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traduction de quelques-uns dans l’Histoire de Lyon. par le P. Menestrier. Papyre Masson entra chez un relieur qui allait mettre en pièces un manuscrit en parchemin pour en couvrir des livres ; ce manuscrit contenait les ouvrages d’Agobard ; il en fit l’acquisition, le déchiffra et le fit imprimer à Paris, 1606, in-8o. Il y avait ajouté des sommaires, des notes et une préface : cette édition fut censurée à Rome, à cause du Traité du culte des images. Le grand nombre de fautes qui s’y étaient glissées engagea Baluze à en donner une seconde, qui parut en 1666, 2 vol. in-4o. Elle est augmentée des quatre livres d’Agobard contre Amalarius, et a été réimprimée dans le t. 14e de la Bibliothèque des Pères. A. B-t.


AGOCCHI (Jean-Baptiste), archevêque d’Amasie, et secrétaire d’État du pape Grégoire XV, né à Bologne, et mort en 1651, à Venise, où il était nonce du saint-siége. On a de ce savant prélat une lettre en réponse au chanoine Barthélemy Dolcini, sur la fondation et la puissance de la ville de Bologne, l’Antica fondation e dominio della citta di Bologna, Leuera responsives, etc., Bologne, 1638. Agocchi avait aussi laissé en latin un traité des comètes, un autre des météores, des lettres, et, en italien, plusieurs traités sur la morale, sur les arts, et sur divers autres sujets ; mais aucun de ces ouvrages n’a été rendu public. G-é.


AGORACRITE, de Paros, fut l’élève favori de Phidias, qui, pour le mettre au-dessus de ses rivaux, lui sacrifiait jusqu’à sa gloire. « Phidias, dit l’abbé Barthélemi, traçait sur ses propres ouvrages le nom de son jeune disciple, sans s’apercevoir que l’élégance du ciseau dévoilait l’imposture et trahissait l’amitié. » Agoracrite ayant concouru pour une statue de Vénus avec Alcamènes, autre élève de Phidias, et originaire d’Athènes, eut la douleur de voir couronner son rival, par l’injuste prévention des Athéniens en faveur de leur compatriote. Agoracrite indigné vendit sa statue aux habitants de Rhamnus, bourg de l’Attique, sous la condition qu’elle ne rentrerait jamais dans Athènes ; et, pour éterniser son ressentiment, il la nomma Mémésis. C’est de là que venait le surnom de Rhamnusienne, que les anciens donnaient quelquefois à la déesse de la vengeance. Varron regardait cette statue comme la plus belle de l’antiquité. Agoracrite se faisait remarquer par sa beauté et par l’agrément de ses manières ; il vivait dans la 83e olympiade. (Voy. Alcamènes) L-S-e.


AGOSTI (Jules), de Reggio, mort très-jeune en 1704. On a de lui deux tragédies, Artaxerce, 1700, Cianippe, 1709, et un oratorio des Larmes de Marie pendant la passion de Jésus-Christ. Apostolo Zeno, après avoir lu le premier acte de Cianippe, en a loué la style dans une de ses lettres, et a témoigné le plus grand regret de la mort prématurée de l’auteur. G-é.


AGOSTIN (Michel), agronome espagnol, enseigna le premier à ses compatriotes que l’agriculture est une véritable science fondée sur l’expérience et l’observation, et fut ainsi pour l’Espagne ce qu’Olivier de Serres avait été pour la France. Michel était né vers 1500, à Bailolas près de Girone ; il entra jeune dans l’ordre de Malte, et trouva, dans plusieurs croisières sur les côtes de Barbarie, l’occasion de signaler sa valeur. En récompense de ses services, il obtint le prieuré de St-Jean de Perpignan, et y fixa sa résidence. Il s’occupa d’améliorer les terres qui dépendaient de ce bénéfice, multiplia les essais, et parvint, dans l’espace de quelques années ; à fertiliser un canton regardé jusqu’alors comme peu productif. Michel consigna les résultats de sa propre expérience dans un ouvrage écrit en dialecte catalan, qui fut imprimé en 1627. Bientôt après, cédant au désir de ses amis, il traduisit son ouvrage en castillan, y fit quelques additions, et le publia sous ce titre : Libro de los Secretos de agriculutura, casa de campo y pastoril, Perpignan, 1626, in-4o, fig. Les Secrets de l’agriculture ont été réimprimes plusieurs fois, Saragosse, 1616 ; Barcelone, 1749, etc. ; mais l’édition la plus estimée est celle de Madrid, Ibarra, 1781, in-4o. L’ouvrage est divisé en cinq livres dans lesquels l’auteur traite des divers modes de culture, de toutes les parties de l’économie rustique et du soin des troupeaux. Il est terminé par un index ou table des termes d’agriculture, en six langues. W-s.


AGOSTINI (Nicolas Degli), poëte vénitien du 16e siècle, est auteur : 1o d’un poëme en octaves, sur les succès des guerres d’Italie depuis 1509 jusqu’en 1521, ouvrage que le savant Tiraboschi range parmi ceux qui n’ont rien de poétique que la mesure des vers ; 2o d’un poëme en trois chants, intitulé lo Inamoramento di Lemcilotto e di Ginerva ; 3o des trois livres qui font suite au Roland amoureux, du Boïardo ; 4o d’une traduction des Métamorphoses d’Ovide, inférieure à celle de l’Anguillara, etc. Il ne faut pas le confondre avec le P. Jean Agostini, franciscain., de qui l’on a les Vies des auteurs vénitiens, 2 vol. in-4o, Venise, 1760, et qui avait donné précédemment plusieurs ouvrages de différents genres en prose et en vers. G-é.


AGOSTINI (Lionardo), célèbre antiquaire, natif de Sienne, fleurit vers le milieu du 17e siècle ; sous le pontificat d’Urbain VIII, il vivait à la cour du cardinal Barberini, et, plus tard, le pape Alexandre VII, qui l’estimait beaucoup, lui donna la charge d’inquisiteur ou d’examinateur, des antiques dans tout le pays latin. Il a laissé les deux ouvrages suivants, qui sont rares et estimés : 1o la Sicilia di Filippo Paruta, descritta con medaglie, con la griunta di Lionardo Agostini, Rome, 1649, in-fol. Ce n’est qu’une nouvelle édition de l’ouvrage que Paruta avait publié à Palerme, en 1612, in-fol., sous ce titre : della Sicilia di Filippo paruta, descritta con medaglie, parte primo. Cette première partie, qui est devenue très-rare, ne contenait que la représentation gravée des médailles : leur explication devait suivre, dans une seconde partie qui n’a jamais paru. Agostini a employé les mêmes planches qui avaient servi à Paruta ; il a augmenté d’environ quatre cents médailles le nombre de celles qui étaient dans la première édition ; mais il n’y a pas non plus ajouté d’explications. Après sa mort, les planches de Paruta ayant passé dans les mains d’un libraire,