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ALF

episcopum, inséré dans les recueils de Camden et de Vuclnaius ; Alfred y dit avoir traduit du latin le Pastoral du pape St. Grégoire. 4° Boetii Consolationis philosopicæ libri quinque, anglo-saxonice redditi ab Alfredo rege : tel est le titre du volume in-8o imprimé en anglo-saxon, à Oxford, en 1698 : cependant quelques personnes attribuent cette tradition à Alfred Philosophe. 5° Traduction de quelques psaumes, publiée par Jean Spelmann, fils de Henri, avec le texte latin, Londres, 1640, in-4o. Il paraît qu’Alfred avait traduit tous les psaumes ; on dit même qu’il avait traduit toute la Bible. 8° Son Testament, imprimé dans sa Vie par Asser, et réimprimé à Ocford, en 1807, in-4o, avec les notes de M. Manning, par les soins du chevalier Croft. C’est dans ce testament qu’on lit ces paroles remarquables : « Et le anglais doivent être aussi libres que leurs pensées. » Frabricius (Bibl. lat. med. œt.) et Cave (Script. eccl. Hist. litt.) parlent de quelques autres ouvrages. Parmi ceux qui ont été perdus, était une traduction des Quatre Dialogues du pape St. Grégoire. La Vie d’Alfred par Asser a été imprimée en caractères anglo-saxons, in-fol. de quelques pages, sans date, mais que le catalogue manuscrit de la bibliothèque du roi dit être de 1574 ; à la suite, on trouve la Lettre à Vulfsig, en saxon, avec une version anglaise interlinéaire, et une traduction latine. Wallter (Obadiah) a aussi publié une Vie du roi Alfred, traduite en latin du manuscrit de J. Spelman. Enfin, on a encore en anglais une Vie d’Alferd le Grand par Bicknell, ouvrage estimé, quoique diffus. On a publié à Paris, en 1831 : Vie d’Alfred le Grand, roi d’Angleterre, par le comte de Stolberg, trad. de l’allemand par W. Duckett, vol. in-18 de 10 feuilles. L-T-l.


ALFRED II, descendant d’Alfred le Grand, est placé par les uns, est omis par les autres dans la liste des rois d’Angleterre de la dynastie saxonne. Fils aîné suivant les premiers, puiné suivant les seconds, du roi Ethelred II, après lequel trois princes danois occupèrent successivement le trône britannique, il paraît qu’Alfred était retiré, avec, son père Édouard, en Normandie, lorsque leur mère, veuve, d’Ethelred, avait épousé en secondes noces Canut Ier. Le fils et le petit-fils de Canut étant morts, vers l’année 1042, sans laisser aucun rejeton de leur famille, Alfred se hâta d’accourir en Angleterre avec une flotte de cinquante voiles ; mais l’ambitieux comte Godwin, ministre et beau-frère du monarque qui venait de mourir, s’était déjà fait régent du royaume, et aimait bien mieux placer sur le trône le faible Édouard, sous le nom duquel il était sûr de régner, que le vil et entreprenant Alfred, qui lui faisait redouté un maître impérieux et sévère. Alfred fut assassiné ; Édouard, appelé en Angleterre, y fut fait roi par Godwin, et y devint aussitôt son gendre, croyant se ménager un appui dans ce mariage, et le regardant comme un nouveau bienfait du comte envers lui. Il avait raison, sous le rapport du mérite de sa jeune épouse. Modèle de vertu et de beauté, Edithe méritait d’avoir un autre père. Un poëte a dit d’elle : « L’épine engendra la rose, et Godwin engendra Edithe : »

spin rosam genuit, genuit Goduinus Editham

Les auteurs varient sur l’époque du meurtre d’Alfred comme sur celle de sa naissance, dans l’ordre de primogéniture. Quelques-uns le font périr non-seulement avant la mort de Hardi-Canut, mais du vivant même de Hérald, fils du premier Canut, et père du second ; mais, à toutes les dates et dans les versions, Alfred est toujours le frère sacrifié, Édouard le frère préféré, et Godwin l’ambitieux criminel. L-T-l.


ALFRED, surnommé le philosophe, Anglais de nation, florissait vers l’an 1270, et même plus tôt, s’il est vrai, comme le prétend Léland, que Roger Bacon l’avait cité dans son livre de l’utilité des langues. Alfred s’appliqua particulièrement à la philosophie d’Aristote, et composa des commentaires sur les quatre livres des Météores, et sur ceux des Plantes. Il fit encore une dissertation sur le mouvement du cœur. Pitz lui attribue d’autres commentaires sur la Consolation philosophique, de Boëce ; mais il paraît que c’est une erreur du biographe anglais, qui a confondu ces prétendus commentaires avec la traduction saxonne du même livre de Boëce, faite par le roi Alfred le Grand. ─ Un autre Alfred, de Malmesbury, abbé, puis évêque, composa dans le 10e siècle un livre de la Nature des choses (de Natura rerttm). D. l.


ALFRED. Voyez Alred.


ALGAGIDIN. Voyez HACAN-SABBAH.


ALGARDI (Alexandre), que nous nommons l’Algarde, sculpteur et architecte, naquit à Bologne, en 1593. Il reçut d’excellents conseils de Louis Carrache, et vécut dans une grande intimité avec l’Albane, dont les enfants lui servirent de modèle pendant quelque temps. L’Algarde les attirait chez lui par des caresses et des présents, et les modelait en terre pour ses études particulières. Pline parle de jeunes garçons, sculptés par Césiphiodore, qui, dans leurs jeux, entrelaçaient leurs bras, et semblaient imprimer leurs doigts délicats plutôt dans la chair que dans le marbre. L’Algarde se proposa constamment pour modèle ce fils de Praxitèle, digne héritier de ses talents ; et ses ouvrages ne furent pas inférieurs, sous quelques rapports, aux beaux morceaux antiques que nous possédons. C’est surtout dans les statues d’enfants que l’Algarde a excellé ; on lui doit aussi d’avoir étendu l’art du statuaire, en ce qui concerne les figures portées en l’air dans des bas-reliefs. On voit différents ouvrages de ce sculpteur dans l’église de Santa-Maria della Vita, à Bologne. L’Algarde alla à Rome ; il y travailla comme architecte et comme sculpteur ; comme architecte, il fit exécuter le casin de la villa Pamphili. Cette magnifique maison de plaisance, située à l’endroit où étaient les jardins de Galba, au commencement de la voie Aurélia, est une des plus belles villa de Rome. Le casin a été orné, par l’Algarde, de statues, de bustes et de bas-reliefs antiques d’un grand prix, et qu’il a su choisir avec discernement. On doit aussi à cet artiste la façade de l’église de St-Ignace ; elle est bâtie en travertin, et