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peintre et graveur, né à Soest, en Wesphalie, en 1502, fut élève d’Albert Durer, et un de ceux qui ont le mieux imité la manière de ce maître. Préférant la gravure à la peinture ; il abandonna en quelque sorte le pinceau pour le burin. Doué d’un génie profond, presque toutes ses estampes sont d’après ses compositions : il en a seulement gravé quelques unes d’après des peintres allemands. Son œuvre, formé d’abord par le bourgmestre Six, et complété par MM. Mariette, est compose de 390 pièces, y compris quelques sujets doubles avec des différences, auxquelles on a joint quelques copies. Cet œuvre s’est vendu, en 1803, chez M. de St-Yves, 660 fr. Les sujets les plus recherches d’Aldegrever sont les Quatre Évangélistes, la Lucrèce, l’Histoire de Suzanne, les Travaux d’Hercule et le Portrait de Lucas de Leyde. On regrette que ses dernières années aient été employées à graver différentes planches pour les orfèvres. Cet artiste a peint, dans sa ville natale, plusieurs tableaux qui sont en général d’une assez bonne couleur. On y remarque surtout une Nativité, qui n’est pas sans mérite, mais où l’on trouve les mêmes défauts que dans toutes les productions de ses compatriotes contemporains, c’est-à-dire beaucoup de sécheresse, et un mauvais goût de dessin. Cet artiste mourut à Soest, en 1558, dans une situation voisine de l’indigence. Il est mis au rang des graveurs qu’on appelle petits-maîtres, tels que Belsam, Théodore de Brie, etc., à cause du grand nombre de petits sujets qu’ils ont gravés. P-e.


ALDEMANUCE. Voyez Manuce.


ALDERETE (Diégo-Garcia de), fils de Diégo Garcia, l’un des grands officiers de la maison de Ferdinand et d’Isabelle, naquit à la fin du 15e siècle, et mourut à l’âge de 90 ans, sous le règne de Philippe II. Son père l’envoya, très-jeune, faire ses études à Louvain, auprès de Jean-Louis Vives. Sous un tel maître, il fit des progrès extraordinaires dans les lettres grecques et latines, et dans la philosophie. Charles-Quint le fit son secrétaire particulier ; il fut conservé dans la même qualité par Philippe II, et jouit d’une grande considération à la cour. C’était un homme doué d’une grande piété et d’une grande sagesse, un vrai philosophe chrétien. Il épousa Jeanne de Dantzick, fille de l’ambassadeur de Pologne auprès de Charles-Quint, avec laquelle il vécut longtemps heureux, et qui lui donna plusieurs enfants, qui tous lui firent beaucoup d’honneur. On a de lui, en espagnol : 1o une traduction élégante des ouvrages de Xénophon, qui parut pour la première fois, à Salamanque ; en 1552, in-fol. ; 2o des traductions de la plupart des ouvrages de Plutarque. d’Isocrate, de Dion Chrysotome, d’Agapet, diacre, du traité des Offices de St. Ambroise ; 3o une traduction de Thucydide, Salamanque, 1554, in-fol. Elle passe pour un des meilleurs ouvrages d’Alderete, qui a aussi composé une Histoire de la Conquête de la ville d’Afrique, sur la côte de Barbarie. Il a laissé une collection d’ouvrages militaires grecs, latins, français, traduits en espagnol, pour l’usage de ses compatriotes, et une traduction des Arrêts de la cour d’aour. Son goût pour les lettres, et la considération dont il jouissait, eurent beaucoup d’influence sur les progrès de la littérature espagnoles. C-s-a.


ALDERETE (Joseph et Bernard), deux frères, nés à Malaga, suivirent les mêmes études de belles-lettres, d’antiquités et de droit, avec une ardeur égale et une égale distinction. Ils entrèrent tous les deux dans l’état ecclésiastique ; leur taille et leur figure étaient si ressemblantes, que le fameux Gongora les appelait les burettes ; et, pour les distinguer, disait-il, il faut les flairer. Cette mauvaise plaisanterie faisait allusion à l’haleine forte de l’un d’eux. Joseph obtint un canonicat de Cordoue, qu’il résigna bientôt en faveur de Bernard, pour entrer dans la société des jésuites, et devint, quelque temps après, recteur du collège de Grenade. Il avait imprime, étant déjà jésuite, un vol. in-4o, sur l’Exemption des ordres réguliers, Séville, 1605, et un autre de Reliogosa disciplina, tuenda, in-4o, Séville, 1615. Bernard, son frère, fut choisi pour grand vicaire par l’archevêque de Séville, don Pédro de Castro ; mais il obtint la permission de demeurer à Cordoue. Il était un des Espagnols les plus savants de son temps et les plus respectés, à cause de sa probité et de sa modestie. Il était très-profond dans le grec, dans l’hébreu, dans les langues orientales et dans tous les genres d’antiquités. On a de lui deux ouvrages très-estimés, écrits en espagnol, le premier : Origen de la lengua castellana, Rome,1606, in-4o, 1682, in-fol. ; il avoua, dans cet ouvrage, que son frère Joseph lui a fourni de grands secours pour sa composition ; l’autre est intitulé : Varias antiguedades de Espana Africa y otras provincias, in-4o, Anvers,1614. On a encore de lui une lettre au pape Urbain VIII, sur les reliques de quelques martyrs, cordoue, 1630, in-fol., et enfin une collection de lettres sur l’Eucharistie. Il avait composé une Bœtica illustrata qui est perdue, et les savants espagnols croient, avec raison, que ce serait un trésor pour leurs antiquités. Joseph était né en 1560, et mourut en 1616. Nous ignorons l’année de la mort de Bernard. C-s-a.


ALDERETE (Bernard), né ) Zamora, dans le royaume de Léon, sur la fin du règne de Philippe II, entra, très-jeune, dans l’ordre des jésuites, et si fit de bonne heure distinguer par ses grandes connaissances dans la théologie, dont il devint premier professeur à Salamanque. Il s’acquit dans cette place une grande réputation, et fut, dit-on, le premier jésuite auquel l’université, jalouse de la puissance de cet ordre, consentit à donner la dignité de docteur. Alderete mourut à Salamanque, en 1657. Les ouvrages que l’on a de lui, sont : 1o Commentaria et Disputationes in tertiam partem S. Thomæ, de incarnati Verbi mysteriis et perfectionibus, 2 vol. in-fol., Lyon, 1652 ; 2o des traités séparés de Visione et Scienta Desi, de Voluntate Dei, de Reprobatione et Prædestinatione, qui ont été imprimés ensemble, Lyon, 1662. C-s-a.


ALDESTAN. Voyez Adelstan.


ALDHELM ou ADELM, moine et évêque anglais à l’époque de l’héptarchie saxonne, est regardé