Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 1.djvu/273

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
AHI

manticences, 1668, in-fol. ; ce sont des dissertations, d’usage à Salamanque, avant d’y recevoir le bonnet de docteur. 2° Divers ouvrages de philosophie et de morale, 1671, 3 vol. in-fol. 3° Sancti Anselmi Iheologiai : la meilleure édition est celle de Rome, 1690, 3 vol. in-fol. : il y corrige les erreurs que des préjugés d’éducation lui avaient fait adopter dans ses ouvrages précédents et dans la première édition de celui-ci ; il y rétracte, entre autres choses, tout ce qu’il avait dit contre les disciples de St. Augustin, dont il était devenu à Rome un des plus zélés protecteurs. 4° Defensio Cathedrœ S. Petri, adversus declaratione cleri gallic. anni 1682, Salamanque, 1685. Cet ouvrage, proscrit par un arrêt du conseil d’Espagne, et qui valut à l’auteur le chapeau de cardinal, offert au grand Arnauld, si ce docteur avait voulu écrire dans les mêmes principes, est une preuve de sa candeur, de son zèle et de son érudition, plus que de son jugement et de son talent pour la critique. Il y copie presque partout Bellarmin. On est étonné qu’un homme de son caractère se soit permis tant d’emportement contre le clergé de France, surtout dans son Épître dédicatoire à Innocent XI. 5° Collectio Concilior. Hispanio, Rome, 4 vol. in-fol., 1693-1694, édition préférée à celle de 1753, en 6 vol. On a déjà donné a Madrid le 1er volume d’une nouvelle Collection des Conciles d’Espagne, avec des dissertations et des notes estimées. Le pays où il écrivait l’excuse en partie de l’autorité qu’il attribue aux fausses Décrétales ; mais on admire sa candeur dans la préface, où il rétracte de bonne foi ce qu’il avait écrit précédemment en faveur du probabilisme. On a encore de lui quelques ouvrages moins importants. Il enseigne partout la morale la plus pure. À la mort du grand Arnauld, il fit en plein consistoire l’éloge de ce célèbre docteur. T-d.


AGYLÆEUS (Henri), jurisconsulte, né à Bois-le-Duc, vers 1533, d’Antoine Agylæus, originaire d’Italie, prit les armes dans Bois-le-Duc contre le roi catholique, et y fit recevoir l’Union d’Utrecht, en 1579 ; il devint successivement député aux états généraux, conseiller au conseil suprême, avocat fiscal en 1586, et mourut en 1595, à 62 ans : Agylæus est moins connu par le rôle qu’il joua dans les troubles de sa patrie, que par son savoir et ses ouvrages. Il publia : 1° les Novelles de Justinien, 1560, in-4o, avec la version d’Holoandre corrigée, et des variantes. 2° Justiniani Edicta : justini, Tiberii, Leonis, philosophi constitutiones, et Zenonis una, Paris, 1560, in-8o. 3° Une traduction latine du Nomocanon de Photius, avec les commentaires de Balsamon, traduction beaucoup plus exacte, et faite sur un exemplaire plus complet que celle de Gentian Hervet, 1561, in-fol. ; elle a été réimprimée en 1615, par Christophe Justel, avec le texte grec, et en 1661 par Henri Justel, dans sa Bibliothèque du droit-canon ancien. 4• Inauguratio Philippi II, Hisp. regis, qua se juramento ducatui Brabantiæ, etc., obligavit, avec un commentaire sur les articles de l’inauguration, publié par, son fils, Utrecht, 1620, in-8o. N-l.


AHIAS, prophète de Silo, connu dans l’Écriture par deux prédictions qu’il fit a Jéroboam, vers l’an 924 avant J.-C. ; la première sur le schisme des dix tribus, dont il lui annonça qu’il serait roi ; la seconde, sur la mort de son fils Abia, et les désastres de toute sa famille, en punition du crime d’idolâtrie, dont il s’était rendu coupable. Ahias est un de ceux qui avaient écrit l’histoire du règne de Salomon. Son ouvrage existait encore au temps où vivait l’auteur du livre des Chroniques, qui s’en est servi. T-d.


AHLE (Jean-Rodolphe), né à Mulhausen, le 24 décembre 1625, fut envoyé en 1645 à Goettingue, où il étudia pendant deux ans sous la direction de J.-A. Fabricius. De là, il passa, en 1645 à l’université d’Erfurth. Il n’y était que depuis un an lorsqu’il établit en cette ville l’école musicale de St-André, dont la direction lui fut confiée. En 1649, l’organiste de l’église de St-Blaise à Mulhausen étant décédé, Ahle obtint la place. Quelques années après, il fut nommé conseiller, et enfin bourgmestre. Il mourut en 1675, à l’âge de 48 ans. On a de lui : 1° Dialogues spirituels, à deux, trois, quatre voix, première partie, Erfurth, 1648. 2° La méthode de chant intitulée Compendium pro tenellis, Erfurth, in-8o. Son fils en donna une seconde édition en 1690, avec des notes historiques et critiques, et la troisième parut en 1704. 3° Trente symphonies, padouanes, allemandes, etc., à trois, quatre et cinq instruments, Erfurth, 1650. 4° Thuringis cher-Lust-Gasten, contenant trente-six fleurs spirituelles, depuis trois jusqu’à dix voix, Erfurth, 1657. 5° Première Dizaine d’airs spirituels, à une, deux, trois et quatre voix, Erfurth, 1660, in-fol. ; la seconde Dizaine, Mulhausen, 1662, in-fol. ; la troisième et la quatrième, dans les années suivantes, en pareil format. 6° Offices complets pour toutes les fêtes de l’année, quatorze pièces à une, deux, trois, quatre et huit voix, avec des ritournelles pour quatre violons, Mulhausen, 1662. 7° Motets pour tous les dimanches de l’année, au nombre de cinquante, à une, deux, trois et quatre voix, Mulhausen, 1664, in-fol. 8° Dix chants religieux, à cinq et huit voix, Mulhausen, 1664, in-4o. 9° Collection de motets intitulés : Die neue verfaste, chormusik, à cinq, sept, huit et dix voix, Mulhausen, 1668. 10° Un petit traité latin intitulé : de Progressionibus consonnatiarum, et un autre petit traité allemand, sous ce titre : Brevis et perspicua Introductio in artem musicam, das ist Kurze Anleitung zu der lieblichen sing-kunst (Instruction abrégée sur l’art du chant) ; Mulhausen, 1673, in-8o, deux feuilles et demie. F-t-s.


AHLE (Jean-George), fils du précédent, né en 1650, fut organiste à l’église de St. Blaise à Mulhausen, et sénateur de cette ville, où il mourut au mois, de janvier 1707. Il était encore écolier à l’université lorsqu’il fut désigné, à la mort de son père, pour lui succéder dans sa place d’organiste. Il passait pour un poëte distingué, et il fut couronné un cette qualité dans l’année 1680. Ahle peut être mis au nombre des écrivains les plus féconds de son siècle, car, depuis 1671 jusqu’à sa mort, c’est-à-dire pendant trente ans, il fit paraitre chaque année un ouvrage théorique ou pratique sur la mu-