Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/409

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
393
ALE

elle épousa, le 15 mai 1667, Louis-Joseph de Lorraine, duc de Guise. Ce fut à cause de ce mariage que Louis XIV donna à cette princesse le duché d’Alençon : ce qui fut confirmé par lettres patentes du mois de novembre 1667. Le duc de Guise mourut le 30 juillet 1671, laissant un fils (François-Joseph, duc d’Alençon), né le 28 août 1670, et qui mourut le 16 mars 1675. ─ La veuve du duc de Guise se rendit, le 14 septembre 1676, à Alençon, où elle se décida a passer une partie de l’année. Elle mourut à Versailles le 17 mars 1696. Le duché d’Alençon fut encore réuni au domaine royal. ─ Au mois de mai 1740, Louis XIV en fit le chef de l’apanage de son petit-fils, Charles, duc de Berry, qui mourut le 4 mai 1744, et qui était né le 31 août 1688. C’est le Charles V du duché d’Alençon. ─ Son fils Charles de Berry, né à Versailles le 26 mars 1713, mourut au bout de quelques jours, le 16 avril de la même année. Il avait reçu le titre de due d’Alençon. — Les domaines qui avaient, formé l’apanage du duc de Berry furent réunis à la couronne par édit d’aout 1744. — Le dernier duc d’Alençon fut Louis-Stanislas-Xavier, alors Monsieur, né le 17 novembre 1755, mort roi de France le 16 septembre 1824. Louis XVI lui avait donné en supplément d’apanage, au mois de décembre 1774, le duché d’Alençon, à l’exception du comté de Montgommery et de quelques autres parties peu considérables de cette ancienne seigneurie. D-b-s.


ALENCON (.... D’), était fils d’un huissier au parlement de Paris, et avait été reçu dans la même charge ; mais il la faisait exercer. Il était bossu, et dévoré de la passion de passer pour homme d’esprit, quoiqu’il n’en eût que médiocrement ; aussi l’abbé de Pons, autre bossu, disait de lui, avec une espèce d’indignation : « Cet animal-là déshonore le corps des bossus. » D’Alençon est auteur de deux comédies jouées au théâtre italien : la Vengeance comique, en 1718, et le Mariage par lettres de change, en 1720. Elles ne sont pas imprimées. Il a donné une édition des Œuvres de Brueys et Palaprat, 5 vol. in-12. Il avait recueilli les Œuvres de Rivière Dufresny, imprimées en 1747, 6 vol. in-12, et les pièces fugitives de l’abbé Pons, qui furent publiées, en 1758, sous le titre de Œuvres de l’abbé de Pons, avec son éloge, par Melon. D’Alençon est mort au mois d’août 1744. A. B-t.


ALENIO (le P. Jules), missionnaire, naquit à Brescia, en 1582. À dix-huit ans, il embrassa la règle de St-Ignace ; et, après avoir achevé ses cours de philosophie et de théologie, il fut envoyé par ses supérieurs à la mission de la Chine. Débarqué, en 1640, à Macao, il y professa les mathématiques en attendant une occasion favorable pour passer en Chine. Ce ne fut que trois ans après qu’il parvint à pénétrer dans cet empire, dont l’entrée était alors sévèrement interdite aux étrangers ; et dès lors il se consacrera tout entier aux fonctions pénibles et dangereuses de l’apostolat, avec un zèle qui fut couronné de succès. Le premier, il prêcha l’évangile dans la province de Xan-si ; celle de Fo-kien, lui dut un grand nombre d’églises. Enfin, après avoir employé trente-six ans à propager et à maintenir la foi catholique dans cet empire, il mourut au mois d’août 1619, à l’âge de 67 ans. On a du P. Alenio plusieurs ouvrages, tous écrits en chinois, et par cette raison peu connus en Europe, même des curieux. Les principaux sont : une Vie de Jésus-Christ, ornée de planches en bois copiées sur celles dont Wierix, excellent graveur, u décoré le bel et rare ouvrage du P. Jérome Natali (voy. ce nom) ; le Dialogue entre l’âme et le corps, par St. Bernard, trad. en vers chinois ; un grand traité de cosmographie (Theatrum orbis), dont on conservait un exemplaire en 2 vol. in-fol. dans la bibliothèque des jésuites à Rome ; les vies de plusieurs missionnaires, entre autres celle du P. Matth. Ricci, fondateur de la mission de la Chine. (Voy. Ricci.) On peut consulter pour quelque détail la Bibl. soc. Jesu du P. Southwel, p. 529-30. W-s.


ALEOTTI (Jean-Baptiste), né dans l’État de Ferrare, d’une famille pauvre, fut mis en apprentissage chez un maître maçon, s’y distingua par ses dispositions pour l’architecture, étudia les mathématiques, cultive les belles-lettres, et finit par être en état d’écrire sur ces matières. Il publia quelques ouvrages à l’occasion des inondations qui ravagèrent les États de Bologne, de la Tomagne et de Ferrare, vers le commencement du 17e siècle, et il proposa des moyens d’arrêter ces dévastations. Le pape Clément VII le chargea de construire la citadelle de Ferrare, et l’on voit à Mantoue, Modène, Parme et Venise, plusieurs monuments exécutés sur ses dessins. Aleotti mourut en 1630. C-n.


ALER (Paul.), jésuite, né en 1656, à St-Guy, dans le Luxembourg, fit ses études à Cologne, et entra, en 1676, dans l’ordre de St-Ignace. Il fut professeur de philosophie, de théologie et de belles-lettres dans la même ville jusqu’en 1691. Appelé, en 1701, à l’université de Tréves, il y donna des cours de théologie, et fut nommé, en 1703, régent du gymnase. Ses supérieurs lui confièrent l’organisation et la direction des gymnases de Munster, d’Aachen, de Trèves et de Juliers ; il mourut en 1727, à Dueren, dans le duché de Juliers. Ses principaux écrits sont : 1° Tractatus de Artibus humanis, Trèves, 1717, in-4o. 2° Philosophæ tripartitæ pars 1, sive logica, Cologne, 1710 ; pars 2, sive physica, 1715 ; pars 3, seu anima et metaphysica, 1724. 3° Gradus ad Parnassum. Cet ouvrage est resté le livre élémentaire dont se servent les écoliers qui étudient la poésie latine : il a eu un grand nombre d’éditions ; ce n’est cependant qu’une nouvelle édition de celui qui parut en 1632 à Paris, sous le titre de : Epithetorum et Synonymorum Thesaurus, attribué au P. Châtillon, jésuite, réimprimé plusieurs fois avec le second titre de Gradus ad Parnassum, sous lequel le P. Alex le publia, avec des corrections, à Cologne, vers 1680. Plusieurs tragédies latines : Joseph, Tobie, etc. G-t.


ALES (Alexandre), né à Édimbourg, le 27 avril 1500, d’une famille qui se prétendait de la race royale d’Écosse, écrivit d’abord contre Luther ; mais, ayant voulu disputer contre Patrice Hamilton pour le