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différentes plusieurs parties du rituel romain, regardées d’abord comme incompatibles avec la doctrine des réformateurs. Né le 20 avril 1490, selon Seidel et Kuster, ou en 1492, selon d’autres, il tint, avec le docteur Eck, la plume au fameux colloque de Leipsick, en 1519 ; fut associé à Melanchthon et à Brentz pour la remise de la confession d’Augsbourg, et l’un des signataires des articles de Smalkalde, en 1537 ; il mourut à Berlin le 22 septembre 1566. Outre des ouvrages de controverse et d’exégèse, on a de lui une traduction allemande de l’Andrienne de Térence, et un Recueil de 750 proverbes allemands, accompagnés d’un commentaire. Ce dernier ouvragea contribue à former et à enrichir la langue allemande. Son style n’est pas aussi animé que celui de Luther, mais il est plein d’énergie et de dignité. S-r.


AGRICOLA (Rodolphe), professeur de philosophie à Heidelberg, l’un des restaurateurs des sciences et des lettres en Europe, il s’appelait proprement Huysmann, et était né à Bafflo, près de Groningue, en 1443. Après avoir étudié sous Thomas à Kempis, il parcourut l’Italie, s’arrêta quelque temps à Ferrare, où le duc Hercule d’Est fut son protecteur, et Théodore de Gaze son maître de philosophie. Lorsqu’il revint dans les Pays-Bas, en 1477, il passa par Deventer : il vit Érasme, alors âge seulement de dix ans, et prédit qu’il deviendrait un grand homme. De retour en Allemagne, il fut nommé syndic de Groningue, et envoyé comme tel à la cour de l’empereur. En 1482, il accepta la place de professeur à Heidelberg, que lui offrit le chancelier Jean de Dalberg, et y mourut le 28 octobre 1483. Il était bon musicien, bon peintre, bon écrivain, bon poëte et savant philologue. Ses contemporains, entre autres Érasme, lui ont prodigué les plus grands éloges ; on a dit que, lorsqu’il écrivait en vers latins, c’était un autre Virgile, et, en prose, un autre Politien. Peu ambitieux, il sut conserver son repos en gardant son indépendance, et cultiva les lettres avec ardeur. Bayle compare le savoir d’Agricola à celui des plus illustres savants que l’Italie eut alors. Parmi ses écrits, recueillis à Cologne sous ce titre : R. Agricola Lucubrationes, aliquot lectu dignissimœ, etc., 1559, 2 vol. in-4o, les plus remarquables sont les traductions de quelques morceaux des classiques anciens, tels que Platon, Isocrate, des notes sur Boëce, son traité incomplet de Inventione dialectica, ou il développe la méthode de raisonnement de l’antiquité, et son discours in laudem philosophiæ. Agricola est le premier parmi les modernes qui ait fait mention d’un moyen propre a enseigner méthodiquement aux sourds-muets l’art de parler[1]. G-t.


AGRICOLA (Jean-Ammonius), médecin allemand de la fin du 13e siècle, professeur de langue grecque a Ingolstadt, et l’un des meilleurs commentateurs d’Hippocrate et de Galien. On lui doit aussi deux livres sur la botanique médicale (de Medicina herbaria) ; l’un contenant les plantes qui étaient déjà employées par les anciens médecins, l’autre, celles auxquelles la médecine n’a recours que depuis Galien ; et de plus un discours : de Prœstantia corporis humani. C. et A-n.


AGRICOLA (Martin), chanteur, né à Sorace en Silésie, vers le commencement du 16e siècle, publia, en 1528, un ouvrage intitulé : Musica instrumenlalis, deutsche darin das fundament und application der finger als Flœten Krumphœrner, Zinken, Bombard, Schalmeyen, Sackpfeifen, und Schweizenpfeifen, etc., darzu ron dreyerley Geigen, als Welshen, Polnischen und Kleinen Handgeiglein, und wie die Grisse darauf auch auf Lauten Kunstlicher stimmung der Orgelpfeifen und, Zimbeln, etc., Kurzlas begrissen in versen (la Musique instrumentale, allemande contenant la théorie et la pratique du doigté de la flûte, du trombone, du zink, de la bombarde, du chalumeau, de la musette, de la flûte suisse, etc., en vers allemands), Vittenberg, 1528, in-8o. La seconde édition a paru dans la même ville, en 1545, in-8o. En 1529, il donna un traite intitulé Figural Musica, Vittenberg, in-8o, dont la seconde édition parut dans la même ville en 1532, avec un autre petit traité en dix chapitres de sa composition, intitulé de Proportionibus. En 1529, parut aussi Deutche Musica, Vittenberg, in-8o. Il se pourrait que ce fut le même ouvrage que le précédent, indiqué par les bibliographes sous un titre différent. En 1529, il publia Rudimenta Musicæ, Vittenberg, in-8o, 3 feuilles 1/2. On a encore du même ; 1o  Scholia in Musicam planam Wenceslai Philomatis de Nova Domb, ex rariis musicorum scriptis pro Magdeburgensis scholæ tyronibus collecta, Magdebourg, in-8o, 156 feuilles 1/2 ; 2o  Duo libri Musices, continentes compendium artis et ïllustria, exempla, scripti a Lartino Martino Agricola, Silesio Soraviensi, in gratiam corum qui in schola Magdeburgensi prima elementa artis discere incipit, Nagdedbourg, in-8o ; 2o  Melodiœ scholasticæ sub horarum intervallis decantadæ, Magdebourg, 1612, in-8o. Celui-ci est sans doute une réimpression d’une édition antérieure. F-t-s.


AGRICOLA (Jean-Frédéric), compositeur de musique, naquit, en 1718, à Dobitschen, dans la principauté d’Altenbourg. Après avoir étudié le droit à Leipsick, et pris des leçons de musique de Jean-Sébastien Bach, il alla, en 1741, à Berlin, où il se perfectionna dans la composition, et fut reconnu pour un excellent organiste. Dix ans après, il épousa la Molteni, célèbre cantatrice, et fut nommé, en 1759, directeur de la chapelle royale. Il a publie plusieurs dissertations sur la musique, et traduit de l’italien les Éléments de l’art du chant, par Tosi, auquel il a ajouté des notes. Ses compositions musicales sont nombreuses ; mais il y en a peu de gravées : parmi les opéras dont il fit la musique pour le théâtre de Berlin, on remarque ceux d’Achille à Seyros, et d’Iphigénie en Tauride. J.-F. Agricola mourut d’hydropisie le 12 novembre 1774. P-x.

AGRIPPA LANATUS (Menenius) fut nommé

  1. Buhle remarque avec raison que son principal mérite est d’avoir contribue a bannir le latin scolastique de la philosophie. Il enseigna en outre la véritable d’Aristote, et l’expliqua d’après les écrits originaux dans un temps où un livre grec était une merveille en Allemagne, et où les copies des ouvrages de célèbres péripatéticiens étaient d’une rareté extrême.