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de beaucoup d’objets faux, douteux ou supposés, on en trouve aussi de très-précieux ; mais il faut une main habile et expérimentée pour les choisir, les repolir, et en faire un bon usage. » La première édition parut à Rome, en 1522, in-fol., sous ce titre : Alexandri de Alexandro dies Geniales. André Tiraqueau en donna un docte commentaire, intitulé Semestria, qui fut imprimé, pour la première fois, à Lyon, en 1586, in-fol. Christophe Colerus et Denis Gotetfrid, ou Godefroy, y ont fait aussi de savantes notes. Elles furent imprimées, avec le commentaire de Tiraqueau, à Francfort, en 1594, aussi in-fol. On estime l’édition de Paris, 1582 ; mais la meilleure de toutes est celle de Leyde, 1673, 2 vol. in-8o, où l’on a réuni les trois commentaires ci-dessus, et quelques autres. Alexandre, avant ce livre, en avait publié un autre à Rome, in-4o, intitulé : Alexandri J. C. Napolitani Dissertationes quatuor de rebus admirandis, etc., sans date et sans nom d’imprimeur. Le reste du titre annonce qu’il y parle des choses admirables arrivées dernièrement en Italie, des songes qui se sont vérifiés, d’après les rapports d’hommes dignes de foi, de Junian Maius, grand interprète des songes. des démons qui ont trompé les hommes par de fausses apparitions de quelques maisons de Rome regardée : comme infâmes, parce qu’il y revient souvent des esprits et des fantômes, que l’auteur lui-même a vus presque toutes les nuits. Ce premier ouvrage, dont on peut juger sur ce seul titre, a été entièrement fondu dans le second. Le livre Genialium dierum n’est point du tout rare, mais les quatre dissertations le sont beaucoup, parce qu’elles n’ont jamais été réimprimées à part, et elles ne méritent d’être recherchées que pour leur rareté. G-é.


ALESSI (Galéas), architecte, né à Pérouse, en 1500, suivit le style de Michel-Ange, qu’il sut heureusement imiter. Depuis longtemps célèbre en Italie, il fut appelé à Gènes, en 1552, pour y élever l’église de Ste-Marie de Carignan, qui passe pour un des plus beaux morceaux d’architecture de cette ville. Vasari, dans le Vie de Léon Léoni, parle de plusieurs ouvrages importants d’Alessi. Cyprien Pallavicini, archevêque de Gènes, lui fit construire la coupole de la cathédrale, et ordonna, que le chœur fût refait à neuf, sur ses dessins. On doit à Alessi le palais Grimaldi et le palais Pallavicini, dans la même ville. Il bâtit aussi, à St-Pierre d’Aréna, le palais impérial. On a gravé à Anvers, en 1663, quelques-uns des monuments élevés par Alessi, et dont Rubens lui-même.avait fait les dessins. Cet architecte mourut à Pérousse, en 1572 ; on trouve des détails exacts sur ses ouvrages dans la vie de peintres, des sculpteurs et de Architectes modernes, de Léon Pascoli, Rome, 1730, 1736, 2 vol. in-4o. A-d.


ALESSIO, dit Marchis, né à Naples en 1700, étudia la peinture, et s’attacha particulièrement à composer des paysages. La galerie de Weymar possède plusieurs de ses tableaux : on en voit aussi dans les galeries de Naples et de Florence. Les ouvrages de ce maître manquent au musée royal. Il imita beaucoup Tempesta, et prit de lui sa manière piquante d’éclairer les objets : il est resté cependant inférieur à ce peintre. Alessio mourut vers 1740, après avoir travaillé à Rome quelques années. Il faut prendre garde de confondre les compositions d’Alessio avec celle de Zucherelli qui, dans son premier style, eut beaucoup de celui d’Alessio, mais alors Zucharelli n’était pas dans la force de son talent. A-d.


ALEXANDER (John), jeune écrivain anglais doué de beaucoup d’esprit et riche d’instruction, mourut en 1765, à l’âge de 30 ans ; il exerça le ministère évangélique parmi les non-conformistes. L’ouvrage périodique intitulé the Library (la Bibliothèque) contient plusieurs morceaux de sa composition dans lesquels on trouve d’ingénieuses satires, entre autres une apologie ironique de la persécution, des essais sur la sottise, sur le ses communs, sur la misanthropie, l’étude de l’homme, l’inconduite des parents, le moderne métier d’auteur, le sort des écrits périodiques. On a publié après sa mort sa Paraphrase, avec des observations, du 13e chapitre de la première épitre aux Corithiens ; et un Commentaire sur le 6e, le 7e et le 8e chapitre de l’Épitre au Romains, Londres 1706, in-4o. ─ Son frère Benjamin Alexander, médecin, mort en 1768, a traduit en anglais l’ouvrage de Morgani, de Sedibus et Causis morborum, Londres, 1769, 3 vol. in-4o. L.


ALEXANDRA, fille d’Hyrcan II, épousa Alexandre, fils d’Aristobule II, son cousin dont elle eut deux enfants, Aristobule et Marianne. après la mort d’Antigone, son beau-frère, elle força Hérode, qui avait épousé sa fille, à faire grand prêtre Aristobule, son fils, qui n’avait que dix-sept ans. Ne bornant pas là son ambition, elle voulut le faire reconnaître roi, et elle s’adressa, dans ce dessein, à Cléopâtre, reine d’Égypte ; Hérode, en ayant été averti, fit périr Aristobule, qui était le dernier rejeton de la race des Asmonéens. Alexandra se conduisit de la manière la plus lâche lorsqu’Hérode fit mourir Marianne, sa fille : elle l’accabla de reproches, dans l’espérance d’échapper par la aux soupçons du tyran ; peu de temps après, elle essaya de se faire livrer les deux châteaux de Jérusalem pour se rendre maîtresse du gouvernement, et Hérode, en ayant été instruit, la fit mourir, l’an 29 avant J.-C. C-r.


ALEXANDRA, femme d’Alexandre Janée. Voyez Alexandre Jannée.


ALEXANDRE, fils d’Amyntas, roi de Macédoine, que sa magnificence fit surnommer le Riche, tua, du vivant de son père, des envoyés persans qui s’étaient permis d’insulter sa mère et ses sœurs. Étant monté sur le trône, l’an 504 avant J.-C., il se présenta aux jeux olympiques pour concourir à la course des chars ; comme les Grecs pouvaient seuls y être admis, on lui fit quelques difficultés, mais il prouva qu’il était grec et originaire d’Argos. Il suivit Xercès dans son expédition contre la Grèce. Ce prince étant retourné en Asie après la bataille de Salamine, Mardonius, qu’il avait laissé en Europe, envoya Alexandre aux Athéniens, pour les détacher des autres Grecs, en leur faisant les offres les plus avantageuses ; mais les Athéniens se refusèrent à ces