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Ministère de la réforme et le Parlement réformé, 1833, in-8º, et il a, de plus, concouru à la rédaction de plusieurs journaux entre autres du National. C—f—e.

THIBAUT (Jean), médecin empirique français, avait vu le jour dans la seconde moitié du xve siècle, on ne sait en quel lieu, ni en quelle année. 0utre l’art de guérir, il pratiquait l’astrologie ; se mêlait de prédications, et prenait le titre de médecin ordinaire du roi Louis XII. Il paraît qu’il ne fit pas fortune en France, car il se retira dans les Pays-Bas, où il fut, à ce que l’on croit, attaché à la maison de Marguerite d’Autriche, tante de Charles-Quint. En 1529, il se trouvait à Cambrai, lors du célèbre traité conclu entre cette princesse et Louise de Savoie. Témoin des fêtes qui se donnèrent, à cette occasion, il en écrivit une sorte de relation. sur le titre de laquelle il se qualifie d’astrologue de l’Impériale Majesté et de Madame. Nous ne pouvons dire s’il resta au service de Marguerite jusqu’à la mort de celle-ci, c’est-à-dire jusqu’au 1er décembre 1530 ; mais dans le courant de cette même année, il s’était rendu à Malines, où une maladie épidémique, la suette anglaise, faisait force ravages. Les médecins de cette ville, ayant voulu le troubler dans l’exercice de sa profession, il eut recours au fameux H.-C. Agrippa, qui adressa au parlement de Malines une attestation, datée d’Anvers, en faveur du médecin français (Voy. Agrip. Epist. v1, 7), dont il fait un grand éloge, déclarant que si, lui Agrippa, ou quelqu’un des siens était malade, il aurait plus de confiance dans les lumières et l’expérience de l’honorable maître Thibaut, que dans celle d’aucun des docteurs de Malines. On ignore l’effet que produisit cette pièce fort injurieuse pour ces derniers. Ce qu’il y a de certain, c’est que bientôt après Thibaut abandonna les Pays-Bas et vint à Paris, prétendant y avoir été appelé par le roi lui-même, et s’intitulant en conséquence médecin ordinaire et astrologue de François 1er. Mais, dès qu’il eut traité quelques malades, les médecins de la capitale lui intentèrent un procès qui, de la prison, aboutit pour Thibaut à l’interdiction de tout exercice de la médecine (Voy. sur cette affaire, qui se passait en 1536, des détails plus circonstanciés dans l’Histoire de l’Université de Paris, par Crévier, V, 307-310). Toutefois notre Esculape ne semble pas avoir tenu beaucoup de compte des arrêts portés contre lui. « Il était encore à Paris en 1538, dit l’historien que nous venons de citer, et il tâchait toujours, ajoute-t-il, de tirer parti de son admirable talent de guérir les maladies par la connaissance des astres. On pense qu’il mourut en 1545. Il avait composé et fait imprimer (c’est encore Crévier qui parle), un livre mêlé de médecine et d’astrologie, qu’il reconnaissait. Il en désavouait un autre qui lui était attribué, et qui consistait en pronosticatiom et almanachs. Le parlement ordonna que trois docteurs de la Faculté examinassent ces livres en présence de deux commissaires de la cour, qui en firent leur rapport, etc. Le résultat fut, dit-on, la censure des deux ouvrages. L’almanach, ou les almanachs en question, étaient réellement coupables de plusieurs torts du même genre. Sa manie de prophétiser l’avait plus d’une fois fait tourner en ridicule. La Monnoie