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réunit aux royalistes de Jalès en 1790, et fut exilé comme l’un des chefs de ce rassemblement. Il se réfugia en Allemagne, devint, en 1792, aumônier du prince de Condé, qu’il suivit dans ses campagnes, ne craignant pas de s’exposer à tous les périls de la guerre. Il fut blesse près de Munich, en 1796, et à Bentheim, et eut un cheval tué sous lui à Constance, en 1799. Revenu en France en 1805, il y fut arrêté, passa plusieurs années dans les prisons de Paris, et ne recouvra liberté qu’en 1814. Il devint alors chapelain de la duchesse de Berry, et fut nommé chevalier de St-Louis. Il mourut en 1819. G-y.


ALASCO (Jean), oncle du roi de Pologne, fut élevé dans la religion catholique, et devint évêque ; mais ayant adopté les opinions des réformateurs, il quitta sa dignité, sortit de son pays, et se fit prédicateur d’une congrégation protestante à Embden, en 1550. Cette congrégation fut obligée de se réfugier en Angleterre, où Alasco continua à en être le pasteur ; il eut aussi la direction de toutes les autres églises et écoles étrangères qui se trouvaient alors à Londres. À l’avènement de la reine Marie, en 1553, il fut forcé de quitter le royaume. Mélanchthon et Érasme furent les amis d’Alasco, et lui donnèrent souvent de grands éloges. Ce dernier, étant près de mourir, lui vendit sa bibliothèque qui était considérable. Alasco passa les dernières années de sa vie en Pologne, ou il mourut en 1560. D-t.


ALAVA ESQUIVEL (Diego de), évêque de Cordoue, natif de Vittoria, étudia d’abord le droit, et suivit à Grenade la carrière de la magistrature. Il entra ensuite dans l’état ecclésiastique, présida le conseil de Grenade, et fut promu à l’évêché d’Astorga. Il assista, en cette qualité, au concile de Trente, où il s’éleva fortement contre la pluralité des bénéfices. À son retour, il obtint l’évêché d’Avila, puis celui de Cordoue. Il mourut en 1562. Le seul ouvrage qu’on ait de lui est un grand traité, très-bien, fait, sur les conciles généraux : de Conciliis universalibus, ac de his quæ ad religionis et reipublicæ christ. reformationem instituenda videntur, Grenade, 1582, in-fol. Cet ouvrage offre des vues de réformes utiles. La famille d’Alave a produit d’autres savants, dont les deux plus connus sont Diego d’Alava de Beaumont, grand maître d’artillerie, auteur du Parfait capitaine et du Nouvel Art de l’artillerie, Madrid, 1590, in-fol. ; et François, Ruis de Vergara d’Alava, conseiller du grand conseil de Castille : celui-ci a composé une Histoire du collège de St-Barthélemy, dans l’université de Salamanque, et a dirigé, par l’ordre de Philippe IV, la dernière édition des Statuts et Règlements de l’ordre de St-Jacques. D-g.


A’LAWY (le nabab Motémed El-Mélouk Séyd Alawy-Kan), médecin en chef de Nadir-Schah, fils du médecin Mohammed-Hady, et petittlla de Seyd Mosafar-Eddyn Hocéin A’lawy, de la famille de Mohammed-Honéif : ce dernier était un savant médecin de Béyobanek en Khoraçan, et alla s’établir à Chyraz, où naquirent son fils et son petit-fils. Le premier, Outre les rares connaissances qu’il possédait en médecine et en chirurgie, et qui l’avaient rendu célèbre dans toute la Perse, réunissait plusieurs talents agréables. Il mourut à Chymz, en 1107 (1695-96), laissant deux enfants, Myrra-Mohammed-Hachem, nommé aussi A’lawy-Kan, et Myrza-Mohammed-Hocéin, qui composa un très-bon commentaire sur le Canounichek (petit traité de médecine) ; quant à Mohammed-Hachem, né à Chyraz, au mois de ramzan 1080 (janvier 1669), il étudia sous son père et sous plusieurs autres célèbres médecins de Perse, passa de Chyraz au Dekehan, en 1110 de l’hégire (1699-1700), (il avait alors trente ans), et fut présenté à Aureng-Zeyb, qui faisait le siége de Sittarah, ville des Marhates. Le monarque l’accueillit de la manière la plus distinguée, et le plaça auprès de son fils, Mohammed·A’azem-Schah. Les talents de notre médecin, et la grande considération dont jouissait sa famille, lui procurèrent un brillant mariage : et, sous le règne de Behader-Schah, il obtint le titre de A’lawy-Kan, ou le seigneur élevé, avec un grade supérieur à celui qu’il tenait d’Aureng-Zeyh, et un de ces fiefs nommé Djahguyr. Mohammed-Schah, peu de temps après être monté sur le trône, accorda à A’lawy de nouvelles faveurs ; et, pour comble de sa munificence, le mit dans une balance avec de l’or et de l’argent, et lui donna tout le métal dont il avait formé le poids. Il lui accorda aussi un traitement de 5,000 roupies, ou 9,000 francs par mois, et joignit à tous ces bienfaits le titre de Moatemid el Malouk (appui des rois). À l’époque lamentable de la prise et du sac de Dehli par Nadir-Schah, la réputation d’A’lawy lui servit de sauvegarde. Le conquérant, qui depuis longtemps était menacé d’une hydropisie, se l’attacha, et le détermina même à venir en Perse, en lui promettant de lui procurer tous les moyens de faire le pèlerinage de la Mecque. Les soins du médecin eurent un heureux succès ; Nadir, ravi de se voir complètement guéri d’un mal qui lui avait causé encore plus d’inquiétudes que de douleurs, accabla son médecin de caresses, de présents et d’honneurs. Il employa même tous les moyens imaginables pour le détourner de faire le pèlerinage de la Mecque, et le retenir à la cour ; mais celui-ci persista dans son projet, et dit même, dans un moment d’humeur : « On ne « gagne rien, et l’on risque beaucoup à retenir un « médecin malgré lui. » Il partit donc de Cazwyn, avec Abdoul-Kerym, autre favori de Nadir-Schah, le 16 de djemady 2° 1134 (juin 1741), et revint mourir à Dehli, à l’âge de 80 ans, le 29 redjet 1102 (3 juillet 1749). Il n’avait jamais fait usage de lunettes, et jouissait de toutes ses facultés. Un an avant de mourir, il avait consacré sa bibliothèque à l’usage du public ; le garde était obligé de communiquer les livres à tous ceux qui se présentaient. Parmi le grand nombre d’ouvrages qu’il a composés, on distingue le Djem’a Al-Djewam’i (ou Recueil des recueils), espèce d’encyclopédie médicale « dans laquelle, suivant Abdoul-Kérym, on trouverait l’art de guérir dans toute son intégrité, quand même les autres traités seraient anéantis. » (Voy. Abdoul-Kérym.) L-s.

ALAYMO (Marc-Antoine), médecin célèbre