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publier que les travaux de ce chirurgien, mais faisait. déjà connaître plusieurs opinions qui lui étaient propres. En 1726, il publia une histoire des os : de Ossibus corporis humani, Lug. Batav., in-8o, dont il donna, en 1762, une édition plus complète, où sont réunies l’élégance de style, la justesse des descriptions, et la beauté des figures. En 1734, il donna une histoire des muscles, Historia musculorum homonis, Lug. Batav., in-4o, faite avec les précautions que nous avons indiquées ; aussi, selon Haller, dont le témoignage ne peut être suspect, après les jalouses discussions qu’il eut avec lui, c’est l’ouvrage le mieux fait en anatomie ; il est parfait dans son genre ; on ne peut lui faire qu’un reproche, c’est que tous les muscles sont dessinés sur la même échelle, de sorte que les plus petits sont un peu confus. Successivement parurent des traités sur le système vasculaire des intestins, sur les os du lirtus, 1 planches sur la situation naturelle du fœtus dans l’utérus ; 4 volumes in-4o d’Annotationes academicæ, avec figures, etc., tous ouvrages distingués par l’exactitude des faits, la clarté du style, et la richesse des figures qui éclaircissent le texte. Ce qui est peut-être aussi glorieux pour Albinus, c’est que, malgré tous ces titres, il ne dédaigna pas de devenir l’éditeur de plusieurs anatomistes dont il appréciait le mérite, et publia successivement les écrits d’Harvée, les œuvres anatomiques et chirurgicales de Vesale, les ouvrages anatomiques de Fabricio d’Aquapendente, et enfin les belles planches anatomiques de Barthélemy Eustachi. — Le frère de cet illustre anatomiste, Christian-Bernard Albinus, se distingua aussi dans la même science qu’il professa à l’université d’Utrecht ; il écrivit deux ouvrages : 1o  Specimen anatomicum, exibens novam tenuium hominis intestinorum descriptionem, Lug. Batav., 1722, in·4o  ; 1724, in-8o ; 2o  de Anatome errores detegente in medicina, 1723, in-4o, Utrecht. Il mourut en 1752, âgé de 56 ans. — Les bibliographies citent encore deux autres Albinus : Jacques, natif de Hambourg, qui donna, en 1620, une dissertation sur le scorbut ; et Éléazar, qui a écrit une histoire des insectes d’Angleterre, Natural History of english insects, Londres, 1720, in-4o ; 1736, 4 t. en 1 vol. in-4o ; 1749, avec des notes de W. Derham ; trad. en latin, 1751, in-4o ; une Histoire naturelle des araignées, en anglais, avec 33 planches, 1736. in-4o ; et une Histoire naturelle des oiseaux, traduite en français, la Haye, 1750, in-4o, 3 vol., avec des estampes coloriées : ce dernier ouvrage n’est qu’un recueil de figures médiocrement exécutées, avec quelques descriptions et des remarques par W. Derham, mais sans érudition ni critique ; cependant il est rare et cher. C. et A-n.


ALBINUS (Faânénie-Barman), professeur à Leyde, était le frère des précédents. Il mourut en 1778. On a de lui : 1o  Oratio de ambulatione vitæ maxime necessaria, Leyde, 1769, in-4o ; 2o  de Natura hominis libellus, Leyde, 1775, in-4o. Cet ouvrage, suivant Blumenbach, fut composé pour servir de table aux écrits anatomiques de Bernard Siffroy. C. T-y.

ALBISSON (Jean), conseiller d’État, né en 1732, à Montpellier, se livra dès ses plus jeunes années à l’étude des lois et suivit dans sa ville natale la carrière du barreau. Il était, avant la révolution, archiviste et membre du conseil des états du Languedoc. S’étant montré partisan de la révolution, il remplit depuis 1790, dans le département de l’Hérault, des fonctions administratives et judiciaires. En 1800, il fut nommé commissaire près le tribunal d’appel de l’Hérault ; deux ans après (mars 1802) le choix du sénat l’appela au tribunat, sur la présentation du même département ; et il fit partie en 1804 de la commission chargée de proposer l’élévation de Bonaparte à l’empire. On conçoit aisément qu’une pareille mission contribua beaucoup à sa fortune personnelle, si l’on se rappelle que Napoléon ne manqua jamais de récompenser libéralement de tels services. Devenu conseiller d’État et chevalier de la Légion d’honneur, Albisson prit une part très-active à la confection des Codes civil, de procédure et de commerce. En 1806, le corps législatif le désigna pour adjoint au procureur général impérial, et il fut chargé, l’année suivante, de présenter diverses parties du Code d’instruction criminelle. Atteint peu après d’une maladie douloureuse, il y succomba le 22 janvier 1810. Son éloge funèbre, prononcé par Faure, son collègue, a été insère dans le Moniteur. On a de ce jurisconsulte : 1" Lois municipales et économiques du Languedoc ou recueil des ordonnances, édits, déclarations, arrêtes du conseil, du parlement de Toulouse, Montpellier (Avignon), 1780, et années suivantes, 7 vol. in-4o ; 2" Discours sur l’origine-des municipalités diocésaines du Languedoc, sur leur formation, sur leur nature et sur leur influence dans l’assemblée générale (pour servir d’introduction au tome 4 des Lois municipales, etc.), Avignon, 1787, in-8o ; 3o  Lettre d’un avocat à un publiciste, à l’occasion de la prochaine assemblée des états généraux du royaume, Avignon, 1788, in-8o ; 4o  Parallèle de l’ancien Code criminel avec le nouveau, Montpellier, 1791, in-8o de 59 pages ; 5o  Mélanges de législation, ou notions élémentaires de législation à l’usage des clercs de l’école centrale de l’Hérault, Montpellier, an 10 (1802), in-8o ; 6o  Discours prononcé par Albisson, tribun, l’un des orateurs chargés de présenter le vœu du tribunal sur le projet de loi qui a pour titre : de la Puissance paternelle ; séance du 3 germinal an 9, Paris, in-B" de 14 pages ; 7o  tribunat : Rapport fait au nom de la section de législation, sur le projet de loi du tit. 4 du second livre du Code civil, séance du 7 pluviôse an 12, Paris, imprimerie nationale, an 12, in-80° de 19 pages ; 8o  Opinion sur le projet de loi concernant le contrat de mariage et les droits respectifs des époux, séance du 19 pluviôse an 12, Paris, imprimerie nationale, an 12, in-8o de 18 pages ; 9o  Discours prononcé par Albisson, orateur du tribunat, sur le projet relatif aux prêts, séance du 18 ventôse an 12. in-8o de 15 pages ; 10o Rapport sur le projet de loi relatif aux transactions, séance du 28 ventôse an 12, in-8o ; 11o Discours prononcé sur la motion relative au gouvernement héréditaire, séance ex-