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fectionner dans la connaissance de la sagesse, il se rendit en Syrie, auprès de Jamblique le Chalcidien, qui jouissait d’une grande réputation, et ne tarda pas à devenir son disciple le plus fervent. Constantin le Grand régnait alors ; son zèle pour le christianisme ne pouvait qu’être fatal aux philosophes : après la mort de Jamblique, son école fut dispersée ; chacun prit parti de son côté. Ædésius était celui que les persécutions menaçaient le plus ; dans cette conjoncture difficile, il eut recours a des moyens théurgiques pour connaître ses destinées. On peut lire dans Eunape les détails de cette espèce de divination. Un oracle en vers hexamètres lui présenta la vie pastorale comme un refuge assuré ; mais il ne fut pas le maître de suivre cet avis des dieux. Ses disciples, par leurs importunités ; par leurs menaces même, le contraignirent à reprendre ses leçons. Alors il quitta la Cappadoce, et vint s’établir à Pergame, où le suivirent les plus brillants succès. Ce fut de sa nouvelle école que sortirent Chrysanthe, Maxime d’Éphèse, Eusèbe et l’empereur Julien. Ædésius était d’un esprit gai, d’un caractère affable Quoique valétudinaire, il parvint à un âge avancé. On ignore l’époque de sa mort. D. l.


ÆGIDIUS, religieux bénédictin, était natif d’Athènes, et vivait vers le milieu du 8e siècle. Plusieurs écrivains le regardent comme le véritable autour d’un poëme attribué généralement à Gilles de Corbeil (Ægidius Croboliensis), et intitulé : Carmina de urinarum judiciis ; item de Pulsibus ; cum expositione, et, comment, M. Gentilis de Fulgineo, Venise, 1494 ; Lyon, 1503, in-8o ; puis avec des corrections d’Avenantius de Canterino, Lyon, 1526 ; Bâle, 1529, in-8o. O-n.


ÆGIDIUS, diacre et poëte de Paris, enseigne la grammaire vers la fin du 13esiècle ; il écrivit en latin Carolinus, ou Instructions puérile à Louis, fils du roi de France ; une histoire de la première expédition de Jérusalem, qui se trouve dans la collection des historiens de Duchesne ; enfin il enrichit d’un commentaire l’Aurora de Pierre de Riga. N-l.


ÆGIDIUS (Pierre), natif d’Anvers, vivait à la fin du 15e siècle ; il fut éditeur des Lettres latines d’Ange Politieu, Anvers, 1514, in-4o. ─ Gabriel Ægidius, auteur du 17e siècle, a laissé : 1o Specimina moralis christianæ et moralis diabolicæ in praxi, Bruxelles, 1673 ; Rome, 1680, in-8o ; 2o de Philosophie universa, de Microscomo, Anvers, 1667, in-8o. Il y a en plusieurs autres Ægidius. Ils sont trop obscurs pour que nous en parlions. O-n.


ÆGIDIUS A COLUMNA, ou ÆGIDIUS ROMANUS. Voyez Colonne (Gilles).


ÆGIDIUS CORBOLIENSIS. Voyez Gilles de Corbeil.


ÆGIMUS, ou ÆEGIMIUS, médecin de Velie ou d’Elis, le premier, selon Galien, qui ait écrit sur le pouls, dans un ouvrage intitulé : des Palpitationbs, expression jadis synonyme de celle de pouls. Galien le croit antérieur a Hippocrate. C. et A-n.


ÆGINETA. Voyez Paul Ægineta.


ÆGINUS-SPOLENITUS. Voyez Apollodore.


ÆLF (Samuel), docteur en théologie et archidiacre de la cathédrale de Linkcping en Suède, mort vers la fin du dernier siècle. C’était un théologien savant, et en même temps un littérateur plein de goût. Il avait enseigné les belles-lettres à Upsal, et on a de lui des poésies latines, remarquables par l’harmonie de la versification autant que par la pureté du style. Le docteur Ælf joignait à ses talents et à ses connaissances un caractère doux et modeste, et des mœurs exemplaires. C-au.


ÆLFRIC, ALFRIC ou ALFRIE (Saint), archevêque de Canterbury, né d’une famille noble et distinguée en Angleterre, prit l’habit religieux dans le monastère d’Abingdon, et fut nommé, en 974, abbé de Malmesbury, évêque de Wilson en 990, et, en 995, archevêque de Canterbury. Il mourut le 28 août 1006. Son corps, inhumé dans le monastère d’Abingdon, fut rapporté à Canterbury où il est honoré comme saint. Ce prélat s’est illustré par ses vertus, par sa science et par des écrits utiles dont on trouve la liste dans Pitseus : 1o une Grammaire anglo-saxonne ; 2o 180 Sermons dans la même langue, en deux livres ; 3o une Lettre sur la vie des religieux ; 4o les Canons du concile de Nicée, traduits en langue anglo-saxonne ; 5o une Chronique anglo-saxonne concernant spécialement l’Église de Canterbury ; 6o un Dictionnaire latin-saxon ; 7o une traduction de la Genèse ; 8o Œuvres de Donat, traduct. Parmi ces ouvrages, nous remarquons le suivant, qui est à la bibliothèque royale à Paris : Homillia paschalis de corpore et sanguine. D. N. J. C., quæ quovis Paschate ad populum recitari, lato olim canone, jussa est, saxonice et latine ; Londres, 1666. Cette homélie liturgique est un monument précieux qui atteste la croyance que l’Église anglicane professait dans le 10e siècle sur la présence réelle. On trouve encore du même auteur, à la bibliothèque royale : l’Heptateuque, le livre de Job, l’histoire de Judith, en anglo-saxon, Oxford, 1008, in-4o ; et enfin Grammatica latino-saxonice, publiée par Guill. Sommer. cum hujus dictionario anglo-saxonice, Oxford, 1659. Ælfric avait commencé à Jules César et conduit jusqu’à l’an 975 la chronique anglo-saxonne, qui depuis a été continuée jusqu’a l’an 1070. Ces écrits sont d’autant plus recherchés qu’ils sont dans la langue que la nation anglo-saxonne parlait avant qu’elle eût été soumise par Guillaume le Conquérant. C’est surtout dans Ælfric que le savant Hickes a puisé pour composer la Grammaire anglo-saxonne qu’il a publiée dans le Linguarum veterum septentrionalium thesaurus, Oxford, 1703[1]. G-y.


ÆLIAN. Voyez ÉLIAN et Spartien.


ÆLIANUS MECCIUS ; médecin du 2e siècle, sous l’empire d’Adrien, employa le premier, et avec succès, dans un temps de peste, la thériaque, comme remède et préservatif. Galien, dans son Traité de

  1. Plusieurs auteurs distinguent deux Ælfric : l’un, moine d’Abingdon, puis archevêque de Canterbury, mort en 1006 ; l’autre surnommé le grammairien, abbé de Malmesbury, puis évêque de Wilton ou archevêque d’York, mort en 1031. C’est à ce dernier qu’ils attribuent les ouvrages qui portent le nom d’Ælfric (Voy. Fabricius, Bibl. med et inf. latin., t. 1, p 66-67.)