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comme fils de Kenred ou Kenter, frère d’Ina, roi des Saxons d’Occident. Né à Malmsbury, il fut élevé en France et en Italie. De retour dans son pays, il entra dans l’état ecclésiastique, et fonda un monastère dont il fut le premier abbé. Lorsque le royaume des Saxons occidentaux fut partagé en deux diocèses, Winchester et Sherebran, Aldhelm fut nommé par le roi Ina à ce dernier évêché. Il alla se faire sacrer à Rome par le pape Sergius Ier, avec qui il vécut, dit-on, assez familièrement pour lui reprocher un jour, en face, son incontinence. Aldhelm composa plusieurs ouvrages, entre autres un livre en prose et en vers à la louange de la virginité, qui se trouve dans les Opuscules de Bèdec. Il fut le premier anglais qui écrivit en latin et qui introduisit la poésie latine chez ses compatriotes. Il parait avoir en connaissance des plus célèbres auteurs de la Grèce et de Rome. Aimant et cultivant la musique : jouant de toutes sortes d’instruments. Il avait composé plusieurs chansons populaires appelées ballades, et qu’on chantait encore du temps de tlunibden. Voici comment s’exprima à ce sujet Guillaume de Malmsbury : « Il est probable que cet homme illustre s’occupait de ces bagatelles, parce que le peuple, alors a demi barbare, était peu attentif a l’instruction divine, et avait l’habitude de sortir de l’église aussitôt que la messe était chantée. Le saint prélat, se plaçant sur un pont qui conduisait de la ville à la campagne, engageait souvent les passants à s’arrêter, en se disant habile chahuteur. Par cet artifice il obtenait la faveur des gens qui l’environnaient ; et en leur adressant par occasion des discours sur les saintes Écritures, parvenait à produire d’heureux changements dans les mœurs de ses compatriotes, ce qu’il eût tenté vainement par une conduite plus sévère. » En rapportant des choses extraordinaires de sa chasteté volontaire, on l’a accuse d’avoir mis sur ce point sa vertu à de dangereuses épreuves, et d’avoir pousse l’imprudence jusqu’à faire coucher auprès de lui une jeune et jolie femme. Aldhelm fut mis au nombre des saints après sa mort, arrivée le 25 mai 700, et sa sainteté se manifesta par des miracles. Il eut pendant sa vie la réputation d’un orateur éloquent, d’un grand poëte et d’un excellent théologien ; il obtint le titre de doctor egregius ( docteur éminent). Aujourd’hui ses ouvrages ne sont lus de personne, et son nom n’est plus connu que par les dictionnaires. Il a écrit sur la nature des êtres insensibles, sur l’arithmétique, sur l’astrologie, la discipline des philosophes. et sur les huit vices principaux. Delrio fit imprimer à Mayence, en 1601, ses traités de Laude Virginum, de Virginate, de Celebratione Paschatis, et cet ouvrage fut encore imprimé à Londres en l663, avec quelques traités de Bède, et le dialogue d’Egbert, archevêque d’Yorek. Sa vie, écrite par Guillaume Malmesbury, se trouve dans les Acta Sanct. oridinis S. Bened. Une partie de ses écrits a été insérée dans la Bibliothèque des Pères. S-D et T-d.


ALDINI (le comte Antoine), né à Bologne, en 1756, était neveu du célèbre Galvani. Après avoir fait ses premières études dans sa ville natale, il alla étudier le droit à Rome, et il y fit de tels progrès, qu’il fut bientôt nommé professeur de cette science A l’université de Bologne. Il occupait cette place en 1796, lorsque les Français pénétrèrent en Italie sous la conduite de Bonaparte. Aldini se montra dès le commencement un de leurs plus chauds partisans ; il fut récompensé de son zèle par l’importante ambassade de France, des que la république transpadane fut proclamée. Il séjourna quelque temps à Paris en cette qualité, et fut ensuite nomme président du conseil des anciens de la république cisalpine. Les fréquentes relations que ces différentes fonctions lui procurèrent avec les hommes les plus importants de la république française, notamment avec Bonaparte, contribueront beaucoup à son élévation. Il réussit très-bien auprès de ce général, et fut nommé par son influence membre de la commission du gouvernement. En 1801, il vint à Lyon comme membre de la fameuse consulta qui devait préparer à Napoléon les voies du pouvoir souverain ; la soumission et la complaisance dont il fit preuve en cette occasion furent immédiatement après récompensées par la présidence du conseil d’État. Les principes républicains d’Aldini n’étaient pas tellement inflexibles qu’ils ne pussent s’accommoder des titres et des honneurs de la monarchie. Dès que le nouveau royaume d’Italie fut établi, en 1805, il fut nommé comte ; grand officier de la Légion d’honneur, de la Couronne de fer, et trésorier de ce dernier ordre. Au comble de ses vœux, il n’éprouva d’autre contrariété que l’opposition assez vive qu’y apporta le vice-président Melzi. (Voy. ce nom.) ; Cet autre favori de Napoléon parvint à l’exclure du conseil d’État, et, après de vives réclamations, il fallut céder, en recevant pour dédommagement le titre de ministre d’État du royaume d’Italie. Depuis cette époque, le comte Aldini habita presque toujours la france, et il se trouvait à Paris en 1814, au moment de la chute de Napoléon. Il ne craignit point alors de se présenter à l’empereur d’Autriche, devenu son nouveau maître. Ce prince le reçut avec bonté, et le chargea même d’une mission pour Vienne. Lorsque l’Autriche eut pris possession de la Lombardie. Aldini alla habiter Milan, ne visitant que par intervalle ses belles propriétés du Bolonais, et il se consola ainsi de la perte de ses honneurs par les avantages d’une fortune considérable. Il avait. acheté le château de Montmorency, près Paris, et l’avait tait embellir à grands frais ; mais les ravages qu’y exercèrent les étrangers en 1815 l’obligèrent à le vendre aux démolisseurs. Aldini est mort à Milan, le 5 octobre 1826. — Son frère, le chevalier Jean Aldini, professeur de physique à l’université de Bologne, et membre de l’institut de Milan, fut conseiller d’État du royaume d’Italie. Il a publié, en français et en italien, beaucoup d’ouvrages sur la mécanique et la physique. M-d j.


ALDINI (Tobie), médecin et botaniste italien de Césène, dans le 17e siècle, était médecin du cardinal Odoard Farnèse, qui l’établit directeur de son jardin botanique. Aldini en fit imprimer une description, sous ce titre : Descriptio planarum horti Fernesiani Rome, 1625, in-fol., cum tab. 28, plus connu sous