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sique ; malheureusement l’incendie qui éclata à Mulhausen en 1689 en a consumé une grande partie. Ceux même qui ont été publiés postérieurement à cette époque sont maintenant fort rares. Il a publié en allemand un traité historique intitulé : Jardin des divertissements musicaux Mulhausen, 1687, six feuilles in-8o. En 1690, il donna la seconde édition de la méthode de chant de son père, à laquelle il ajouta des notes historiques et critiques très-estimées. Il fit paraître en 1695 son Dialogue du printemps ; en 1697, celui de l’été ; en 1699, celui de l’automne, et en 1704 celui de l’hiver, tous ayant pour objet les règles de la composition. Il publia une suite d’opuscules sous les noms des muses. Celui qui est intitulé Clio, formant la première partie, parut en 1676, Calliope et Erato en 1677, Euterpe en 1678, Thalie, Terpsichore, Melpomène et Polymnis en 1679, Uranie et Apollon en 1681. Tous furent imprimés à Mulhausen, in-4o. Ils contiennent des chants à douze et à vingt voix. Enfin on a de sa composition : 1° Neue Zehn geistl, Andachten mit 1 und 2 vokal-und 4, S, 5, 4, instrumentalstimmen zu dem Basso continuo gesetzl Mulhausen, 1671, in-4o. 2° Musique instrumentale du printemps, ibid., 1675, in-4o ; deuxième partie, 1676, in-4o. 3° Dix Pièces agréables à quatre parties pour la viola di gamba, ibid., 1681, in-4oTrois nouvelles Chansons, à quatre voix. 5° Cinq belles Chansons de consolation. F-t-s.


AHLWARDT (Pierre), professeur de logique et de métaphysique à Greifswald, né dans cette ville le 19 février 1710, y mourut le 1er mars 1791, jouissant de la plus haute considération. Il se l’était acquise par une bienfaisance, une véracité, un zèle à remplir ses fonctions, qui ne se démentirent jamais. Son père était cordonnier, et l’extrême économie qu’il conserva toute sa vie lui donna seule les moyens de suivre la carrière des études dans sa ville natale, et à l’université d’Iéna. Ses principaux ouvrages sont : 1° la Brontothéologie, ou Méditations pieuses sur les phénomènes du tonnerre et des éclairs, Greifswald, 1745, in-8o ; la deuxième édition, de 1747, a été traduite en hollandais. 2° Réflexions sur la confessiion d’Augsbourg, huit parties en trois volumes, ibid., 1742, in-4o ; ouvrage qui peut être considéré comme la continuation de celui du G. Reinbeck. 3° Quelques Sermons et Dissertations philosophiques. Celles qu’il publia en 1734 et 1740, sur l’immortalité de l’âme et sur liberté de Dieu, se firent remarquer dans le tempgs, et firent connaître son respect pour la vérité, par la réfutation qu’il fit lui-même, dans un écrit subséquent, des idées qu’il avait d’abord hasardées sur la liberté de Dieu, et qui tendaient à y substituer une espèce de nécessité incompatible avec les notions reçues en théologie. Il fut le fondateur d’un ordre auquel il donna le titre d’ordre des Abélites, et dont les associés faisaient profession de candeur et de sincérité parfaites. Sa maxime favorite était : « Donnez à la chose qui vous occupe « pour le moment, quelque minutieuse qu’elle soit, « tout l’attention dont vous êtes capable. » Il croyait apercevoir, dans le défaut d’attention, la source de la tiédeur des hommes pour la vertu, et de la plupart de leurs vices, et rapportait à une observation constante de ces règle son inébranlable attachement à ses devoirs et à la religion. Les traités de Ahlwardt sur l’entendement humain et sur l’immortalité de l’âme participent de l’obscurité commune à des matières de ce genre, et à ceux des écrivains de sa nation qui s’en occupent. Dans la Brontothéologie, ou Méditations pieuses sur les phénomènes du tonnerre, la partie scientifique est bizarrement confondue avec des réflexions pieuses et sentimentales qui ne sont remarquables que par la singularité du sujet qui les a inspirées. (Voy. sa Vie dans le Nécrolog. de Schlichtegroll, 1791, 1er volume, p. 3-6575, et Strodimanns, Beytr. sur Hist. der Gelahrtheit, partie 5°, p. 63-94. S-r.


AHLWARDT (Chrétien-Guillaume), philologue et traducteur allemand, né à Greifswald, le 23 juillet 1760, fit ses études dans le collège de sa ville natale. Il en partit, à l’âge de vingt-deux ans, pour aller remplir a Rostock, dans une maison particulière, l’emploi de précepteur ; mais un mécontentement qui paraît fondé la lui fit quitter l’année suivante, et il fut réduit à donner quelques leçons pour vivre. Il s’était dès lors applique principalement à l’étude des langues ; il en possédait déjà plusieurs, et cette connaissance lui fut du plus grand secours pour le tirer de peine en ces temps difficiles. En 1792, il se rendit a Demmin, où l’attendait un chétif emploi de répétiteur. Il y passa trois ans dans un état fort précaire, travaillant avec une ardeur et une persévérance infatigables, tant à remplir les devoirs de sa charge, qu’a perfectionner ses propres études ; enfin les premiers essais qu’il avait publiés ayant fait connaître son mérite, il fut appelé, en 1795, à remplir les fonctions de recteur de l’école d’Anklam ; et, deux ans après, la recommandation de J.-H. Voss le fit passer a Oldenbourg avec le titre de premier professeur et de recteur du gymnase de cette ville. Il exerça pendant quatorze ans ces paisibles et laborieuses fonction En 1811, l’amour de la patrie le fit revenir a Greifswald, où il fut nommé recteur de la principale école ; en 1818, il joignit à ce titre celui de professeur de littérature ancienne, qu’il a conservé jusqu’à sa mort, arrivée le 12 avril 1830. Ahlwardt était doué d’une grande intelligence pour étude des langues ; il savait le grec, le latin, plusieurs langues modernes, et y joignait quelque connaissance des langues sémitiques ; mais ses études les plus approfondies s’étaient portées sur le gaélic et le portugais, et il parait avoir possédé à fond ces deux idiomes. Toutefois on ne voit pas qu’il ait tiré, pour l’avancement des sciences philologiques, un grand parti de cette instruction ; ses ouvrages ne sont, pour la plupart, que des traductions en vers, selon le système de littéralité que permet la langue allemande, et que Voss a mis à la mode dans sa patrie ; et, bien que quelque-uns soient fort estimables, ils n’ont guère fait connaître son nom hors de l’Allemagne. Il a donné, dans les journaux et recueils littéraires,