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ce patriarche, prétendent qu’il fit le voyage de la Mecque, et qu’il commença à y bâtir le temple. Les Juifs ont toujours honoré sa sépulture et sa mémoire ; mais leurs rabbins ont mêlé dans l’histoire d’Abraham la vérité avec le mensonge. Le traité Jetzirah, ou de la Création, Paris, 1552, Mantoue, 1562, et Amsterdam, 1642, in-4o, qu’on lui a faussement attribué, est, dit-on, du rabbin Akiba : il a été traduit en latin par Postel et Rittangel. Aux premiers siècles du christianisme, les hérétiques séthiens débitèrent une Apocalypse d’Abraham. Origène a cité aussi un prétendu ouvrage de ce patriarche. T-d.


ABRAHAM-BEN-R.-CHIJA ou HAJA, c’est-à-dire le prince, rabbin espagnol ; né vers l’an 1070, écrivit un ouvrage sous le titre de Meghillath Hamegalek, c’est-à-dire Volume du révélateur, dans lequel il traite de l’époque, de la résurrection des morts et de celle à laquelle, selon lui, le Messie doit naître. Ce livre est cité par Pic de la Mirandole, dans son Traité contre les Astrologues, et par Abrabanel, dans son Commentaire sur le Pentateuque. Abraham-Ben-R.-Chija se distingue surtout par ses connaissances astronomiques, et composa un ouvrage de géographie et d’astronomie, dont une copie fut, dans la suite, envoyée à Sébastien Munster, qui la publia en hébreu, sous ce titre : Sphœra mundi, describens figuram terræ, dispositionemaue orbium cælestium et motus stellarum, auctore rabbi Abraham, etc. ; Bâle, 1546, in-8o. Buxtorf et Wolf se trompent en disant que cette édition fut accompagnée d’une traduction latine d’Oswaldus Schreekenfuchsius. Abraham-Ben-R.-Chija est encore l’auteur d’un ouvrage astronomique, dans lequel il traite des planètes, des deux sphères, et du calendrier des Grecs, des Romains et des Ismaélites, et d’un livre de Géométrie, avec l’explication des triangles sphériques, et la conversion des angles et des cercles ; d’un traité de musique et d’un ouvrage de morale. Tous ces écrits se trouvent à la bibliothèque du Vatican. D-g.


ABRAHAM-BEN-CHAIM, célèbre rabbin, auteur d’une Bible imprimée, en 1488, à Sancino, et qui passe pour être la première édition complète du texte hébreu. Elle est en beaux caractères carrés, dans le goût de celles de Bomberg, avec des points et des accents. On n’en connait que quatre exemplaires, dont deux à Rome, dans les bibliothèques Barberini et de Ste-Prudentienne, un troisième dans celle du grand-duc de Toscane, et le quatrième chez le margrave de Dourlac. Ben-Chaim a composé d’autres ouvrages. T-d.


ABRAHAM USQUE, juif portugais du 14e siècle, composa, en commun avec Tobie Athias, une traduction espagnole de la Bible, sous ce titre : Biblia en lengua espagnole, traduzida palabra por palabra de la verdad Hebraïca, por mui eccelentes Letrados, Ferrare, 1553, in-fol., caractères gothiques. Cette version, trop littérale pour être lue avec suite et profit, n’est, au dire de quelques hébraïsants, qu’une compilation de Kimchi, de Ruschi, d’Aben-Ezra, de la paraphrase chaldaïque et de quelques anciennes gloses espagnoles. Les auteurs annoncent, dans la préface, qu’ils ont suivi la version latine de Pagnin : mais cette assertion n’est pas fondée, et semble n’avoir en pour but que de tromper les rigueurs de l’inquisition. On en fit ; en 1630, une seconde édition, destinée aux chrétiens espagnols. La version à l’usage des juifs est la plus rare et la plus recherchée. C. W-r.


ABBAHAM de Ste-Claire (proprement Ulrich-Megerle), né en 1642, à Krœhenheimstetten, en Souabe, entra, en 1662, dans l’ordre des augustins, et fut longtemps prédicateur du couvent de Taxa, en Bavière. Appelé à Vienne en 1669, il fut prédicateur de la cour jusqu’en 1709. Il porta dans la chaire un esprit comique et original qui le faisait écouter, et auquel il dut souvent l’utilité de ses remontrances : il mélait ses sermons de plaisanteries et de petits contes. Ses écrits sont remarquables par leur singularité et la bizarrerie de leur titre : Judas archicoquin ; Fl du monde ! Attention, soldat ! Il en a laissé un grand nombre. Un des principaux est un traité de morale, divise en cent chapitres, contenant des préceptes pour tous les états, et intitulé : Quelque chose pour tous. G-t.


ABRARAHAM ECHELLENSIS. Voyez Échellensis.


ABRAHAM (Ben David), savant rabbin du 12e siècle, enseigna avec une grande renommée a l’école juive de Beaucaire. Ses leçons sur la loi et le Talmud attirèrent dans cette ville une grande foule de disciples. Sa libéralité, dit Basuage, égalait son savoir ; il fournissait aux étudiants la nourriture du corps en même temps que celle de l’esprit, et entretenait à ses frais ceux dont la misère aurait pu ralentir les progrès. Ses commentaires sur les textes sacrés ne nous sont pas parvenus. C. W-r.


ABRAHAM (Ben Isaac), beau-père du précédent, vivait dans le 12e siècle, à Montpellier, où il devint chef de la synagogue. Quelques biographes le représentent comme un grand cabaliste ; d’autres affirment qu’Élie lui apparaissait pour lui dicter ses interprétations mystiques de l’ancienne loi. Nous avons de lui, sur les coutumes et les cérémonies des Juifs, un livre dont Hottinger fait mention dans sa Bibliothèque orientale, Bartolocci et Wolf dans leurs Bibliothèques, ainsi que Bernard de Rossi dans son Dictionnaire des auteurs hébreux. C. W-r.


ABRAHAM, fils de Salomon Jarchi (Voy. ce nom), a écrit des commentaires sur quelques livres d’Ezéchiel. Un fragment de cet ouvrage se trouve dans les manuscrits de la bibliothèque du Vatican ; le manuscrit 945 de Bernard de Rossi renferme aussi plusieurs traités du même auteur sur des matières qui tiennent aux lois et aux mœurs. C. W-r.


ABRAM (Nicolas), né en 1589, à Xaronval, village de la Lorraine, entra, en 1616, chez les jésuites, fut appelé à professer la théologie à Pont-à-Mousson, remplit cette chaire durant dix-sept ans, et mourut dans ces fonctions pénibles, le 7 décembre 1655. Modeste jusqu’à la simplicité, et ne soupçonnant pas son mérite, il porta la défiance de soi-même à un degré rare parmi les gens de lettres. Ses ouvrages sont : 1o un savant Commentaire en 2 vol. in-fol., sur quelques harangues de Cicéron ; Paris, 1631. Les excellentes observations qu’il contient se trouvent