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des expressions pittoresques et originales, el Vergonzoso en palacio (le Courtisan timide), la Villana de Vallecas, el Amor y la Amistad. Ce sont encore de fort jolies comédies que la Celosa de si misma (la jalouse d’elle-même) ; No hay pero surdo que el que no quiere vïr, Esto si que es negociar, etc. Nous ne pouvons ici indiquer, même très succinctement, le sujet de ces diverses pièces et des autres comédies de Thellez que nous passons sous silance ; nous renvoyons pour plus amples détails, à la notice de M. Louis de Viel-Castel dans la Recue indiqué ci-dessus (4e série, tome XXII, page 488-507), et à l’estimable ouvrage de M. de Puibusque (Histoire comparée des littératures française et espagnole). Les personnes familiarisées avec la langue allemande consulteront avec fruit l’ouvrage de M. A. F. von Schack sur le théâtre espagnol (Geschichte der dramatichen literatur und kunst in Spanien, Berlin, 1845, tome II, p. 545-608). C’est ce qu’on a écrit de plus complet et de plus étendu au sujet de Thellez. — Un seul drame de cet auteur, Achille, est puisé dans la mythologie ; il met en scène les efforts d’Ulysse pour amener le fils de Thétis au siége de Troie. — Nous ne terminerons pas cet article sans mentionner une des comédies de Tirso qui fit le plus de bruit lors de son apparition. Le Burlador de Sevilla y Convidad de Piedra est le premier type de tous les Don Juan, de tous les Festins de Pierre qui ont paru sur les théâtres de l’Europe. Thellez avait emprunté à de vieilles traditions cette terrible et bizarre légende devenue si célèbre, et son drame, quoique parfois il ne soit pas sans mérite, ne montre cependant que dans un degré assez médiocre les brillantes qualités de l’auteur qui nous occupe. Il contient néanmoins le germe du chef-d’œuvre de Molière et des pièces justement oubliées des Villiers, des Dorimont et autres, durant la période qui vit l’école française régner sur le théâtre espagnol. Thellez a revu le jour à une époque très-peu éloignée de nous. Le public aaccueilli avec enthousiasme de charmantes compositions encore pleines de grâce et de fraîcheur ; le roi Ferdinand VII en faisait ses délices. Ajoutons qu’il est difficile, hors de la Péninsule, d’apprécier et même de comprendre cet écrivain. Thellez, par la nature des sujets qu’il a traités, par le ton de ses plaisanteries, par ses continuelles allusions à l’histoire, aux usages, aux locutions familières de son pays et de son temps, est essentiellement Espagnol, et Espagnol du dix-septième siècle. Il y a dans ses drames beaucoup de passages inintelligibles aujourd’hui, même à Paris, pour quiconque ne s’est pas livré à une étude approfondie de l’histoire et de la langue castillanes. Essayons maintenant de donner un aperçu bibliographique de ses écrits. La première partie des Comedias del maestro Tirso de Molina, publicadas por el autor, parut à Madrid en 1626 ; elle contient douze comédies, et elle fut réimprimée à Séville en 1627, et à Valence en 1631. La seconde partie, imprimée à Madrid en 1627, eut les honneurs d’une seconde édition dans la même ville en 1635, mais sur les douze pièces que contient ce volume, quatre seulement sont regardées comme étant de la composition de Thellez. La troisième partie fut mise au jour à Tortosa, en 1634, par Francisco Lucas de Avila, un des parents de notre