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resserré, il voulut s’évader. Deux traîtres, sous prétexte de favoriser son évasion, le livrèrent à Antiochus, qui lui fit trancher la tête après l’avoir fait mutiler. Son usurpation n’avait duré que quatre ans. C-r.


ACHAIE ou ACHAIUS, roi d’Écosse, fils d’Etwin ou Etfin, fut élevé en 788 sur le trône, par le choix des peuples séduits par ses vertus. Son premier soin fut de rétablir l’union dans la noblesse. Il repoussa les Irlandais et les Anglais qui venaient souvent faire des irruptions en Écosse, et régna 31 ans avec beaucoup de prudence et de bonheur. Il contracta une alliance avec Charlemagne, auquel il envoya Aleuin, Rohan, Jean Scot, etc. Ce fut, dit-on, pour éterniser la mémoire de cet évènement, qu’il ajouta aux armes d’Écosse un double champ semé de fleurs de lis. Achaïus mourut en 819, et il eut pour successeur Congal III. T-d.


ACHARD, surnommé de Saint-Victor, né au comté de Domfront vers le commencement du 12e siècle, fut d’abord chanoine régulier de St-Augustin, ensuite deuxième abbé de St-Victor-lez-Paris, après Gilduin, qu’il remplaça en 1155. Choisi, en 1161, par Henri II, roi d’Angleterre, pour occuper le siége épiscopal d’Avranches, vacant par la mort d’Herbert, il mérite, par ses vertus et ses talents, la bienveillance et l’estime du monarque anglais. Il fut parrain d’Aliénor, fille de ce prince, depuis épouse d’Alphonse IX, roi de Castille. Achard mourut le 29 mars 1171. Son corps fut inhumé dans l’église de la Trinité, de l’abbaye de la Luzerne, au diocèse d’Avranches, dont il avait été le bienfaiteur. On a de lui : 1o  de Tentatione Christi, manuscrit de la bibliothèque de St-Victor ; 2o  de Divisione animæ et spiritus, manuscrit de St-Victor, dont les bibliothèques de Cambridge et du collège de Bennet possèdent des copies. C’est à tort qu’on lui attribue Vicat Sancti Geselini, sive Gotselini, dont Arnauld de Baisse a donné une édition, Douai, 1626, in-12 : cet ouvrage est d’un autre Achard, savant théologien, qui florissait également dans le 12e siècle, et auquel St. Bernard, dont il fut élève, confia la direction des novices du monastère de Clairvaux. R-t.


ACHARD (Antoine), né à Genève en 1696, reçu au saint ministère en 1722, dut, en 1724, à sa réputation, l’église du Werder à Berlin. Il eut la protection du prince royal de Prusse ; et ayant, en 1730, accompagné à Genève les fils de M. Finkenstein, il fut admis dans la compagnie des pasteurs. Huit ans après, le roi de Prusse le nomma conseiller du consistoire supérieur, et, en 1740, membre du grand directoire français, avec le titre de conseiller privé. Reçu en 1743 à l’académie de Berlin, il fut ensuite nommé inspecteur du collège français, et directeur de la maison de charité. Il est mort en mai 1772. Achard avait été en correspondance avec les jésuites Colonia, Tournemine, Hardouin, Porée, avec le P Lelong, et les Genevois Turretin, Tronchin et Vernet. Il prêchait souvent devant la famille royale de Prusse, et il excellait tellement dans la déclamation, qu’un célèbre comédien français qui était à Berlin, et qui y donnait des leçons, conseillait à ses écoliers d’aller aux sermons d’Achard. Ce ministre avait une constitution très-faible, et pendant vingt ans il ne vécut que de laitage. Les Mémoires de l’académie de Berlin, pour 1745, contiennent le canevas d’un ouvrage considérable, ou il aurait prouvé que l’homme était libre, et répondu aux difficultés de Spinosa, de Bayle et de Collins. On a publié ses Sermons sur divers textes de l’Écriture sainte, Berlin, 1774, 2 vol, in-8o. — Son fils, François, né à Berlin en 1753, membre de plusieurs sociétés savantes, a fourni un grand nombre de dissertations dans le Journal littéraire de Berlin. dans les Mémoires de la Société des Curieux de la nature, dans les Mémoires de l’Académie de Berlin, dans les Nouveaux Mémoires de l’Académie de Bavière, dans les Mémoires de l’Académie de Gottingue. On trouve la liste de ces dissertations dans l’Histoire littéraire de Genève, par Senebier, t. 3, p. 209 ; un grand nombre a été recueilli et publié en deux volumes en allemand. A. B-t.


ACHARD (François), né à Genève en 1708, conseiller de justice supérieure à Berlin, membre de l’académie royale de cette ville, y mourut en 1784 ; il a publié des Réflexions sur l’Infini matthématique, où il combat l’opinion de Fontenelle. Cet écrit se trouve dans les Mémoires de l’Académie de Berlin. A. B-t.


ACHARD (Claude-François), docteur en médecine, secrétaire de l’académie de Marseille, et bibliothécaire de cette ville, y naquit en 1753, et y mourut en 1809. On a de lui : 1o  Dictionnaire de la Provence et du comtat Venaissin, Marseille, 1785-87, 4 vol. in-4o. Les deux premiers contiennent le vocabulaire français et provençal ; les deux derniers sont consacrés à l’histoire des hommes illustres de la Provence ; Bouche, l’abbé Paul et quelques autres auteurs y ont coopéré. 2o  Description historique, géographique et topographique de la Provence et du comtat Venaissin, Aix, 1787, in-4o ; il n’a paru que le 1er vol. 3o  Tableau de Marseille, qui devait avoir deux volumes, et dont il n’a paru que le 1er. 4o  Bulletin des Sociétés savantes de Marseille et des départements du Midi, 1802, in-8o. 5o  Cours élémentaire de Bibliographie, ou la Science du Bibliothécaire, Marseille, 1807, 3 vol. in-8o, compilation assez indigeste, et très-incorrectement imprimée : à l’exception de quelques pages, c’est un extrait du Manuel typographique de Fournier, du Dictionnaire de Bibliologie de M. Peignot, etc. : l’immensité des connaissances que l’auteur exige dans un bibliothécaire dégoûterait de la science. Achard a aussi publié le Catalogue de la Bibliothèque de l’abbé Rive, 1793, in-8o, et de celle de Marseille. Il n’a donné que quatre feuilles du 1er vol. d’un Catalogue des Monuments du musée de Marseille. A. B-t.


ACHARD (François-Charles), chimiste allemand, né à Berlin, le 28 avril 1753, mort le 28 avril 1821, et directeur, depuis 1782, de la classe de physique de l’académie des sciences de Berlin, se livra de bonne heure à l’étude de la physique et de la chimie. Il s’était déjà fait connaître par un assez grand nombre de travaux, sinon bien remarquables, du moins, attestant un louable zèle pour les progrès