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comme son père, la passion de l’étude. Il obtint d’être docteur en droit avant dix-sept ans, chose assez remarquable, puisqu’elle donna lieu à une longue discussion dans l’académie de Bologne, pour savoir si les lois le permettaient. Il enseigna le droit, et fit des Gloses qu’il joignit à celles de son père ; mais elles sont peu estimées. Glossœ Cervotianœ vocatœ, dit Pancirole, ut plurimum rejiciuntur. M-x.


ACERBI (Henri), médecin italien, né à Costano, en 1785, perdit de bonne heure l’appui de son père, qui exerçait la chirurgie avec distinction, et dut à la générosité d’un parent les moyens de poursuivre ses études. Les belles-lettres captivèrent d’abord son imagination vive, qui lui inspira un petit poëme assez faible, intitulé la Venere celeste, publié en 1809, à Milan, 1 vol. in-4o. Mais bientôt il se livra tout entier à la médecine, et prit le titre de docteur à l’université de Paris. Après avoir visité les principaux établissements scientifiques de l’Italie, il vint se fixer à Milan, où il fut nommé médecin du grand hôpital et professeur d’histoire naturelle. Il mourut prématurément dans cette ville, le 5 décembre 1827. — En 1816, il avait donné une traduction italienne, enrichie de notes, du Traité d’hygiène et de Thérapeutique de Carminati. On a encore de lui les éloges du chirurgien Monteggia, Milan, 1816, in-8o, et du médecin Giannini, 1819, in-8o Ses Annotaziani di medicina prattica, Milan, 1819, in-8o, sont pleines de réflexions critiques et judicieuses sur la pratique de Locatelli, qui crut devoir y répondre. Son principal ouvrage est une Histoire raisonnée et fort intéressante, Milan, 1822, in-8o, de la maladie pétéchiale qui désola la Lombardie en 1816, et qui inspira le distique suivant à un poëte aigri par les malheurs de sa patrie :

Ecco d’Italia i fati,
Titi, tedeschi e frati.

Écrivain infatigable, Acerbi était l’un des collaborateurs de la Bibliothèque italienne qui se publie à Milan. Il a inséré un éloge d’Ange Politien dans les Vies des Italiens illustres. J-d-n.


ACERNUS (Sébastien-Fabian), Polonais, dont le vrai nom était Klonowicz, naquit en 1551 et mourut en 1608. Il fut bourgmestre et préteur de la ville de Lublin. La prodigalité de sa femme derangea tellement sa fortune, qu’il mourut dans la plus grande misère. Son poème latin, intitulé : Victoria deorum, in qua continetur veri heroi éducatio, et auquel il travailla pendant dix ans, le fit appeler l’Ovide Sarmate. Ce poëme est très-rare, parce qu’ayant été imprimé, vers l’an 1600, chez Sébastien Sternacius, imprimeur, des sociniens à Racau, il y eut ordre de brûler les exemplaires. Acernus a fait de plus, en polonais : Flis Albo, etc., Poëme de la Navigation des Dantzicois, Crae. s. a., Vars. 1643 ; Woreck Judaszow, etc., la Bourse de Judas, ou la Mauvaise acquisition des richesses, etc., Crac., 1603 ; Pamietnik, etc., Mémorial des ducs et rois de Pologne ; Pozar, etc., Exhortation à éteindre l’incendie, et Prédictions sur la défaite de Turcs, 1597 ; Disticha moralia Catonis interprete Seb. Fab. Klonowicio, Grec., 1895. C-u.

ACESEUS ou ACESAS, artiste grec, se rendit célèbre par le talent avec lequel il brodait les étoiles. Son fils, Hélicon, partages sa réputation et ses travaux. On voyait dans le temple d’Apollon Pythien plusieurs ouvrages sur lesquels leurs noms étaient inscrits ; mais leur chef-d’œuvre fut le manteau de Minerve Poliade, dont le temple était situé dans la citadelle d’Athènes. Rien n’indique le temps où vivait Aceseus ; suivant Athénée, il était né à Salamine ; les commentateurs ont pensé qu’il fallait entendre le bourg de Salamine, dans l’île de Chypre, et non pas Salamine, célébré par la déité de Xercès. L-S-e.


ACESIUS, évêque de Constantinople, sous le règne de Constantin, fut disciple de Novatus ; fondateur d’une secte dont la doctrine était que ceux qui avaient manqué de fidélité dans les temps de persécution, ou qui, après avoir reçu le baptême, avaient commis quelque péché mortel, ne devaient pas être admis à la communion de l’Église, même lorsqu’ils donnaient des preuves d’un repentir sincère. En 325, lors du concile de Nicée, Acésius, que Constantin avait invité à s’y rendre, quoiqu’il fut séparé de l’Église, soutint de nouveau ses opinions. L’empereur, sentant les dangers d’une doctrine aussi décourageante par sa sévérité, répondit à Acésius : « En ce cas, faites-vous une échelle, et montez au ciel tout seul. » D-t.


ACEVEDO (don Alonzo Maria), avocat éclairé de Madrid, à qui l’on doit, entre autres bons ouvrages, celui dans lequel il attaque l’affreux usage de la torture, défendu par certains jurisconsultes espagnols. Cet ouvrage parut en 1770 ; l’auteur mourut peu de temps après, à la fleur de l’âge, et laissa quelques écrits inédits qui prouvent beaucoup de lumières. B-g.


ACEVEDO (don Félix-Alvarès), général espagnol, né à Otero dans la province de Léon, fit ses études à l’université de Salamanque, fut recteur du collège de Saint-Pelago en 1799, puis avocat à Madrid, et entra dans les gardes du corps du roi. À l’époque de l’invasion de Napoléon (1808), cette troupe s’étant dispersée dans les provinces, afin de s’armer pour la cause de l’indépendance, Acevedo se rendit dans celle de Léon, où il fut nommé par la junte commandant des volontaires. Remarqué bientôt par le marquis de la Romana, il parvint au grade de colonel, et se distingua en plusieurs occasions, notamment au siégé d’Astorga. Il était employé en Galice en 1820, lors de l’insurrection qui éclata dans l’ile de Léon. À cette nouvelle, les autorités de la province ayant été déposées. Acevedo fut proclamé commandant général des troupes et membre de la junte : il marcha aussitôt en cette qualité contre la ville de Santiago, qui était défendue pour le roi par San-Roman. Ce général n’osa point l’attendre ; et Acevedo, qui avait reçu des renforts, le poursuivit jusqu’à Orensée, où il fit son entrée le 28 février. Il se remit bientôt à la poursuite de San-Roman dont il atteignit, le 9 mars, une colonne commandée par le comte de Torrejon. Il fit occuper une hauteur qui dominait la position de