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CLÉ » la souhaitait plus qu’eux. » Le pape, souffrant les horreurs de la faim, et craignant les atteintes de la maladie c’pidemique qui commençait à ravager Rome à la suite des excès de tout genre commis par une soldatesque avide et cruelle, se vit obligé de capituler à toutes les conditions que lui imposa le prince d’Orange, qui avait succède’ dans le commandement de l’armée an connétable de Bourbon. Cependant, le pape demeurait encore prisonnier. Charles-Quint ne voulut consentir à son élargissement qu’après avoir obtenu des otages et des places de sûreté. On lui abandonna cinq cardinaux, qui trouvèi-ent le moyen de se sauver par une cheminée. Le pape se trouva de son côté réduit à employer lî soumission et la feinte. Il se réconcilia avec le cardinal Colonne, qui lui procura les moyens de se déguiser en marchand et de s’enfuir à Orvicle. Le pape fut à peine en liberté, que le roi d’Angleterre lui fit demander son approbation pour répudier Catherine d’Arragon. Cette demande choquait les intérêts de Charles-Quint , et Clément , qui craignait de l’offenser, publia contre Henri VIII la fameuse bulle du mois de mai i554, qui eut des suites si funestes. Clément acheva de se réconcilier avec Charles-Quint. 11 le couronna empereur à Bologne. Il eut, en i535, une entrevue avec François I". à Marseille, où il conduisit Catherine, sa nièce, pour épouser le second des fils du roi de France, alors duc d’Orléans, et qui monta depuis sur le trône sous le nom de Henri II. Clément VII mourut à Rome, le 25 septembre i534- 11 voulut opérer la réforme des mœurs en Italie et à Rome, surtout dans le clergé ; mais la Lulle qu’il donna à ce sujet fut mal observée. Il en donna une autre pour autoriser l’institut des CLÉ a :» tbéatins qui venait de s’établir. Il approuva également celui des capucins qui commençait à se former. Il envoya des missionnaires dans le Mexique. Sur la fin de l’année iSi^, il publia le jubilé de l’année suivante , qui attira peu de monde à Rome. Les grâces spirituelles commençaient à s’avilir, à force d’être prodiguées. Il enrichit Ik bibliothèque du Vatican d’un grand nombre de volumes. On a de lui plusieurs lettres an roi de France, au roi d’Angleterre et à quelques savants. Ses lettres à Charles-Quiut , publiées sous ce titre : Episloïœ démentis VII ad Carolum V, altéra Caroli V, démenti respondentis, i S-i^, in-4". , sont très rares. Paul 111 lui succéda. D— s. CLÉMENT Ml , regardé comme pape. ( Vay : Robert de Genève. ) CLÉMENT Vlll , élu pape le 5o janvier iSya, succéda à Innocent V. 11 s’appelait Hippol. Aldohrandini , était né à Fano, d’une famille originaire de Florence , avait été d’abord auditeur de rote et référendaire de Sixte V, qui le fit cardinal en i585. Il confirma par une bulle le décret du concile de Trente, qui défend les duels, comme aussi contraires à la religion qu’à l’humanité. Les Espagnols et les ligueurs eurent d’abord quelque faveur auprès de lui ; mais enfin il se rapprocha de Henri IV, dont il reçut l’abjuration par le ministère des cardinaux d’Ossat et Duperron ( voy. d’Os-SAT et DvPERROîî ), eu iSgS. L’événement le plus important de sou pontificat fut le commencement de ces querelles sur les matières de la grâce, qui s’étendirent dans tout le cours du Ar". siècle, et causèrent encore quelques troubles dans l’âge suivant ( Vojr. Calvin et Molina ).Cc fut au milieu du 1 1)’. siècle que l’orage éclata avec le schisme de la réforme. L«