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1829 Thémines quitta l’Angleterre et se retira à Bruxelles. Cette brusque détermination dans un âge si avancé étonna ses amis. Frappé par une maladie mortelle, il appela à ses derniers moments le curé de Saint-Jacques de Caudenberg M. T’Sas. Celui-ci voulut s’assurer de ses sentiments et lui demanda s’il avait exercé des pouvoirs dans son ancien diocèse depuis le concordat de 1801. Sur la réponse affirmative du prélat, il lui fit sentir que son zèle l’avait mené trop loin et qu’il ne pourrait lui administrer les sacrements, qu’il ne se déclarât obéissant au souverain pontife. Le malade fit quelques difficultés ; mais il sut gré au vertueux ecclésiastique de sa franchise, et il l’invita lui rendre d’autres visites. Dans une nouvelle entrevue il parut étonné, ébranlé, mais non encore converti. Enfin après de mûres réflexions, il se soumit aux bulles auxquelles il avait été si longtemps rebelle, et il adhéra à la déclaration exigée, en 1818, par M. Poynter, de tous les prêtres français résidant dans le district de Londres. Il renouvela, en présence du nonce Capaccini, sa rétractation et son adhésion aux mesures prises par Pie VII, sur les affaires de l’Eglise de France. Un acte en fut dressé par devant notaire et envoyé à Rome. Thémines mourut le 3 novembre 1829. M. de Sausin, évêque de Blois, instruit de la mort de son prédécesseur, publia, à cette occasion, un mandement empreint d’une charité évangélique, et où il se félicitait du retour sincère à l’unité, d’un prélat qui, depuis plus de vingt-cinq ans, était regardé comme le chef d’un parti. Des services solennels furent célébrés à Blois, à Vendòme, et dans l’ancien diocèse qu’avait administré de Thémines. Ce prélat fit à l’hospice des Urselines de Bruxelles un legs de 25,000 francs, et un autre de pareille somme à un hôpital de la Vendée. D—s—e.


THENAÉ ou TEINA (Eari-Bagi) ou roi d’Otahiti, est le premier souverain de cette île intéressante, sur lequel on ait obtenu quelques détails précis ; car les plus anciennes traditions n’ont conservé que le nom de Taaroamanahouni, l’un des ancêtres de la famille régnante, et rapportent seulement qu’il vivait en des temps reculés. Thénaé eut trois fils : Oammo, mari de la fameuse Obéréa, Whappay ou Otez et Toritaha. Suivant l’usage national il perdit le pouvoir, et changea de nom le jour de la naissance de son premier fils ; il rentra même dans l’obscurité la plus complète. Il paraît qu’il ne prit aucune part aux événements qui firent passer la couronne de la tête de Témarré sur celle d’0tou, l’un et l’autre ses petits-fils. On ne connaît pas l’époque précise de la mort de Thénaé, qui porta sur la fin de sa vie le nom de Pomaré ; il n’a pas été placé sous ce nom dans la liste des rois d’0tahiti, et Pomaré Ier ne fut que son petit-fils. Ce nom paraît venir de deux mots po, nuit et maré rhume ou toux ; signifiant ainsi : enrhume pendant la nuit. B—v—e.

THÉNARD (Mademoiselle). Cette actrice, dont la carrière fut longue et très-profitable à la société du Théâtre-Français, avait débuté à la Comédie-Française en 1777, dans le rôle d’Idamé de l’Orphelin de la Chine. — Elle joua encore alors dans un ou deux autres rôles, et quitta Paris pour la province ; puis revint à Paris, pour