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et Dugazon vivaient encore ; mais l’âge arrivait, et ils aidèrent franchement à l’engagement d’un comique qui devait leur succéder. Thénard fut donc engagé et, en 1809, il se trouva chef d’emploi des valets, remplaçant Dugazon et Dazincourt. En 1810 il fut reçu sociétaire et, en moins de deux ans, son talent se fortifia tellement qu’il surpassa tous ses rivaux. Son jeu avait gagné une animation, un comique remarquable et de très bon goût, ne hasardant pas de charges blâmables. Acteur studieux, et fort laborieux, doué d’une très grande mémoire il était toujours prêt, sachant par cœur tout son Molière et les autres maîtres de la scène. C’était un Figaro aussi pétillant que rusé Mascarille. il mourut à Paris, en octobre 1825, jouissant de sa pensisn de retraite, et emportant les regrets de la société, à laquelle il avait appartenu. — Son frère (Auguste), qu’on surnommait Coco Thénard, qui n’avait point réussi à son début, comme nous l’avons dit, joua ensuite sur plusieurs théâtres de Paris, et notamment à celui de l’Impératrice, où il eut quelque succès. — Sa sœur, Mlle  Thénard, n’a pas cessé d’être pensionnaire et une actrice très remarquable du Théâtre-Français. — Son fils s’est fait remarquer à l’0péra-Comique, dans les rôles de jeunes premiers, autrement dit : Ellevious. Bon musicien, il chantait avec goût, et jouait la comédie avec une distinction remarquable. Il quitta Paris, vers 1833, pour le théâtre de Bruxelles, où il était aussi fort goûté ; et il est mort dans cette ville. Z.

THENAUD (Jean), nommé à tort Thavoud, par Lacroix du Maine, et Terraud, par le P. Labbe, était né vers le milieu de la seconde moitié du xve siècle, probablement dans l’Angoumois, peut-être même dans la capitale de cette province. Il paraît que sa famille n’était pas riche ; mais il dut à la protection de Louise de Savoie le moyen de faire ses études, et de se livrer à son goût pour les courses lointaines. Ayant pris l’habit de Saint-François, il devint maître ès-arts, docteur en théologie et prieur du couvent des cordeliers d’Angou1ême. Le 2 juillet 1511, il partit pour le Levant ; parcourut diverses contrées, visita les lieux saints, et, au retour de ses pérégrinations, en publia une relation intitulée : Le Voyage et itinéraire d’oultre mer, etc. Paris, en la rue Neufve-Notre-Dame, à l’enseigne Saint-Nicolas ; petit in-8º, goth. de 64 feuillets. Ce volume curieux et fort rare, est sans date et sans nom d’imprimeur ; mais on croit qu’il parut chez la veuve de Jean Saint-Denis, laquelle demeurait à l’adresse ci-dessus (Man. du lib. 4). Les autres productions de J. Thenaud sont restées inédites. En voici les titres, accompagnés de quelques détails extraits du grand et bel ouvrage, dans lequel M. Paulin Paris, décrit, avec autant de science que de goût, les nombreux manuscrits français, etc. de notre bibliothèque impériale [1]. I. Lignée de Saturne, composée pour « Louis XII, au moment de la conquête du Milanais. » Outre le manuscrit de cette pièce, déjà cité, par le P. Labbe, le P. de Montfaucon (Biblioth. Bibliothecar. Manuscriptor.), en mentionne un autre qui, lorsqu’il sera examiné par M. P.

  1. C’est aussi à M. Paris que nous avons emprunté le peu qu’on sait de la Biographie de Thenaud.