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naux. D’Achéry a aussi mis au jour la Règle des Solitaires, du P. Grimlaïc, qu’il a enrichie de notes et d’observations, Paris, 1653, in-12. (Voy, Grimlaïc.) Son ouvrage le plus considérable est le Recueil intitulé : Veterum aliquot scriptorum, qui in Galliæ bibliothecis, maxime benedictinorum, latuerant, Spicilogium. etc., 1655-77, 13 vol. in-4o. Quoiqu’il n’ait donné à cet ouvrage que le titre de Spicilège, c’est-à-dire de glanures, on peut le regarder comme une moisson précieuse et abondante ; il contient un grand nombre de pièces du moyen âge, rares et précieuses, telles que des actes, des canons, des conciles, des chroniques, des histoires particulières, des vies de saints, des lettres, des poésies, des diplômes, des chartes tirés des dépôts de différents monastères. Chacun des treize volumes est accompagné d’une préface destinée à faire connaître les pièces qui y sont contenues, et auxquelles d’Achéry a mis des notes qui prouvent sa vaste érudition et ses profondes connaissances. Il y a dans le 13e tome une table chronologique. En 1723, le Spicilège de dom Luc étant devenu rare, L.-Fr.-J. de la Barre en donna une nouvelle édition in-fol., 3 vol. Les pièces y sont rangées par ordre de matières, et chaque matière par ordre chronologique. À la tête du premier volume, il y a une table chronologique de tout ce que les trois renferment, une seconde table des pièces, selon l’ordre de l’ancienne édition, et une troisième, dans l’ordre alphabétique. De la Barre s’est aussi attache à corriger le texte, en faisant usage des variantes que Baluze et dom Martene avaient recueillies, et il a ajouté quelques nouvelles pièces. Cette seconde édition n’empêche pas de rechercher la première, parce que les corrections de la Barre sont souvent intercalés dans les textes que d’Achéry avait respectés, et que ce nouvel éditeur a aussi beaucoup mutilé les savantes préfaces du premier. On doit encore à Luc d’Achéry une bonne partie du Recueil des Actes des Saints de l’ordre de St-Benoit : Acta Sunctorum ordinis Sarcti Benedecti in sæculorum classes distribua, et cum eo edidit D. Johannes Mabillon, qui et universum opus notis, indicibus illustravit, Paris, 1668-1701, 3 vol. in-fol. D’Achery avait fait une ample collection de ces actes ; mais c’est le P. Mabillon qui a eu la principale part à leur publication, et qui les a enrichis de savantes préfaces, de notes, d’observations et de tables. D’Achéry vivait dans une retraite absolue, ne sortait presque point, et évitait les visites et les conversations inutiles : c’est ainsi qu’il se ménageait le temps nécessaire pour se livrer aux immenses travaux dont on vient de parler, et qui lui ont acquis l’estime des papes Alexandre VII et Clément X, dont il reçut des médailles. Il atteignit, malgré ses continuelles infirmités, l’âge de 76 ans, et mourut dans l’abbaye de St-Germain-des-Prés, le 29 avril 1683. Il fut enterré au-dessous de la bibliothèque dont il avait eu soin pendant plusieurs années. Cette abbaye conservait les lettres qui lui avaient été adressées par divers savants. On trouve dans le Journal des Sacants du 26 novembre 1685, un court éloge d’Achéry ; celui de Maugendre, qui a remporté le prix d’éloquence au jugement de l’académie d’Amiens, est plus complet ; il a été imprimé dans cette ville, en 1775. A. L. M.


ACHILLAS, tuteur, ministre et général de Ptolémée Dionysos, fils de Ptolémée Auletès, s’empara de l’esprit de ce jeune prince, et, pour gouverner sans partage, il le décida à chasser sa sœur Cléopâtre, qui régnait conjointement avec lui. Lorsque après sa défaite à Pharsale, Pompée vint chercher un asile en Égypte, ce fut Achillas qui, d’accord avec deux autres favoris, Plotin et Théodote, conseilla a Ptolémée d’accueillir l’illustre fugitif et de l’assassiner. Une barque quitta le rivage ; Achillas la montait avec quelques satellites ; Pompée se confia à lui et fut massacré au moment de débarquer. L’infâme ministre chargea Théodote de porter à César la tête de la victime. Le général romain ayant annoncé la résolution de soutenir les droits de Cléopâtre, Achillas prit les armes contre lui et l’assiégea dans le quartier de Pharos ; mais il fut mis à mort peu de temps après par ordre d’Arsinoé, sœur de la reine. C. W-r.


ACHILLES (Alexandre), noble prussien, qui vécut à la cour d’Uladislas, roi de Pologne, et mourrut à Stockholm, en 1675, à l’âge de 91 ans. Le roi de Pologne l’envoya comme ambassadeur en Perse, et l’électeur de Brandebourg lui confia une mission du même genre chez les Cosaques. On a de lui un Traité sur les causes des tremblements de terre et de l’agitation de la mer, en allemand. Il a laissé en manuscrit : Consilium bellicum contra Turcas ; Philosophia physica, etc. G-t.


ACHILLE-TATIUS ou STATIUS, écrivain grec. L’époque de sa naissance est inconnue ; il était d’Alexandrie, suivant Suidas. Ayant embrassé le christianisme vers la fin de sa vie, il devint évêque vers le commencement du 4e siècle. On a de lui : 1o un roman, les Amours de Clitophon et de Leucipe, écrit d’un style de rhéteur, et où les règles de la décence ne sont pas toujours observées. La 1re édition a été donnée par Commelin, à Heidelberg, 1601, in-8o, sur un manuscrit de la bibliothèque palatine. L’auteur de la Bibliotheca critica, 2e partie, pm pose des corrections très-judicieuses, et fait en latin un joli extrait de ce roman. L’édition de Boden, en grec et en latin, Leipsick, 1776, in-8o, et celle de Mitscherlich, qui forme le 1er vol. des Scriptores erotici grœci, Biponti, 1792, in-8o, 4 vol., sont peu estimés. La meilleure est celle de Jacobs., Leipsick, 1820, in-8o. On recherche aussi celle qui a paru à Leyde, 1640, in-12, en grec et en latin, avec les notes de Cl. Saumaise. Ce roman a été traduit en français par Jacques de Rochemaure, 1556, in-16 ; par Belleforêt, 1568, in-8o ; par Baudouin, 1635, in-8o ; par Du Perron de Castéra, 1734. Monthcault d’Egly en a publié, la même année, une traduction libre. Clément de Dijon en a donné aussi une traduction en 1800, in-12. On a inséré celle de Du Perron de Castéra dans la bibliothèque des romans grecs, 1796-97. Enfin, les Amours de Clitophon et de Leucippe ont été reproduits en français sous le titre de Nouvel Anténor. 2o Un Traité sur la Sphère, pour servir d’introduction au poème d’Aratus. Ce traité se