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des craintes sur les changements que pourrait amener une restauration ; il répondit : « … Votre révolution à tout changé chez vous. Eh bien ! pourtant ce qui est fait est fait : il est des maux de telle nature que le pire serait de vouloir les réparer à la lettre. Votre ancien trône peut se relever : votre ancien état ne le peut plus. Pour vous avoir, il faudrait bien vous prendre tels que vous êtes aujourd’hui, et tout oublier pour vous conserver. » — On trouve dans la Revue britannique, no 6 (1825), t. 3, p. 370-372, quelques anecdotes, traduites du journal anglais l’Examiner, sur le séjour d’Alexandre à Aix-la-Chapelle pendant le congrès : le no 8 (1826), t. 4, p. 239-249 du même recueil, contient un récit de la mort de Paul Ier, extrait de la Litterary Gazette, qui s’accorde en tous points avec celui de M. Bignon ; le tome 29 enfin, p. 332-339 (avril 1830), renferme la traduction d’un article de l’Extractor, sous ce titre : Particularités sur la mort de l’empereur Alexandre, qui mérite d’être consulté. L’auteur rejette toute idée d’empoisonnement, et croit qu’Alexandre est mort d’une fièvre endémique particulière au pays qu’il visitait, et que les médecins qui l’accompagnaient méconnurent ; mais il ajoute qu’un courrier lui ayant apporté la nouvelle d’une conspiration contre ses jours, cette découverte lui causa un chagrin profond, et contribua beaucoup à accélérer sa fin. Enfin les détails les plus curieux et les plus vrais que l’on puisse lire sur les premières années du règne d’Alexandre se trouvent dans le précieux recueil politique que nous avons cité, et qui est intitulé : Mémoires tirés des papiers d’un homme d’États, 13 vol. in-8o. M-d j.


ALEXANDRE DE MÉDICIS. Voyez Médicis.


ALEXANDRE FARNÈSE. VoyezFarnèse


ALEXANDRE SAULI (le bienheureux). Voyez Sauli.


ALEXANDRE D’ÉGÉE, philosophe péripatéticien, fut précepteur de Néron, et l’on prétend qu’il contribua beaucoup à la corruption de son élève. Il a écrit un commentaire sur la Météorologie d’Aristote, dont il ne put faire prévaloir la doctrine dans une cour où Burrhus et Sénèque, tous deux stoïciens, avaient tant de crédit. C. T-y.


ALEXANDRE, surnommé Polyhistor, à cause de sa vaste érudition, et Cornélius, parce qu’il était affranchi de Cornélius Lentulus, fut disciple de Cratès, et à la fois philosophe, géographe et historien. Selon Suidas, il était originaire de Milet ; mais selon Étienne de Byzance, il était né à Coup, ville de la Phrygie. Il fut fait prisonnier dans les guerres de Mithridate, et acheté par Corn. Lentulus, qui lui confia l’éducation de ses enfants. Il avait fixé son séjour à Rome. On ne doit pas le confondre avec Alexandre de Latiée, grammairien, du règne de Marc-Aurèle, et par conséquent moins ancien que Polyhistor, qui vivait du temps de Sylla, environ 85 ans avant J.-C. Le feu ayant pris a sa maison de Laurente, il périt malheureusement au milieu de l’incendie ; sa femme Hélène ne voulut point lui survivre, et s’étrangla. Peu d’hommes, selon le témoignage d’Eusèbe, ont réuni autant d’érudition et de talent qu’Alexandre Polyhistor. Il avait écrit quarante-deux ouvrages sur divers sujets, particulièrement sur l’histoire des peuples de l’Orient, dont il ne nous reste que des fragments. Étienne de Byzance cite ses traités sur la Bithynie, la Carie, la Syrie, l’île de Chypre, l’Égypte, la Paphlagonie, la Libye, le Pont-Euxin et l’Europe. Athénée fait mention également d’une Description de l’île de Crète, et Plutarque, d’une Histoire des Musiciens de Phrygie, du même auteur. Diogène Laërce lui attribue deux autres ouvrages, l’un intitulé : de l’Ordre dans lequel les philosophes se succèdent les uns aux autres, et le second : des Commentaires de Pythagore. St. Clément d’Alexandrie cite ce dernier ouvrage sous le titre de Symbole de Pythagore, et fait mention, en outre, d’un traité sur les Juifs, par le même auteur, dont on trouve des fragments dans le Syncelle, et qu’Eusèbe a insérés, presque en entier, dans sa Préparation évangélique. Pline cite très-souvent Polyhistor ; et St. Cyrille, dans son livre contre Julien, rapporte son opinion sur le déluge et sur la tour de Babel ; enfin, Suidas lui attribue cinq livres sur la ville de Rome. Aucun de ces écrits n’est parvenu jusqu’à nous. M-d.


ALEXANDRE d’Aphrodisée, né à Aphrodisée, ville de la Carie, vers la fin du 2e siècle, se livra à la philosophie péripatéticienne, qu’il étudia sous Herminus et sous Aristoclès Messénien ; il fut un de ceux qui connurent le mieux la doctrine d’Aristote. Les circonstances de sa vie ne nous sont pas connues ; il a laisse un grand nombre d’ouvrages ; ce sont, pour la plupart, des commentaires sur Aristote, savoir 1° de Fato, deque eo quod in nostra potestate est, petit traite dédié à l’empereur Caracalla, imprimé pour la première fois, en grec, chez les héritiers d’Alde Manuce, en 1533, in-fol., à la suite des ouvrages de Thémistius. Hug. Grotus l’a traduit en latin dans le recueil intitulé : Veterum philosophorum Sententiæ : de fato, Parisiis, 1648, in-4  ; enfin, il a été imprimé en grec et en latin, Londini, 1688, in-12 : c’est un petit volume peu commun. 2° Commentarius in primum librum priorum Analyticorum Aristotelis, græce, Venitiis, 1489, et Ald, 1520 in-fol. ; Florence, 1521, in-4o ; et en latin, de la traduction de Jos. Bern. Felicianus, Venetiis, 1542, 1546 et 1560, in-fol. 3° Commentarius in octo Topicorum libros, Venetiis. Ald. 1513, traduit en latin par Gul. Dorotheus, Venetiis, 1526 et 1541, et Parisiis, 1542, in-fol, ou par J.-B. Rasarius, Venetiis, 1563 et 1573, in-fol. 4° Commentarii in elenchos Sophisticos, græce, Venetiis, Ald., 1520, in-fol, à Florence, avec le n° 2, 1521, in-4o ; en latin, trad. par J.-B. Raarius, Venetiis, 1557, in-fol. 5° In libros duodecim Metaphysicorum, ex versione Jos. Genestii Sepulvedæ, Romæ, 1527, Parisiis, 1536, Venetiis, 1541 et 1564, in-fol. Le texte grec n’a jamais été imprimé, quoiqu’il se trouve manuscrit dans la bibliothèque royale de Paris, et dans plusieurs autres. 6° In librum de sensu et iis quæ sub sensum cadunt, en grec, à la suite des commentaires de Simplicius, sur les livres de Anima, Venetiis, Ald., 1527, in-fol. ;