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21 février 1557[1]. On a de lui : 1° Tractatus de Putridine, Venise, 1534, in-8o ; 2° Tractatus de Catarrho, ibid., 1536, in-8o ; 3° Tractatus de Natura et Usu lactis, ibid., 1536, in-8o. Cet ouvrage, qui renferme des observations utiles, a été réimprimé avec le traité de Sextus Placitum : de Medicine exanimalibus, Nuremberg, 1538, et Bâle, 1578, in-4o (Voy. Gaetan. Marini, Memoria degli archiatri pontif.) W-s.


ACCORAMBONI (Fabio), jurisconsulte, fils du précédent, naquit en 1502, à Gubio, fit ses études à Padoue, et se distingue tellement dans ses cours, qu’en les terminant il fut, à l’âge de vingt et un ans, nommé professeur en droit avec un traitement de 140 florins. Il passa, peu de temps après, à la première chaire des institutes et la remplit de la manière la plus brillante. Ses affaires l’ayant oblige de se rendre à Rome, en 1525, il y fut retenu trois ans, et y donna des leçons de droit canonique, avec un succès extraordinaire. Après le sac de cette ville par les troupes de Charles-Quint, il revint à Padoue et reprit sa chaire, restée vacante pendant son absence. Cédant aux instances du pape Paul III, il retourna, en 1540, à Rome, et fut nommé avocat consistorial, puis auditeur du tribunal de rote. Sous le pontificat de Paul IV, il fut créé référendaire de l’une et l’autre signature ; et, l’on dit qu’il aurait été fait cardinal, s’il n’avait pas tenu trop ouvertement pour le parti de Charles-Quint. Fabio mourut doyen de la rote en 1559, et fut inhumé dans l’église Ste-Marguerite, avec une épitaphe honorable. Outre un traité de Comparationibus, on lui doit plusieurs décisions insérées dans les Repetitiones in jure civili variæ, Lyon, 1553, in-fol. (Voy. Papadopoli, Hist. gymn. Patavis., t. 1, 252. ─ Félix Accoramboni, médecin, poëte et philosophe, était, suivant les biographes[2], fils de Jérôme, mais plus vraisemblablement son petit-fils. Comme son aïeul, il s’appliqua des sa jeunesse à la médecine, et fit dans cette science de rapides progrès. L’étude de la philosophie ancienne, celle de l’histoire naturelle et la culture des lettres remplissaient les loisirs que lui laissait la pratique de son art. Allié du pape Sixte-Quint, par son mariage avec une de ses parentes, il eut beaucoup à se louer de la générosité de ce pontife, et en témoigna sa reconnaissance en lui dédiant le recueil de ses ouvrages, imprimé à Rome, en 1590, in-fol. Ce volume contient : 1° Commentarius obscuriorum locorum et sententiarum in omnibus aristotelicis scriptis ; et controversiarum inter platonicos, Galenum et Aristotelem, Examinatio ; 2° Annotationes in librum Galeni de Temperamentis ; 3° Sententiarum difficilium Theophrasti in libro de Plantis Explication ; 4° de Fluxu et Refluxus Maris. Le commentaire sur Aristote a reparu sous le titre : Interpretatio obscuriorum locorum et sententiarum Aristotelis, Rome, 1600 ; et sous celui de Vera mens Arislotelis, vive Explicatio in opera ejus, ibid., 1605 ; mais les exemplaires avec ces différents frontispices sont de la même édition. Ses notes sur le livre des Plantes de Théophraste ont été reproduites également sous un nouveau titre : Adnotationes in Theophrastum de Plantis, Rome, 1603. C’est par inadvertance que, dans l’Examen critique des Dictionnaires, p. 8, Barbier fait des Sententiarum Explicatio et des Adnotationes deux ouvrages différents. Les notes de Félix sur Théophraste sont très-estimées. Fabricius regrette qu’on ne les ait pas insérées dans la belle édition de l’Historia Plantarum, Amsterd., 1614, in-fol. (Voy. Fabricius, Bibl. gr., 11, 2377.) W-s.


ACCORSO (Mariangelo), natif d’Aquila, dans le royaume de Naples, fut un des plus savants critiques de son temps. Il fleurit dans la première moitié du 16e siècle, et vécut longtemps à la cour de Charles-Quint, qui l’estimait beaucoup, et pour le service duquel il fit des voyages en Allemagne, en Pologne et dans d’autres pays du Nord. Il était très-versé dans les langues grecque, latine, française, espagnole et allemande, et fut un des plus célèbres antiquaires de son siècle ; il rassembla un grand nombre de monuments dont il enrichit le Capitole. Son occupation favorite était de corriger les passages des auteurs anciens, à l’aide des manuscrits, qu’il recherchait avec beaucoup de soin ; et le premier ouvrage qu’il publia est une preuve de son érudition ; et de son talent dans ce genre de travail. Ce sont des observations : Diatribœ in Ausonium, Solinum et Ovidium, Rome, 1524, in-fol. ; le frontispice est orné de la gravure de monuments antiques, parmi lesquels ou reconnaît l’Apollon du Belvédère, une Minerve et deux beaux bas-reliefs qui représentent, l’un, l’Enlèvement de Proserpine ; l’autre, la Mort de Mëléagre. J’indique ces gravures peu connues, parce qu’elles peuvent servir pour la restauration de ces monuments. L’auteur a ajouté à la fin une fable qu’il intitulée Testudo. Ces diatribes ont aussi été insérées, mais non pas en entier, quoique le titre le porte, dans l’édition d’Ausone, cum notis variorum, Amsterdam, 1671 in-8o ; on les trouve encore dans l’édition à l’usage du dauphin, donnée par J. B. Souchay, Paris, 1730, in-8o On avait accusé Accorso de plagiat, en prétendant qu’il s’était approprié, dans ses diatribes sur Ausone, le travail de Fabrizio Varano, évêque de Camérino ; mais il s’en justifia par un serment solennel et assez remarquable, dont voici la traduction : « Au nom des dieux et des hommes, de la vérité et de la sincérité, je jure solennellement, et si quelque déclaration peut lier plus qu’un serment, je déclare de cette façon, et désire que ma déclaration soit regardée comme strictement vraie, que je n’ai jamais vu ni lu aucun auteur dont mes remarques aient reçu la moindre assistance ou le moindre avantage. J’ai même eu soin, autant qu’il était possible, toutes les fois qu’un auteur a publié des observations que j’avais déjà faites, de les effacer de mes propres ouvrages. Si, dans cette déclaration, je suis un faussaire, que le pape punisse

  1. Dans l’Examen critique des Dictionnaires, Barbier a donné un article a Jérôme Accoramboni, d’après la Bibliothèque des médecins de Carrère ; mais il y reproduit les inexactitudes et les erreurs de son devancier, qu’il n’aurait pas du copier si fidèlement.
  2. Les traducteurs de la Biographie universelle en italien, au lieu de copier sans examen les articles Accoramboni de Barbier, auraient du chercher à donner quelques éclaircissements sur la filiation de ses deux personnages ; car si, comme ils le disent, Félix, vivant en 1600, est fils de Jérôme, né en 1467, c’est un fait qui méritait bien d’être remarqué.