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donne, Voy. en Sicile, etc., lettre 15.) Si cet ouvrage a réellement paru, on peut assurer qu’il est très-rare en France, puisqu’il n’existe pas dans les principales bibliothèques, et qu’on ne le trouve cité dans aucun catalogue. Enfin on a d’Agius un Discours apologétique contre la dissertation historique et critique (de l’abbé Ladvocat) sur le naufrage de St. Paul dans la mer Adriatique, Avignon, 1757, in-12, où Agius cherche à prouver que St. Paul aborda dans l’ile de Malte. (Voy. Ladvocat, et un curieux opuscule : Spiegaziome della comedia di Plauto (Pœnulus), fatia con la lingua moderne Maltese, o sia l’antica-cartaginese, Rome, 1758, in-4o. Voy. aussi les Mémoires de Trévoux, mai, 1758. ) W-s.


AGLAOPHON, peintre de l’ile de Thasos, vivait dans la 90e olympiade, 420 ans avant J.-C. ; il fut le père et le maître de Polygnote et d’Aristophon, qui soutinrent la réputation qu’il s’était acquise. Quintilien dit « que la simplicité du coloris d’Aglaophon, en annonçant les premiers pas de l’art, n’en était pas moins estimée, et qu’on la préférait, pour le naturel et la vérité, à l’art des grands peintres venus depuis. » Cette remarque s’appliquerait avec la même justesse aux ouvrages des fondateurs des écoles modernes. Suivant Athénée, ce fut Aglaophon qui, pour célébrer le triomphe d’Alcibiade aux jeux Néméens, le peignit tenant la déesse Némée assise sur ses genoux. Alcibiade exposa ce tableau publiquement, et les Athéniens ne rougirent pas de se porter en foule a sa maison pour y voir ce singulier trophée. Plutarque attribue ce tableau au pinceau d’Aristophon. L-S-e.


AGLIATA (François), de Palerme, fils du prince de Villa-Franca, vivait dans le 17e siècle. On a de lui un recueil de chansons siciliennes. On ne doit pas le confondre avec Gérard Agliata, Sicilien d’une autre famille, qui composa, au 16e siècle, quelques vers insérés dans le Recueil de l’Académie des Accesi de Palerme. François Agliata fut proto-notaire de Sicile au temps du roi Alphonse et de Jeanne II, et a laissé quelques écrits sous le titre d’Allegazioni. Il y eut à Palerme plusieurs autres Agliata, qui se distinguèrent aussi dans la poésie et dans les lettres. (Voy. la Bibliotheca Sicula, de Mongitore, les Rime degli acceademici di Palermo. etc.) G-é.


AGLIO. Voyez Corradino.


AGNAN ou AIGNAN (Saint), appelé Anianus par les historiens du moyen âge, originaire de Vienne en Dauphiné, fut attiré à Orléans par la réputation du saint évêque Euverte. Ordonné prêtre, il fut chargé de diriger le monastère de St-Laurent-des-Orgerils, et succéda dans la suite à Euverte. Il fit rebâtir l’église de Ste-Croix, fondée par son prédécesseur, et c’est à lui qu’on fait remonter le privilège qu’avaient les évêques d’Orléans de délivrer les prisonniers à leur entrée dans la ville. Il occupait le siége épiscopal depuis soixante ans, lorsqu’Orléans fut assiégé par Attila, en 451 ; il avait prévu l’invasion des barbares, et demande des secours à Aétius, général des Romains. Lorsque les Huns pressaient le siége, et s’étaient déjà rendus maîtres des faubourgs Agnan soutint le courage des assiégés jusqu’à l’arrivée des secours qu’on attendait. Il envoya sur le rempart un homme de confiance, chargé d’examiner si l’on n’apercevait rien dans l’éloignement : le messager revint deux fois sans lui apporter la moindre espérance ; mais, à la troisième fois, il déclara qu’il avait découvert un faible nuage à l’extrémité de l’horizon. « C’est le secours de Dieu. » s’écria le prélat, et tout le peuple répéta après lui : C’est le secours de Dieu. On aperçut bientôt les étendards des Goths et des Romains, qui, sous la conduite d’Aétius et de Théodoric, venaient au secours d’Orléans. La ville fut sauvée, et les habitants n’attribuèrent pas moins leur délivrance aux vertus et aux prières de leur évêque, qu’au courage des Goths et des Romains. Agnan mourut deux ans après, en 453. On a publié à Orléans, en 1803, un Abrégé de la vie et des miracles de St. Aignan, in-8o. M-d.


AGNEAUX-DEVIENNE. Voyez Devienne.


AGNELLO ou ANDRÉ, de Ravenne, historien du 9e siècle, a fait l’histoire des évêques et archevêques de sa ville natale. Elle est écrite avec peu d’exactitude ; et l’auteur s’y est laissé entraîner à la haine que lui inspiraient pour les papes le schisme qui divisait alors les Églises de Ravenne et de Rome, et, en particulier, la mort de son aïeul ou bisaïeul, qui, ayant conspiré contre Paul Ier, fut enferme à Rome et y mourut en prison. Le P. Bacchini, bénedictin, publia en 1708, et enrichit de notes savantes cet ouvrage, qu’il tira de la bibliothèque de la maison d’Est, et dont le titre est : Agnellie, qui et Andreas, abbatis S. Mariæ ad Blachernas, Liber pontificalis, sive Vitæ pontificum Ravennatum, etc., 2 vol. in-4o. Muratori l’a réimprimé dans son recueil Scriptor. ver. italic., t. 2, part. 1. Malgré les défauts de cette histoire, elle est précieuse, tant par un grand nombre de faits qui ne se trouvent point ailleurs, que par les pièces et les dissertations qui l’accompagnent. Desiderio Spreti, dans un Commentaire publié, en 1489, sur la grandeur, la ruine et la restauration de Ravenne ; après lui, Vossius, dans ses Historiens latins, et Moreri, ont confondu cet Agnello ou André, d’abord abbé ou recteur du monastère de Ste-Marie ad Blachernas et de celui de St-Barthélemy, et ensuite chanoine de Ravenne, avec l’archevêque Agnello qui vécut au 6e siècle. C’est peut-être de ce dernier qu’est une lettre que cite Moreri, et qui se trouve dans la Bibliothèque des Pères, sous ce titre : de Ratione fidei, ad Armenium. G-é.


AGNELLO (Jean), seigneur de Pise. C’était un marchand d’une famille obscure de Pise, qui, envoyé par sa république en ambassade auprès de Bernabos Visconti, seigneur de Milan, fut encouragé par ce prince à s’emparer du pouvoir suprême. Visconti, qui avait donné des secours à Pise pour soutenir la guerre contre les Florentins, désirait voir cette ville passer sous le joug d’un maître, afin de pouvoir plus aisément l’asservir à son tour. Il fournit à Jean de l’Agnello de l’argent et des soldats, et celui-ci, au mois d’août 1364, s’empara, une nuit, du palais public, fit enlever de leurs lits