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notre secrétaire d’Etat peut avoir composées n’ont jamais vu le jour. On n’a de lui qu’un opuscule facétieux en prose, publié sept ans après sa mort, et que les amateurs recherchent, mais ne trouvent qu’assez difficilement. Il est intitulé : Les louanges de la Folie, traicté fort plaisant en forme de paradoxe traduict d’italien, etc., Paris, Hertman Barbe, 1566 ; aussi Poitiers, chez les de Marnef et Bouchet frères, même date, petit in-8º. Le Bulletin du bibliophile, 6e série, p. 95, en annonce une édit. de Lyon, Benoist Rigaud, 1567, également petit in-8º. On l’a aussi réimprimé dans le recueil de Paradoæes, traduit en grande partie d’Ortensio Landi (Voy. ce nom, gr. cap. 331), édit. de Rouen, Nic. Lescuyer, 1583, in-16, et dans une ou deux autres édit. du même recueil. L’auteur original du petit écrit dont du Thier a donné la version ou plutôt l’imitation, est Ascanio Persio, comme on l’a déjà dit d’ailleurs à son article (ger. cap. 497). Cette bagatelle, plus rare encore que la traduction française, a paru en Italie sous le titre de la Pazzia, stampata in India pastinaca[1], per messer non mi biasimate, etc., petit in-8º, sans date ; autre édit. en 1551 , sans nom de lieu (Voy. le Man. du libr, au mot Pazzia). — Jean du Thier eut un neveu auquel Lacroix du Maine, dans sa Bibliothèque, à l’article de l’oncle, donne le prénom d’Olivier, et, à l’article qu’il lui a spécialement consacré, celui de Julien[2]. Ce gentilhomme qui florissait en 1574, était, suivant l’ancien bibliothécaire, un excellent poète latin et français, et un grand musicien. Il avait aussi traduit en notre langue l’histoire romaine de Velleius Paterculus ; mais il paraît qu’on n’a imprimé de lui que le mauvais sonnet qui se trouve à la fin de la Bibliothèque que nous venons de citer (édit. in-4º), parmi les pièces destinées à la célèbrer ainsi que son auteur. B—l—u.

THIERRY (Jean), savant du xvie siècle, sur la vie duquel on ne trouve aucuns renseignements. Il naquit à Beauvais, mais ne nous est connu que par la mention que font de lui, dans leurs bibliothèques, La Croix du Maine et du Verdier, et par le témoignage que lui rend le célèbre imprimeur Robert Estienne, dont il fut le collaborateur pour la rédaction du Thesaurus linguæ latinæ. Dans la préface de ce Dictionnaire, si remarquable alors, Robert déclare qu’il est infiniment redevable à la coopération de Jean Thierry, sans laquelle, il reconnait qu’il aurait eu peine à achever cette entreprise. Ce qu’il ajoute sur ce savant de

    C’est possible ; mais il est bon de remarquer que les quatre secrétaires d’alors faisaient le travail des neuf ou dix ministres d’aujourd’hui, et n’avaient chacun que trois mille livres tournois par an, pour leurs gages, pensions et entretenement.

  1. Ce mot, au propre, veut dire panais, et au figuré, jaserie, babil, etc. suivant le vocabulaire de la Crusca, on le joint alcuna volla per is chezzo all’India (l’Inde joyeuse, babillarde). Ficcar pastinache signifie à peu près la même chose que ficcar carote, c’est-à-dire, hâbler, craquer, en faire accroire, en donner à garder.
  2. Fauvelet du Toc nous apprend qu’à la mort de Jean, ses biens passèrent aux enfants de Marie Thier, sa sœur, qui avait épousé Antoine le Crec, écuyer, sieur des Grands-Maisons. Ces enfants reprirent probablement le nom et les armes de leur oncle ; mais parmi eux et leurs descendants mentionnés par Fauvelet, nous ne voyons aucun individu portant le prénom de Julien.