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ramena des architectes et d’autres artiste qu’il employa à embellir son église. Il l’enrichit d’ornements magnifiques, et y fonda une musique permanente. Banni de son siége, on ne sait trop pour quelle raison, il y fut rétabli ensuite. Après sa mort, arrivée en 740, il fut mis au nombre des saints et ses reliques opérèrent, à ce qu’on assure, plusieurs miracles. Acca n’était point étranger à la littérature ; il forma une bibliothèque consistant principalement en livres ecclésiastiques, et écrivit en latin un Traité sur les souffrances des Saints, des Offices pour son église, et des Lettres à ses Amis, parmi lesquelles il en est une adressée à Bède, qui lui donne des avis sur l’étude des Écritures. S-d.


ACCARIAS DE SERIONNE. Voyez Serionne.


ACCARISI (Albert), né à Cento dans le Ferrarais. Fontanini, dans sa Bibliothëque italienne, dit que ce fut le premier qui publia un vocabulaire italien. Son ouvrage, imprimé en 1543, a pour titre : Vocabulario, Gramatica e Orlografa della Lingua volgare ; mais Apostolo Zeno a fait voir qu’avant ce temps, avaient paru, en 1535, un Vocabulaire des expressions de Boccare, par Lucilio Minerbi, et, en 1536, celui de Fabricio Luna, imprimé à Naples, par Jean Sultzbach, et qui, s’il est inférieur à celui d’Accarisi, donna au moins à celui-ci l’idée de travailler sur le même plan. Il a aussi laissé des Observations sur la Langue vulgaire, imprimées par le Sansovino, en 1562, in-8o, avec d’autres observations sur ce même objet, du Bembo, de Gabriello, Fortunio et autres auteurs. G-é.


ACCARISI (François), jurisconsulte italien, ne à Ancône, fit ses études à Sienne, où Bargaglio et Benevolente furent ses maîtres. Bientôt il professât lui-même, et expliqua pendant six ans les institutes à Sienne, puis fut chargée d’expliquer les Pandectes ; mais son plus grand titre de gloire est d’avoir été choisi par le grand-duc Ferdinand Ier pour professer le droit civil. Il professa avec une telle distinction, que ses nombreux disciples le comparèrent à Cujas. Bargaglio étant mort, Accarisi lui succéda dans la place de professeur ordinaire en droit, et la remplit avec succès pendant vingt ans. Sa réputation devint si grande que toutes les universités de l’Italie voulurent se l’attacher. Il résista longtemps aux instances qui lui étaient faites de toutes parts, mais enfin il céda aux promesses du duc de Parme, et accepta le grade de conseiller dont le souverain l’honora ; cependant le grand-duc ne voulut pas souffrir qu’Accaris fût longtemps au servi d’un autre prince, et le fit revenir dans ses États, en lui donnant la première chaire de jurisprudence à l’université de Pise. Il exerça cet emploi jusqu’à sa mort, le 4 octobre 1622. On est étonné qu’un jurisconsulte, dont l’érudition et l’éloquence étaient connues de toute l’Italie, n’ait pas laissé d’ouvrages imprimés. Moreri dit bien qu’il a laissé divers Traités de droit, mais Nicius Erythræeus, le seul auteur cité par Moreri qui ait parlé de ce savant italien, n’en fait aucune mention. M-x.


ACCARISI (Jacques), de Bologne, professa la rhétorique à Mantoue, et mourut étant évêque de Veste, en 1654. On a publié de lui un volume de discours latins sur des sujets de piété. Avant d’expliquer à Rome, en 1656, le livre d’Aristote de Cœlo, il soutint dans un discours, par des arguments théologiques et philosophiques, l’immobilité de la terre et le mouvement du soleil autour d’elle, Terrœ quies, solisque molus démonstratus primum lheologica, tum pluribus philosophi rationibus ; disputatio. Jacobi Accarisi, etc., Rome, 1736, in-4o. Plusieurs dissertations et autres ouvrages du même auteur sont restés manuscrits, entre autres : 1o de Natalibus Virgilii ; 2" de Conscribenda tragœdia ; 3o Historia rerum gestarum a sacra congregatione de fide propagande, etc., duobus annis 1630, 1631 ; 4o Epistolæ latinæ : 5o la Guerre de Flandre, du cardinal Bentivoglio, traduite en latin. Mazzuchelli croit qu’aucun de ces derniers ouvrages n’est imprime. G-é.


ACCIAIUOLI, (Nicolas), grand sénéchal de Naples. Sa famille était originaire de Brivia, et tirait son nom du commerce de l’acier, qui était sa profession. Elle se divisa en plusieurs branche, dont une s’établit à Florence, où elle obtint un rang distingué sans quitter son commerce : c’est de cette branche que naquit Nicolas, le 12 septembre 1310, à Florence. La source de sa fortune à Naples fut l’ascendant qu’il prit par les agréments de sa figure et de son esprit sur Catherine de Valois, veuve de Philippe, prince de Tarente, qu’on appelait l’impératrice de Constantinople. Elle lui confia l’éducation de son fils Louis de Tarente. Il resta fidèle à ce prince dans les circonstances difficile où le jetèrent les malheurs de la reine Jeanne Ire, qu’il conduisit à Avignon lorsqu’elle vint s’y réfugier ; et, lorsque Louis l’eut épousée solennellement, il disposa tout pour leur entrée à Naples et leur couronnement. C’est par la reine Jeanne qu’il fut fait grand sénéchal, et chargé de l’administration du royaume pour récompense des services qu’il lui avait rendus. Il fut un de ses plus fidèles ministres ; seul incorruptible, au milieu d’une cour licencieuse, il travaillait avec persévérance à réparer les maux que Jeanne attirait sur son royaume par ses crimes et ses imprudences. Il fut des derniers à quitter Naples lorsque la reine fut réduite à s’enfuir, et que le roi de Hongrie envahit le royaume pour venger son frère André, époux de Jeanne, qu’elle avait fait périr. Acciaiuoli alla demander des secours aux Florentins, ses compatriotes, et sut les intéresser en faveur de la petite-fille du roi Robert, leur fidèle allié. Par leur aide, et avec l’appui des généraux qu’il avait gagnés, il ramena Jeanne dans Naples en 1353, et leva, par son crédit, une armée auxiliaire pour chasser les condottières qui ravageaient le royaume : mais la cour, toujours indigente, ayant refusé une solde à cette armée, elle alla tout entière se joindre aux ennemis. Le grand sénéchal mourut en 1366, comblé d’honneurs et de richesses. Sa Vie. écrite par Matteo Palmieri, a été imprimée au t. 13e de la Collection des Historiens d’Italie, par Muratori. S. S-i.


ACCIAIUOLI (Rénier), duc d’Athènes, neveu du grand sénéchal, avait été appelé à Naples et adopté par son oncle, qui le plaça à la cour de Marie de Bourbon, impératrice latine de