° Histoire généalogique du Dauphiné, 4 vol. in-4o, 1697. Cet ouvrage valut à l’auteur le titre de généalogiste du Dauphiné. 12° État politique de Grenoble, 1698, in-12. 13° Les Gouverneurs et lieutenants au gouvernement du Dauphiné. 1704, in-12. ─ Marcellin Allard, auteur du 17e siècle, né dans le Forez, a laissé la Gazette française, 1605, in-8o, ballet en langue forésienne, de trois bergers et trois bergeres. A. B-t.


ALLARD (……), célèbre danseuse, née le 11 août 1738. Ses débuts a l’Académie royale de musique, dans la danse vive et enjouée, furent très-brillants ; mais quoiqu’elle eût été reçue en janvier 1762, à ce théâtre, elle fut au moment de demander sa retraite, et même de quitter Paris, en 1763, par suite d’un événement arrivé chez elle à un grand seigneur ; cependant cette aventure eut le sort de toutes celles du même genre dans les grandes villes : on l’oublia, et mademoiselle Allard n’en jouit pas moins de la faveur du public, jusqu’en 1782, époque de sa retraite. Cette danseuse était d’une taille moyenne ; elle avait à la fois beaucoup d’embonpoint et de légèreté, et ses traits avaient moins de régularité que d’expression. Une de ses émules a dit d’elle : « Thalie semblait lui avoir prêté son masque, sa gaieté et son enjouement ; Terpsichore, sa légèreté et ses grâces. » Mademoiselle Allard eut, du fameux Vestris, un fils, non moins célèbre que son père, sous le nom d’Auguste Vestris. Cette danseuse est morte le 14 janvier 1802. P-x.


ALLARD (Joseph-Félix), bibliophile et littérateur, né en 1795 à Marseille, fut le condisciple et l’ami de tous les jeunes Marseillais de son époque qui se sont acquis une réputation dans les lettres, entre autres de M. Reinaud, membre actuel de l’académie des inscriptions, dont on connait la belle description du cabinet de M. de Blacas. Ayant embrassé l’état ecclésiastique, il entra dans l’enseignement, professa la rhétorique aux petits séminaires de Marseille et d’Aix ; vint en 1827 à Paris, et accepta, dans la paroisse St-Eustache, de modestes fonctions qu’il a constamment remplies avec beaucoup de zèle. Amateur de curiosités littéraires, il s’était formé une assez jolie collection de livres rares et de manuscrits, dont peu de temps avant sa mort il vendit une partie pour pouvoir payer les personnes qui le soignaient. Il succomba le 20 octobre 1831 à une maladie de poitrine. C’était un homme modeste, pieux et très-instruit. Il a été l’un des collaborateurs du Bulletin universel de M. de Férussac, dans lequel il a inséré plusieurs articles remarquables, du cardinal Spada, gouverneur de Rome dans le 17e siècle. On lui doit une traduction estimée de l’Apologétique de Tertullien, Paris, 1827, in-8o. Il a laissé sur la littérature du moyen âge, des recherches qu’il n’a pas eu le temps de compléter. Deux catalogues des livres et des manuscrite de l’abbé Allard ont été publiés par Techener, libraire. W-s.


ALLARD (Jean-François), général en chef des armées de Lahore, naquit à St-Tropez, dans le département du Var, en 1785. De bonne heure il manifesta un penchant prononcé pour la carrière militaire, qui apparaissait alors avec tous ses dangers et avec toute sa gloire. Il servit honorablement dans la garde impériale, et il était lieutenant lorsque Brune, ayant eu l’occasion d’apprécier son caractère et ses talents, le prit sous ses ordres comme aide de camp. Allard ne tarda pas à passer capitaine et fut décoré de la Légion d’honneur. Mais la fin tragique de Brune détermina son aide de camp à quitter l’armée et même la France. L’esprit aventureux d’Allard lui montrait l’Amérique, et déjà il avait fait ses préparatifs de départ, il avait payé son passage à bord d’une frégate de l’Union, lorsque le vent de la fortune le fit changer de direction et l’emporta vers l’Asie. Un officier italien, nommé Ventura, qui comme lui cherchait un avenir, lui avait persuadé d’aller en Égypte, où un pacha entreprenant, un homme de génie, appelait les Européens à concourir à la fondation d’une puissance nouvelle. Le succès de cette tentative ne répondit point à l’attente qu’elle semblait en droit de faire concevoir. Allard, reçu froidement, poursuivit sa route vers la Perse, offrit son épée au prince royal Abbas-Mirza, et obtint un grade de colonel et la promesse d’un régiment. Le jeune colonel reçut le traitement attaché à son titre, mais l’héritier du trône de Perse ne se hâtait point de lui donner son régiment. L’ambition d’Allard chercha d’autres occasions, et l’instinct qui le guidait, secondé par les circonstances, le conduisit au Caboul ; mais à peine avait-il fixé son séjour dans ce pays, que d’autres projets lui firent encore une fois lever sa tente. Le nom et les desseins du rajah de Lahore, Rungeet-Singh, étaient arrivés jusqu’à lui ; des faits importants s’accomplissaient dans le royaume de Lahore, sur lequel s’appuyait la puissance anglaise pour s’étendre ou se maintenir dans l’Asie centrale. Le chef rusé de ces contrées avait trop de pénétration pour ne pas entrevoir les services que pouvait lui rendre un officier européen. Allard se présenta avec confiance, et le rajah, après avoir pris toutefois vis-a-vis du nouveau venu les précautions que lui suggérait son caractère défiant à l’infini, consentit à le recevoir ; il ne l’admit pourtant d’une manière définitive qu’après avoir obtenu l’agrément préalable du gouvernement britannique. Rungeet-Singh donna d’abord à Allard cent hommes à commander : c’était débuter prudemment, et ne pas s’exposer à livrer ses forces a un traître peut-être ! Au surplus, Rungeet-Singh devait-il ménager