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même temps l’histoire de son abbaye. Cette pièce fort curieuse a été publiée par Mabillon, Sac. Benedict. III, part. 2, p. 451 ; écrite par un auteur presque contemporain, elle ne petit manquer d’être intéressante pour l’histoire du moyen âge. On attribue au même Adson un Traité de l’Antechrist, qu’il avait composé à la demande de la reine Gerberge, épouse de Louis d’Outre-Mer. Il est imprimé dans les Œuvres d’Alouin et de Raban-Maur. On trouvera la liste des ouvrages d’Adson, ainsi que l’indication des collections où ils sont insérés, dans Script. eccles. de Cave. W-s.


ADVENIER-FONTENILLE (Hippolyte-Antoine), né à Paris le 15 février 1773, entra fort jeune à l’école des ponts et chaussées et fut nommé capitaine du génie en 1794. Il devint ensuite aide de camp de Marescot, fit en cette qualité plusieurs campagnes, et fut ensuite employé au comité des fortifications, jusqu’à la disgrâce de ce général, en 1808. Nommé référendaire à la cour des comptes en 1812, Advenier conserva cet emploi jusqu’à sa mort, arrivée le 18 avril 1827. Il consacrait à la littérature tous ses moments de loisir. Il a donné au théâtre du Vaudeville : 1° l’Ainée et la Cadette, 1796, en société avec M. Desfougerais (pseudonyme) ; 2° l’Aveu supposé, 1797, avec le même, pièce immorale et sifflé ; 3° Panard clerc de procureur, 1802, en société avec MM. Boutard et Desfougerais ; 4" Gresset, avec M. Boutard, 1803 ; 5° les Époux dotés, avec le même. Son dernier ouvrage dramatique fut un opéra-comique en un acte, représente en 1821 au théâtre Feydeau, et intitulé le Jeune oncle, musique de Blangini. Toutes ces pièces ont paru sous le nom de Fontenille. Advenier ne manquait ni de grâce, ni d’esprit dans ses compositions. D’un caractère doux et facile, il fut chéri de tous ceux qui le connurent et sut se plier à toutes les circonstances dans lesquelles il se trouva. Il avait composé, en 1800, un pot pourri pour solenniser le triomphe de Bonaparte au 18 brumaire ; il fit jouer, en 1816 avec M. Pain, au Vaudeville, le Trois Mai, pour solenniser l’anniversaire de l’entrée de Louis XVIII à Paris. Il a aussi composé quelques poésies fugitives. M-d j.


ADVENTIUS, élu, en 855, évêque de Metz, prit une part très-active aux événements de son siècle. L’histoire lui reproche d’avoir favorisé les égarements du roi Lothaire (voy. ce nom), c’est-à-dire le divorce de ce prince avec Theutberge et ses liaisons adultères avec Waldrade. Ce prélat assista à tous les conciles qui se tinrent en France, et notamment à celui de Coblentz (860), auquel étaient présents Louis, roi de Germanie, Charles le Chauve son frère, et Lothaire leur neveu. Il se trouva encore au concile que Lothaire convoqua a Aix-la-Chapelle, et il obtint de Theutberge, qu’il sut intimider, des aveux funestes et qui furent cause de sa séparation. Cette princesse fut reléguée dans un cloitre, et Lothaire se fit autoriser par un autre concile à épouser Waldrade. Le pape Nicolas Ier envoya deux légats qui convoquèrent un concile à Metz (863), et ce fut vainement qu’Adventius prétendit justifier tout ce qui avait été fait : il fut déposé par le pontife, ainsi que plusieurs autres évêques, et Waldrade fut excommuniée. Alors Adventius écrivit a Rome une lettre suppliante, déclarant au saint-père qu’il serait allé lui-même se mettre à ses genoux si la goutte et ses autres infirmités ne l’en avaient empêché. Charles le Chauve, qui aimait ce prélat courtisan, intervint pour lui, et, à la prière du monarque, Adventius fut rétabli sur son siége ; mais Lothaire craignant d’être excommunié, Adventius écrivit au pape de nouveau que le prince avait éloigne Waldrade, et qu’il traitait Theutberge comme son épouse. Nicolas avait peu de confiance dans de telles déclarations ; et l’inquiétude du prélat était extrême. Heureusement pour lui, le pontife mourut (868), et son successeur Adrien n’annonça pas les mêmes dispositions. Dès lors Adventius cessa d’avoir la goutte et se hâta d’aller a Rome, de la part de Lothaire, pour féliciter le nouveau pontife sur son élévation. Il revint en France avec des paroles de paix, et Lothaire se rendit à son tour à Rome ; mais ce prince étant mort subitement on revenant dans ses États, Charles le Chauve s’empara du royaume de Lorraine. Adventius, qui l’aida de toute son influence, présida la cérémonie du couronnement, qui se fit à Metz en 869, jouit d’un grand crédit a la cour du nouveau monarque, et mourut à Saultz, le 31 août 875. Il avait lui-même composé son épitaphe en vers élégiaques, déclarant qu’il avait fait des vers joyeux dans sa jeunesse et de bien tristes dans sa vieillesse. Baronius a conservé, dans ses Annales, toutes les pièces qui ont rapport à l’évêque Adventius, surtout sa correspondance et son mémoire présenté au concile de Metz. G-y.


ÆACIDE, fils d’Arymbas, roi des Molosses de l’Épire, ne succéda pas immédiatement à son père, Philippe, roi de Macédoine, ayant fait nommer au trône Alexandre, fils de Néoptolème et frère d’Olympias, son épouse. Mais Alexandre avant été tué en Italie, Æacide devint roi. Après la mort d’Alexandre le Grand, il se laissa entièrement subjuguer par Olympias, qui l’entraina, malgré ses sujets, dans la guerre entre Aridée et les Macédoniens. Les Épirotes profitèrent de son absence pour nommer un autre roi. Æacide parvint a se réconcilier avec eux ; mais Cassandre s’opposa à son retour dans l’Épire, et envoya pour cet effet une armée commandée par Philippe, son frère, qui, ayant renontré Æacide avec ses troupes sur la côte voisine des iles Œniades, dans l’Acarnanie, lui livra un combat dans lequel Æacide fut tué. Il eut pour fils le célèbre Pyrrhus. C-r.


ÆDÉSIUS, de Cappadoce, philosophe éclectique, était d’une famille noble, mais pauvre. Ses parents l’envoyèrent en Grèce pour y acquérir quelque talent qui put le faire subsister : mais il trompa leur espoir, et ne rapporta de son voyage que l’amour des lettres et de la philosophie. Son père irrité le chassa de sa maison. Bientôt, vaincu par ses manières, il consentit à le reprendre auprès de lui, et lui permit même de continuer ses études. Ædésius justifia cette condescendance par ses succès. En peu de temps, il surpassa les plus habiles. Pour se per-