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trouve en grec et en latin dans l’Uranologium du P. Petau. C-r.


ACHILLINI (Alexandre), né à Bologne, le 29 octobre 1463, se rendit célèbre comme médecin et comme philosophe, et professa la philosophie, d’abord à Bologne et ensuite à Padoue un tel éclat, qu’on lui donna le surnom peu mérité de second Aristote. Il eut pour adversaire, dans cette dernière ville, Pierre Pomponace, et disputa souvent avec lui ; mais, quoiqu’il fût un dialecticien très-subtil, Pomponace obtenait toujours l’avantage en mêlant à ses arguments des plaisanteries qui amusaient les spectateurs. Achillini se faisait tort à lui-même par son extrême simplicité, ses distractions, la singularité et la négligence de ses habillements. Il avait adopté les opinions d’Averroës. La guerre de la ligue de Cambray ayant interrompu les études à Padoue, il retourna à Bologne, et y professa jusqu’à sa mort, qui eut lieu le 2 août 1512. Il avait étudié avec soin l’anatomie, et y fit des découvertes, entre autres celle du marteau et de l’enclume, deux osselets de l’organe de l’ouïe. Il est, avec Mundinus, le premier anatomiste qu’ait fourni l’école de Bologne, et qui ait profité de l’édit de l’empereur Frédéric II, pour disséquer des cadavres humains. Cependant, malgré cette facilité que n’avaient pas eue les anciens, ses ouvrages d’anatomie sont encore inférieurs à ceux de Galien, qui n’avait étudié l’organisation de l’homme que sur des, animaux qui s’en rapprochent. Les ouvrages philosophiques d’Achillini ont été imprimés à Venise, en 1508, in-fol., et réimprimés avec des additions considérables, en 1545, 1551 et 1568, in-fol. Il cultivait aussi la poésie ; mais, à en juger par quelques-uns de ses vers, que l’on trouve dans le recueil sur la mort du poëte Séraphin dall’Aquila, ce ne fut pas avec un grand succès. Voici la liste de ses principaux ouvrages d’anatomie et de médecine : 1o  Annotationes anatomicæ, Bononiæ, 1520, in-4o, Venetiis, 1521, in-8o ; 2o  de Humani corportis Anatomia, Venetiis, 1521, in-8o ; 3o  in Mundini Anatomica Annotationes, traité qui se trouve avec le Fasriculus Medicinæ de Jean de Katham, Venise, 1522, in-fol. ; 4o  de Subjecto medecinœ, cum annotationibus Pamphili Montii, Venetiis, 1568 ; 3o  de chiromantiæ Principiis et physiognomiæ, in-fol., sans indication de lieu ni d’année ; 6o  de Universalibus, Bononiæ, 1501, in-fol. ; 7o  de Subjecto chiromantiæ et physognomiæ, Bononiœ, 1503, in-fol. ; Papiæ, 1515, in-fol. C. et A.


ACHILLINI (Jean-Philotée), frère puîné du précédent, né en 1466, à Bologne, ou il mourut en 1538, était très-instruit dans les langues grecque et latine, en théologie, en philosophie, en musique, dans l’étude des antiquités, et dans la jurisprudence ; mais il cultiva de préférence la poésie, et ne se garantit point, dans son style, des vices qui régnaient de son temps. Il publia, outre plusieurs autres ouvrages, 1o  un poëme scientifique et moral, écrit en octaves, et intitulé il Viridario, Bologne, 1513, in-4o, qui contenait l’éloge de plusieurs littérateurs ses contemporains. 2o  Il Fedele, autre poëme aussi en octaves : ces deux poèmes sont devenus fort rares, parce qu’ils n’ont pas été réimprimés. 3o  Pour répondre aux reproches qu’on lui adressa sur les locutions dont ses vers étaient remplis, Achillini fit des remarques sur la langue italienne (Annotatiozioni della lingua vulgare, Bologna, 1536., in-8o), qui ne sont qu’une satire du toscan et un éloge du bolonais. 4o  On lui doit la publication d’un recueil de poésies sur la mort de Seraphino dall’Aquila, intitulé : Colletance greche, latine e vulyari, per diversi autori moderni nella morte dell’ardente Seraphino Aquilano, Bologna, 1504, in-8o. G-é.


ACHILLINI (Claude), poëte, philosophe, jurisconsulte et médecin, né a Bologne, en 1574, était petit-fils de Jean-Philotée Achillini. Il s’attacha plus particulièrement aux lettres et à la jurisprudence, qu’il professa à Bologne, sa patrie, à Ferrare, à Parme, où il acquit une grande célébrité. Des papes, entre autres Grégoire XV et plusieurs cardinaux, lui firent de brillantes promesses de fortune qui ne se réalisèrent jamais. Étant enfin revenu a Bologne, il passait une partie de son temps à la campagne, dans un lieu nommé il Sasso, où il mourut le 1er octobre 1640, âge de 66 ans. Ce poëte, ami, partisan et imitateur du Marino, avait l’enflure et le mauvais goût que l’on reproche aux poëtes italiens du 17e siècle. On trouve tous ces défauts dans le fameux sonnet à Louis XIII, sur la prise de Suze et la délivrance de Cazal, en 1629. Ce sonnet commence ainsi

Sudate, o fochi, a preparar metalli.
(Sors, ô feux ! préparez les métaux.)

Le célèbre Crudeli le parodia dans un sonnet burlesque, dont le premier vers était :

Sudate, o forni, a preparar pagnotie.
(Suez, ô fours ! préparez les gâteaux.)

On a cru faussement que c’est pour ce sonnet qu’Achillini reçut de la cour de France une chaîne d’or de la valeur de 1000 écus : ce présent lui fut envoyé par Richelieu, à l’occasion d’une pièce de vers pour la naissance du dauphin. Les poésies d’Achillini parurent à Bologne, en 1632, in-4o. On les réimprima avec des morceaux de prose du même auteur, sous le titre de Rime e Prose, Venise, 1650 et 1662, in-12. On a encore de lui, en latin, Deccas Epistalorum ad Jacobum Gaufridum, etc., Parme, 1635, in-4o. G-é.


ACHIMAAS, fils et successeur du grand prêtre Sadoc, instruit des mesures qu’Achitophel proposait dans le conseil d’Absalon, se hàta d’en aller rendre compte à David, qui dut son salut à cet avis. Absalon l’ayant fait poursuivre, il échappa à toutes les recherches en se cachant dans un puits, à Bathurim, jusqu’à ce que ceux qui le poursuivaient eussent passé outre. Après la défaite d’Absalon, Joab lui permit d’en porter la nouvelle à David. Il épousa dans la suite Sémach, une des filles de Salomon, et eut pour successeur, dans la souveraine sacrificature, son fils Azonias. C-T.


ACHIMÉLECH succéda à son père Achitob, dans le souverain pontificat des Juifs. David, fuyant Saül, se réfugia chez Achimélech, à Nobé, où était alors le tabernacle. Le grand prêtre lui donna les pains de proposition et la lance de Goliath qu’on