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« Avant de ma blâmer, dit Agésilas, attendez que vous soyez père. » Outre Xénophon, Plutarque, Diodore de Scicile et Cronélius Népos ont encore écrit sa vie, et l’auteur du Voyage d’Anacharsie on fait un bel éloge, d’après ces historiens. Agésilas a fourni a Corneille le sujet d’une de ses tragédies. C-r.


AGESILAS, éphore. Voyez Agis IV.


AGESIPOLIS Ier, fils de Pausanias, roi de Sparte, de la branche aînée, était encore enfant lorsque Pausanias fut obligé de prendre la fuite, et de l’abandonner, ainsi que Cléombrote son frère ; il eut pour tuteur Aristodème, également de la race des Héraclides. Lorsqu’il fut en âge de régner, il commande les Lacédémoniens dans différentes expéditions contre les Argiens et contre les Arcadiens de Mantinée. On l’envoya ensuite contre les Olynthiens, et il avait déjà obtenu de très-grands succès, lorsqu’il mourut à la fleur de son age, l’an 380 avant J;-C., regretté d’Agésilas II, son collègue, qu’il aimait, et avec lequel il n’avait jamais eu le moindre différend ; il ne laissa point d’enfants, et Cléombrote, son frère, lui succéda. C-r.


AGÉSISTRATE, mère d’Agis IV. Voyez Agis.


AGEZIO (Thadée), astronome et médecin de l’empereur Maximilien, né à Ageh, en Bohême, dans le 16e siècle, est le premier des modernes qui ait écrit sur cette science de la métoposcopie ou physiognomonie que Lavater a depuis fort étendue sans la rendre plus positive. (Voy. Lavater.) On sait que cette science repose sur ce principe fort contestable, que les traits du visage de l’homme font connaître ses passions et ses inclinations. On a d’Agezio : 1° un petit ouvrage en latin sur la bière, la manière de-la préparer et ses propriétés ; 2° une description de la comète de 1578; 5° un traité de la métoposcopie ; 4° des Aphorismes métoposcopiques ; 5° quelques ouvrages polémiques. C. T-y.


AGGEE, le dixième des petits prophètes, et le premier de ceux qui prophétisèrent après le retour de la captivité. Tout ce que l’on sait de lui se réduit à ce seul fait, qu’il nous apprend lui-même, c’est qu’en la seconde année du règne de Darius, roi de Perse, Dieu le chargea d’aller exhorter les Juifs, qui étaient revenus a Jérusalem sous la conduite de Zorobabel, à rétablir le temple du Seigneur. Ce Darius, qui, suivant l’opinion la plus généralement reçue, n’est autre que Darius Hystaspe, nous autorise a dater la prophétie d’Aggée de l’an 516 avant J.-C. Seize ans s’étaient écoulés depuis le retour de la-captivité, sans que les Juifs eussent fait les moindres efforts pour reprendre la construction du temple, que la jalousie de leurs voisins les avait contraints de suspendre, lorsqu’Aggée vint leur reprocher leur négligence pour un si saint ouvrage, tandis qu’ils se bâtissaient des maisons commodes et agréables. Ce reproche, accompagné de menaces et de promesses, eut tout l’effet qu’on pouvait en attendre. Cependant la médiocrité du nouvel édifice, arrachant des larmes à ceux qui avaient vu la magnificence du temple bâti par Salomon, commençait à les décourager, lorsqu’Aggée, pour les rassurer, leur annonça que la gloire de cette dernière maison serait plus grande que celle de la première, parce que c’était dans son enceinte que devait se montrer le Désiré des nations pour y accomplir les promesses faites à leurs pères. Le nom de ce prophète signifie gai, joyeux, homme de fête ; ce qui fut allusion aux deux événements favorables qui étaient l’objet de sa mission, celui de la construction du temple, et celui de la venue du Messie. Sa prophétie ne contient que deux chapitres. Les Grecs célèbrent sa mémoire le 16 décembre, et les Latins l’honorent, avec Osée, le 4 juillet. T-d.


AGA-MOHAMMED. Voyez Mohammed.


AGIER (Pierre-Jean), président de chambre d ela cour royale de Paris, mort doyen d’âge de cette cour, naquit a Paris le 28 décembre 1748. Son père, procureur au parlement, le destinait à la même profession. Après de brillantes études au collège d’Harcourt, Agier fut reçu avocat en 1769; mais la délicatesse de sa poitrine lui ayant interdit de bonne heure de plaider au barreau, il se bornait a donner des consultations dans son cabinet, et à tenir des conférences de jurisprudence pratique pour les jeunes magistrats, quand éclata la révolution dont il se montra partisan modéré. Les électeurs du district des Mathurins le nommèrent, en 1789, député suppléant de Paris aux états généraux pour le tiers état. Vers la fin de l’année suivante, il fut porté par l’assemblée nationale, sur la liste des candidats pour la place de gouverneur du dauphin, et devint, peu après président du tribunal des dix, établi pour remplacer la Tournelle et expédier les affaires criminelles arriérées. Après cette présidence temporaire, il fut nommé vice-président du tribunal d’arrondissement séant aux Petits-Pères, dont il devint, en 1792, président titulaire, par la retraite de Fréteau. À la fin d’août, Agier fut appelé avec son tribunal à la commune de Paris pour y prêter le serment de liberté et d’égalité ; mais il s’y refusa, et cet acte de courage le fit mettre à la retraite, lorsque quelques mois plus tard les tribunaux furent renouvelés. Ce n’est qu’après le 9 thermidor qu’il fut employé de nouveau, d’abord (5 janvier 1795) comme commissaire national près le tribunal du cinquième arrondissement, séant à Ste-Geneviève, et ensuite comme président du tribunal révolutionnaire régénéré. Mais ces dernières fonctions ayant cessé trois mois plus tard, il reprit les premières, qu’il ne conserva néanmoins que jusqu’au mois de novembre de la même année. En 1796, Agier fut désigné par le sort comme haut juré suppléant à la haute cour nationale convoquée à Vendôme pour juger Babeuf et ses complices. Il se récusa, parce qu’il avait été porté par les conjurés sur une liste de prescription ; mais sa récusation n’ayant point été admise, il se rendit à Vendôme, assista à tous les débats du procès, sans prendre part à la délibération du jury, dans lequel il n’y eut pas de vacance. Vers le même temps, il fut membre du conseil du contentieux de la dette des émigrés, et enfin, après l’établissement du gouvernement consulaire, juge à la cour d’appel de