Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
340
ALB

ALBERTINI (François), ecclésiastique florentin, et savant antiquaire, florissait au commencement du 16e siècle. Il a publié : 1o de Mirabilibus novæ et veteris urbis Romæ, ouvrage divisé en trois livres, et dédié à Jules II, Rome, 1505, in-4o, réimprimé en 1510, 1515, 1519 et 1520. On a eu, depuis, de meilleurs ouvrages sur le même sujet ; mais celui d’Albertini jouit encore de quelque estime. 2o Tractatus brevis de laudibus Florentiœ et Saonœ (Savone). Il composa ce traité en 1509 : on le trouve ordinairement réuni à la 3e édition de l’ouvrage précédent, qui est de 1515. 3o un Mémoire en italien, sur les statues et les peintures qui sont à Florence, de la main d’habiles maîtres, anciens et modernes. Florence, 1510, in-4o. G-é.


ALBERTINI (François, jésuite napolitain), jésuite napolitain, né à Cantazaro dans la Calabre, professa la théologie et la philosophie à Naples, où il mourut le 15 juin 1619. Il a donné une théologie sous le titre de Corollaria théologica ex principiis philosophicis deducta. Naples, 1606 et 1610, 2 vol. in-fol. Lyon, 1616, id. Il se fit encore remarquer par un livre intitulé de Angelo custode, ou il soutient que les brutes ont aussi leurs anges gardiens. C. T-y.


ALBERTRANDY (Jean-Chrzciciel, ou Chrétien), prélat et historien polonais, naquit à Varsovie en 1731, fils d’un boucher, et entra à l’âge de seize ans dans la société de Jésus. Après avoir enseigné douze ans dans les maisons de Pultuck, de Plock, de Nicswiez et de Wilna, il fut appelé par Joseph Zaluski, qui le nomma son bibliothécaire et le chargea du classement de ses livres. En 1764, l’archevêque-primat Lubienski lui confia son neveu, Felix Lubienski. Après avoir dirigé les études de ce jeune homme, Albertrandy l’accompagna dans ses voyages, notamment en Italie. Le jeune Lubienski offrit au roi Stanislas-Auguste, en 1775, la collection d’anciennes médailles qu’il avait recueillies en Pologne et dans ses voyages : le monarque l’ayant apprécié, le nomma son lecteur et directeur de son cabinet d’antiquités. Albertrandy, admis à l’intimité du prince. lui parla des documents de l’histoire de Pologne qui se trouvaient dans les bibliothèques et archives étrangères. Le roi le chargea de les rassembler. Albertrandy se rendit en Italie (1782), où pendant trois ans il fut occupe à transcrire dans la bibliothèque du Vatican et dans différentes archives tout ce qui se attachait à l’histoire de son pays. Ces copies ou, comme il les appelait, ces excerpia, écrites de sa main. formaient une collection de 110 volumes in-fol. Pendant l’époque malheureuse où les princes de la maison de Wasa commandèrent en Pologne, un grand nombre de livres, de diplômes et de manuscrits avaient été transportés en Suède. Par exemple, les jésuites de Braunsberg, en Warmie, avaient une riche bibliothèque ; Gustave-Adolphe en fit don à l’Académie d’Upsal. lorsqu’en 1626, il se fut empare de Braunsberg. Albertrandy, revenu de l’Italie, alla en Suède pour y faire le même travail. Admis dans les bibliothèques et dans les archives de Stockholm et d’Upsal, mais sans avoir pu obtenir, comme en Italie, la permission de prendre des copies, il passait la journée à lire attentivement, et en rentrant chez lui il faisait ses excerpia. Doué d’une mémoire très-heureuse, il pouvait mettre sur le papier tout ce qu’il avait lu. Ainsi il composa une nouvelle collection qui, jointe à ce qu’il avait recueilli en Italie, formait un manuscrit de 200 volumes in-fol. Ces richesses étant déposées dans la bibliothèque du roi de Pologne, Naruszewicz et Albertrandy en ont fait usage pour les travaux qu’ils ont publiés sur l’histoire de ce royaume. De la bibliothèque du roi la collection passa entre les mains de Thadée Czacki, qui l’acheta pour la bibliothèque du gymnase de Krzémiéniecz en Wolhynie, ou elle doit se trouver aujourd’hui. Le prince Adam Czartoryski a aussi acquis, pour sa bibliothèque de Pulawie, un grand nombre de diplômes qui ont rapport à l’histoire de Pologne. Stanislas-Auguste, voulant témoigner sa satisfaction à Albertrandy, le nomma son bibliothécaire, et lui donna l’évêché de Zénopolis. Il lui conféra aussi les insignes de l’ordre de St-Stanislas et la grande médaille d’or qui porte l’inscription Merentibus. Chargé de mettre en ordre la belle bibliothèque de ce monarque, Albertrandy en fit un catalogue dans lequel on trouve des remarques critiques sur chacun des ouvrages. Ce catalogue, composé de 10 volumes in-8o, a été, par les soins de Thadée Czacki, transporté avec la bibliothèque royale à Krzémiéniecz. C’est à Albertrandy que la ville de Varsovie doit l’érection de son académie, connue sous le nom de Société des Amis du sciences ; il la présida jusqu’à sa mort, arrivée au mois d’août 1808. Albertrandy avait reçu de la nature de rares talents, qu’il sut perfectionner par une constance de travail peu commune. On l’appelle le Polyhistor polonais. Il saisissait promptement, et savait ranger ses idées avec y ordre et méthode. Sa mémoire était si sûre, qu’il rendait mot à mot les passages les plus étendus qu’il venait de lire. Il écrivait avec pureté dans sa langue maternelle. Il savait le grec, le latin, l’hébreu et la plupart des langues européennes, comme le français, l’anglais, l’italien et l’allemand ; il écrivait même correctement quelques-unes de ces langues. Aucune branche des connaissances humaines ne lui était étrangère mais il s’était particulièrement exercé dans la littérature classique et dans les antiquités. Après sa mort, son élève Felix Lubienski, alors ministre de la justice, fit une notice sur lui à l’Académie de Varsovie. Ses ouvrages publiés sont : 1o les Annales de la république romaine, depuis la fondation de Rome jusqu’aux temps des Césars, d’après Maequer, avec des additions qui ont rapport à l’histoire, à la géographie, aux mœurs, aux formes du gouvernement, aux spectacles, aux sacrifices, aux fonctions et dignités chez les Romains, etc. (en polonais), Varsovie, 1768, in-8o. L’auteur en a fait paraître une seconde édition bien préférable à la première, Varsovie, 1806, 2 vol. in-8o. 2o Annales du royaume de Pologne (en polonais), Varsovie, 1768, in-8o. L’auteur avait pris pour modèle l’Abrégé chronologique de l’hist-