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rances de l’empereur Basile avaient passé sur son second fils, le prince Léon qu’il avait eu de l’impératrice Eudoxie et qui était couronné depuis l’an 870 (Voy. Léon VI t. XXIV, p. 141). Ce jeune prince qui, ayant depuis succédé à son père, fut surnommé le Sage, le Philosophe, ne pouvait se souvenir sans en être affligé, du crédit que Théodore avait pris sur l’esprit de son père ; il en parlait hautement comme d’un vil séducteur qui avait abusé constamment de lui, de la confiance de l’empereur. Théodore résolut de s’en venger. Sous l’apparence de donner au jeune prince un conseil d’ami, il lui dit : « Etant le premier, après votre père, vous devriez, lorsque vous le suivez dans ses promenades ou à la chasse, porter de quoi le défendre si cela devenait nécessaire. » Il n’était sans doute point d’usage alors que ces princes portassent l’épée ou d’autres armes en temps de paix ; Léon, donna dans le piége et, devant suivre son père à la chasse, il mit un couteau dans ses brodequins, ce que Théodore se hâta d’aller annoncer à l’empereur, en lui insinuant que son fils voulait lui ôter la vie, qu’il n’avait qu’à lui faire tirer ses brodequins ; qu’il y trouverait ce que le prince y avait caché. Etant sortis ensemble, comme à l’ordinaire, l’empereur, pour s’en assurer, demanda un couteau, dont il feignit d’avoir besoin. Léon qui ne se doutait de rien se hâta de tirer le sien. Basile, le tenant pour convaincu, le fit jeter en prison, après lui avoir ôté ses brodequins rouges (c’était une marque de la dignité impériale). D’après les instigations de Théodore, le père aurait peut-être fait crever les yeux à son fils, si le sénat n’avait apaisé son ressentiment ; mais il le laissa détenu dans une dure captivité. L’empereur étant mort quelque temps après, Léon qui lui succéda, instruit que Photius et Théodore avaient formé un complot pour élever sur le trône impérial une de leurs créatures, fit instruire leur procès ; mais on ne put les convaincre, Théodore ayant rétracté les aveux qu’il avait faits auparavant. L’empereur le fit frapper de verges et lui fit crever les yeux, puis il le rélégua en Natolie. Quelques années après, il le rappela à Constantinople et lui donna une pension sur une église. Théodore survécut au prince, n’étant mort que vers l’an 912. G—y.

THÉODORE (Méliténiote), grand sacellaire ou sacristain de l’église patriarcale de Constantinople, vécut, à ce qu’il paraît, dans le même temps que Constantin Méliténiote, qui, archidiacre du patriarche de Constantinople, mourut avec son prélat en exil l’an 1284. Allatius a publié de ce dernier : Constantini Meliteniotæ, de unione latinorum et græcorum et de processione Spiritus Sancti liber, gr.-lat., Rome, 1659, in-4º. Théodore Méliténiote a écrit en trois livres un Traite d’astronomie qui n’a pas été publié. L’introduction et le premier chapitre de cet ouvrage, tirés d’un manuscrit appartenant à la bibliothèque d’Isaac Vossius, ont été publiés sous ce titre : Theodori Meliteniotæ, magni sacellarii magnæ Ecelesiæ Constantinopolitanæ præmium in astronomiam, gr.-lat., Paris, 1663, in-4º. Ce petit ouvrage étant très-rare, Fabricius l’a réimprimé dans sa Bibliotheca græca, t. IX, p. 199. Il se trouve à la Bibliothèque royale, en grec manuscrit, no 2290. G—y.